dimanche 2 septembre 2018



Les «grands chantiers» financés essentiellement par les «fonds d’investissement étrangers» et épaulés par la gestion performante de la CDG

constituent certes des options de développement de bonnes intentions en consolidant en partie l’infrastructure de base de développement. Mais, pour pouvoir s’inscrire dans la perspective de développement durable, ils doivent engendrer une formation hautement qualifiée, consolider des activités créatrices d’emplois et génératrices de richesses et de transferts réels des technologies avancées tout en préservant à long terme leur rôle primordial de développement d’infrastructure de base et de stimulation de croissance et d’investissement à haute productivité, au lieu de se limiter aux seuls objectifs de rentabilité(NOTE 1).-
A propos des «GRANDS CHANTIERS» qui font l’objet d’éloge, voire de panégyrique de l’idéologie du pouvoir politique sur l’initiative des «groupes de pressions» motivée par la haute rentabilité pour accélérer leur enrichissement et consolider leur gestion hautement sophistiquée de partage des richesses nationales avec les multinationales et les bailleurs de fonds pétroliers (en dépassement des attributions des pouvoirs publics affaiblis et soumis aux contraintes de l’endettement et des déficits budgétaires et en dehors de toute initiative de résolution des questions sociales cruciales liées aux inégalités, à la pauvreté et au chômage des jeunes ), les précisions méthodologiques et hautement critiques suivantes s’imposent :
 

*-Première précision :



 Il est déontologiquement incompréhensible de constater que les grands propagandistes marocains de l’idéologie du pouvoir «plus royalistes que le roi» qui font le panégyrique excessif des «grands chantiers» ( mass média privés et affiliés aux partis politiques, associations de la société civile), inscrivent ces «projets» et ces «chantiers» dans un éventuel programme d’innovation grandiose (couvert d’une campagne hautement médiatique et théâtrale), sans se permettre au moins de se donner à un exercice de comparaison avec les pays émergents, alors que ces «chantiers» servent à répondre tout simplement :
+Soit aux besoins naturels de l’économie nationale, de l’évolution du PIB et de l’extension des revenus des marocains permettant plus généralement de combler le retard cumulé depuis l’indépendance en matière d’urbanisme et de développement d’infrastructure de base non créatrices de richesses ;
+Soit aux exigences procédurales et de rentabilité liées à l’expansion des loisirs et des services liés aux T.I.C. (Techniques de Communication et d’Information) imposées par les partenaires étrangers (sociétés multinationales et «fonds d’investissement» arabes en l’occurrence ) dans le cadre de l’intégration obligée et nécessaire dans la mondialisation et qui ne font qu’accentuer les rapports de dépendance économique et financière ;
+ Soit aux initiatives des groupes privés nationaux qui cherchent exclusivement à en faire des leviers de leur enrichissement sans prendre en compte la formation intrinsèque en hautes technologies des cadres nationaux et l’amélioration de la vie sociale des larges couches de la population du pays ;

*- Deuxième précision :

Il n’y a pas de «développement durable» sans investissement dans le savoir qui doit engendrer obligatoirement la formation intrinsèque et absolue dans le domaine des technologies avancées : industries de base (métallurgie, chimie, sciences fondamentales, industries industrialisantes) créatrices de valeur et de richesses, et dans les nouvelles technologies exigées par la mondialisation (Technologies Numérique, d’Information et de Communication, technologies de Géo-localisation, biomédecine pour la préservation de la santé publique, cyber-agriculture, etc.), qui s’ajoutent aux possibilités d’user de ces technologies numériques pour consolider une bonne gouvernance nationale et locale, tels que la rationalisation de la gestion de proximité et le perfectionnement des techniques antifraudes du processus démocratique ( création de fichiers électroniques électoraux , des listes codées et des cartes de lecteurs sécurisées) qui permettraient d’accélérer la proclamation des résultats et de garantir leur crédibilité etc. ;

*-Troisième précision :

