mardi 28 août 2018





Le sionisme : Rappel historique (TITRE I)

Le terme SIONISME a d’abord été entendu comme la tendance de personnalités charismatiques juives (tel que Theodor Hertz) (1) à subordonner une communauté suivant un discours obscurantiste chargé d’émotion et d’histoire, un système de réflexion à pensée unique et négationniste. La réhabilitation de l’identité du peuple juif soumis et conditionné n’était alors que secondaire au regard de la domination politique et idéologique.

*Le premier congrès sioniste s’est tenu dans la ville suisse de Bâle, le 29 août 1897 sous la présidence de Theodor Hertz:

Il  avait pour ambition de créer un «bastion avancé de la civilisation occidentale en face de la barbarie d’Orient», ce qui explique l’évolution du soutien apporté par l’occident (maçonnique, laïque, républicain..) à ce mouvement. Herzl, note dans son journal : « A Bâle, j’ai fondé l'Etat juif. Si je m’avisais de le proclamer aujourd’hui, tout le monde se moquerait de moi. Dans cinq ans peut-être, dans cinquante ans certainement, cela n’échappera plus à personne».
A l’opposé de ce mouvement, nous citons comme exemple significatif de l’antisionisme le Rabbi Emmanuel Lévyne. Il écrivit dans "Judaïsme contre Sionisme" en 1969 : « Nous, juifs antisionistes, nous avons choisi la Paix. C’est pourquoi nous n’avons pas voulu la création de l’Etat d’Israël et nous souhaitons sa disparition (par le renoncement du peuple juif et évidemment non pas par la guerre et le massacre des populations), car son existence - comme celle de tout autre Etat particulier - menace la paix mondiale ».

*En 1917  :

 ce projet est relancé par la GB (en tant que puissance coloniale et occupante de la Palestine) de créer un foyer juif. C’est le ministre des Affaires étrangères, Arthur Balfour, qui avait promis, dans une lettre adressée à Lord Rothshild en date du 2 décembre 1917 que «Le gouvernement de sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer pour le peuple juif ».

*Entre 1920 et 1947 :

le Front National Juif et les organisations sionistes eurent recours à trois moyens pour réaliser leur objectif :

-La mainmise sur les terres : le total des terres en propriété juive en 1945 s’élève à 6,58% de la Palestine;
-L’encouragement de l’immigration juive en Palestine tout en rendant illimités ses quotas malgré les restrictions anglaises et la résistance des autochtones;
-Le recours aux armes, voire aux actes terroristes pour pousser la population palestinienne à relancer à leurs propriétés et à leurs terres.

Yosef Weitz, directeur du Fonds National Juif en Palestine déclara en 1940:

 «qu’il n’y a pas de place pour deux peuples dans un si petit pays… et la seule solution est la Terre d’Israël sans les Arabes. Il n’y a pas de compromis possible sur ce point…Il n’y pas d’autre moyen que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins, et de les transférer tous.. ».

Les résolutions de l’ONU suite à l’occupation de la Palestine :

-Le 29 avril 1947 : Adopte un plan de partage de la Palestine en deux Etats indépendants, un juif et un arabe. Jérusalem est placé sous régime international.

-14 mai 1948 : L’Angleterre annonce la fin de son mandat sur la Palestine donnant l’occasion à David Ben Gourion, président du Conseil national juif de proclamer la création de l’Etat d’Israël.

-22 novembre 1967 : Adoption par l’ONU de la résolution 242 qui prévoit l’évacuation des territoires occupés, en échange de la reconnaissance mutuelle de tous les Etats du Proche-Orient ;

Quant apparut le sionisme au début du 20ème siècle, la création d’un foyer juif devint le principal but des organisations sionistes internationales, la lutte contre l’antisémitisme n’en étant que le moyen ayant servi à séduire les nouveaux républicains laïques européens (vainqueurs de la deuxième guerre mondiale)..
La conjonction des deux facteurs déterminants de l’idéologie sioniste, à savoir la lutte contre l’antisémitisme et la projection de créer un foyer juif en Palestine pousse les instigateurs sionistes à chercher dans les pays industrialisés (en particulier l’Angleterre de Churchill et la France des francs-maçons et des républicains) des sources de développement économique et technologique du nouvel Etat crée en 1948 (Israël) au sein d’espace colonisé, divisé et affaibli (la Palestine musulmane sous domination anglaise) qui répondit aux aspirations initiales des fondateurs du sionisme mondial : la mainmise sur la finance internationale et la création du grand Israël doté de défense militaire assez dissuasive pour empêcher toute reproduction d’une nouvelle diaspora juive..
Le sionisme, ainsi lié à l’évolution du colonialisme et à la victoire sur le fascisme, n’est donc pas une donnée figée et statique. Si par définition son essence est immuable, ses formes et ses manifestations changent, en fonction des rapports de force qui se dessinent entre les grandes puissances industrielles au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle, ainsi que des changements politiques, militaires et économiques qui interviennent dans le monde. C’est pourquoi les Etats Unis d’Amérique devinrent la puissance qui prit la relève de la France à partir du début des années 1960, c'est-à-dire suite au retour de Charles De Gaulle au pouvoir qui réussit à mettre fin à cette alliance entre les nouveaux sionistes et les francs-maçons au pouvoir en France au lendemain de la deuxième grande guerre.
Il faut préciser que c’est grâce à la mainmise de ce bloc sur l’Etat français entre 1948 et 1960, que l’entité israélienne ait pu bénéficier exceptionnellement d’un transfert massif des technologies avancées françaises( Nucléaire, aviation militaire, informatique etc.) avant que les Etats Unis prirent le relais de la France à partir du début de la décennie 1960 en la désignant comme l’allié géopolitique et stratégique contre le nationalisme arabe ( القومية العربية) et l’islam politique au moyen orient !
Ainsi avec l’aide illimitée de la France (entre 1948 et 1960) et des Etats Unis ( depuis la décennie 1960 jusqu’à aujourd’hui), l’entité israélienne deviendra la grande puissance technologique et militaire au moyen orient telle que nous la connaissons aujourd’hui en fonctionnant durablement comme bouclier politico-militaire contre toute Renaissance de la communauté arabo-islamique et comme support militariste susceptible de générer des distorsions et des divisions inter-arabes!


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