 Il n’y a pas «d’intégration maîtrisée» dans la mondialisation économique, financière et technologique, sur la base de l’extension des seuls secteurs d’activités consommatoires de rentabilité ( loisirs, tourisme, offshoring, secteurs de services nécessaires au fonctionnement de l’économie nationales et à la satisfaction des besoins naturels des consommateurs potentiels et des agents économiques nationaux et internationaux.) :
Si les «grands chantiers» incarnent la volonté de bonnes intentions, ils demeurent néanmoins des activités liées au volet consommatoire de la mondialisation économique et financière, sans déboucher (à moyen et à long terme) sur un réel développement durable, et sans profiter aux larges couches de la population marocaine et aux petites et moyennes entreprises qui sont écartées de la réalisation et des bienfaits limités de ces projets, en raison du fonctionnement perfectionné des réseaux complexes et bien gérés de clientélisme qui entourent le monde de l’octroi de leurs marchés dont bénéficient exclusivement quelques dizaines de familles qui dirigent les «groupes de pressions» et leurs satellites
L’exemple des Emirats Arabes Unies(à l’instar de l’Arabie Saoudite), est l’illustration de modèle de développement des «grands chantiers». Ce pays qui met en jeux des montants d’investissements démesurés et faramineux pour développer les infrastructures liées essentiellement aux activités immobilières et de loisir à haute rentabilité en préparation de l’après pétrole, est jugée par les économistes futuristes occidentaux comme un «Etat-banque» assimilé à une nation «sous-développée» dirigée par des Emirs ancestraux, sans scrupule et sans culture politique (malgré son haut niveau de revenu par tête), en raison :
-Du caractère aristocratique (inégalitaire et non démocratique) du pouvoir ;
-De sa dépendance des sociétés multinationales qui se combine à la sous-traitance internationale des travaux, de la gestion informatisée de l’administration, des institutions financières, des marchés et des services;
-De la vente d’une grande partie du patrimoine immobilier de luxe achevé aux sociétés multinationales et aux milliardaires étrangers ;
-Et de l’absence d’affectation d’une part élevée de son budget (par rapport au PIB) aux Recherches et Développement, à l’investissement dans le Savoir, à la formation scientifique et technique et à la maitrise des technologies avancées à la base du développement durable ( à l’instar des pays émergents et d’Israël ) !

*-Quatrième précision :

Il n’y a pas de «transition énergétique et écologique», sans abandon d’une grande partie des énergies fossiles ( pétrole, charbon) grandes émettrices du gaz à effet de serre, sans que les nouvelles énergies propres ( voltaïque et éolien) représentent au moins 50% de la consommation nationale, sans le développement et l’application des normes de préservation de la santé publique dans les secteurs industriel et agricole, sans maitrise du traitement et de la conversion des déchets industriels et ménagers, sans arrêt de la séquestration de l’environnement et du patrimoine forestier etc. ( l’éolien ne représente jusqu’à aujourd’hui au Maroc que 4,% de la production d’énergie nationale, le charbon, le fioul, et le gasoil réunis assurent plus de 52%, alors que les responsables nationaux et locaux n’ont pas encore trouvé de solution alternative aux problèmes de traitement des déchets industriels et ménagers. La séquestration des forêts qui subissent d’énormes pressions engendrées par l’élevage (huit fois supérieures aux normes internationales ) continue d’être imposée par les grands éleveurs et le pâturage sauvage, alors que l’utilisation des produits chimiques ou des insecticides dans l’agriculture et la pollution des eaux des rivières et des mers (empoisonnement des poissons), constituent de dangereux fléaux et des menaces réelles sur la survie des espèces et la santé publique etc.

*-Cinquième précision :

Au-delà de l’absence de développement durable, de déficience de la maitrise technologique, de l’intégration dépendante et non maîtrisée dans la mondialisation, des drames écologiques (au lieu de transition écologique ), de l’accaparement des richesses nationales en l’absence de toute initiative publique et privée de réduire les énormes inégalités et de faire reculer le chômage ( voire la marginalisation) des jeunes etc., quels sont les effets structurels de la gestion de mauvaise gouvernance (voire d’incompétence) et de rentabilité (bien encadrée et totalement fermée aux compétences nationales issues du peuple) entreprise par les «groupes de pressions» et leurs satellites sur l’évolution des REVENUS des marocains ? et quelle est la part de l’Impôt sur le Revenu global payée par les familles richissimes au Maroc ? 
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(NOTE 1)

Parmi ces «grands projets» inscrits dans la logique de rentabilité combinée à une dépendance des investissement étrangers ( dont profitent essentiellement les grands groupes privés marocains, les entreprises françaises délocalisant leurs activités et les «fonds d’investissement» des monarchies du golf ) et non dans le cadre de la méthodologie de développement durable, de formation et de maîtrise technologiques susceptibles de relancer la tendance émergente de l’économie marocaine à l’instar des «dragons de l’Asie», du Brésil, de la Turquie, du Mexique ou d’autre pays en voie d’intégration maîtrisée dans la mondialisation économique, financière et technologique, nous pouvons citer en exemples :

-Le port Tanger-Med : 

Il doit fonctionner comme une structure de rentabilité à long terme  grâce aux flux internationaux et à l’important trafic maritime du détroit de Gibraltar ( concurrençant Algésiras et fonctionnant comme une soupape du transport méditerranéen et une plate-forme portuaire assurant l’ouverture sur le monde). Il fut consolidé par la création d’une zone franche (Tanger-Free Zone) en tant que «levier de développement industriel» 

-Projets Vessal Bouregreg :

 financés par le fonds souverain Vessal Capital (dont les actionnaires sont : Fonds Aabar des Emirats Arabes, Fonds Alajial du Koweït, Fonds Qatar Holding, Fonds Public Investment Fund saoudien), qui s’ajoute au Fonds marocain de développement touristique (FMDT) ;

-Projet Marina Casa lancé en Mars 2006: et Vessal Casablanca-port :

comportant un centre des affaires, des infrastructures à dominante touristique, un aquarium, un port de plaisance, réalisé par le biais des investissements étrangers ;

-Projet Casablanca Finance City (CFC) : 

est le modèle de projet qui sera réalisé en consolidation du lobby bancaire marocain (orchestré essentiellement par ATTIJARI WAFA BANK et la BMCE liés organiquement aux deux premières grandes fortunes du Maroc ) qui lui permettra d’étendre ses activités et d’assoir son pouvoir financier à l’échelle nationale et régionale particulièrement en Afrique, sans prendre en compte la formation des cadres nationaux dans le domaine de la finance Internationale et des N.T.I.C(Nouvelles Technologies d’Information et de Communication) susceptibles d’assurer une intégration maîtrisée dans la mondialisation ;

-L’implantation de Renault-Nissan à Tanger :

qui est une simple délocalisation de l’activité française motivée par le bas cout du travail local, excluant tout transfert technologique au profit du Maroc ;

-Les parcs offshoring 

limités à l’expansion des services informatiques qui répondent essentiellement aux besoins les lobbys bancaires et des multinationales sans maîtrise des technologie Numériques par les cadres du pays ;

-Quant au programme de lutte contre l’«habitat insalubre»:

 et au développement de «nouvelles villes» ( Tamansourt, Tamesna, Zénata etc.) qui sont l’œuvre des grands groupes immobiliers (Holding public Al-Omrane et Addoha en l’occurrence), il s’agit d’une simple mise à niveau de l’habitant et d’un programme de réduction de pression sur les grandes villes. Ils répondent en réalité aux besoins partiels et naturels d’une partie de la population qui subit les contraintes de la location et du transport et dont l’acquisition de la propriété immobilière fait défaut depuis des décennies, sur fonds de crise d’endettement bancaire engendrée par la pratique abusive des taux usuraires élevés et excessifs.
Parallèlement au développement du «logement social» aménagé dans des zones lointaines et périphériques affectées aux citoyens de second ordre (voire de troisième ordre ) et financés par des banquiers usuriers et réalisés par des groupes immobiliers bien ciblés, nous assistons à l’aménagement de zones intérieures à très haut rendement destinées aux citoyens de premier ordre qui entourent les grands «groupes de pressions» et leurs satellites sous emprise des richissimes familles incarnant les grandes fortunes du pays, tel que l’aménagement en cours de l’aérodrome de Casa-Anfa, dont le caractère du grand luxe des unités de bureau et de logement ( acquis exclusivement dans le cadre de réseaux fermés de clientélisme ) ne devrait même pas faire partie du rêve des cadres moyens et supérieurs marocains issus du peuple !

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