Silicon Valley Bank aux (États-Unis) : explication des
raisons de l’effondrement
Suite à
la réalisation d’importantes ventes de ses actifs et actions visant à fournir
des capitaux, l’Organisme de Surveillance Financière californien a annoncé
vendredi la fermeture et le plus grand effondrement d’une banque américaine depuis quinze
ans.
La
panique ressentie dans le système bancaire (craindre que son effondrement ne se
propage à d’autres secteurs) a été provoquée par l’histoire d’insolvabilité qui
rappelle la faillite de la banque Lehman
Brothers (qui n’avait pas été sauvée par le gouvernement !!) et de la
crise financière des Suprimes de 2007-2008. La banque californienne, est
considérée depuis près de trois décennies comme
le « prêteur le plus fiable et le plus important des entreprises
technologiques », s’est soudainement retrouvée en faillite.
Il faut
rappeler que la Silicon Valley a des partenaires en Chine, au Danemark, en
Allemagne, en Inde, en Israël et en Suède… et l’effondrement de la banque
principale risquerait d’avoir des effets négatifs sur toutes les « startups
technologiques » du monde entier, voire provoquer l’effondrement de
nombreuses entreprises si les gouvernements n’interviennent pas.
Le resserrement
de la politique monétaire de la Réserve fédérale (FED) mené depuis début 2022,
engendrant une hausse des taux d’intérêt, a conduit à un double effet
majeur :
1- La
dégradation des conditions de financement des entreprises, ce qui a poussé les
start-up à utiliser les liquidités dont elles disposaient en banque ;
2- La
chute sensible de la valeur des obligations en 2022. C’est ce qu’on appelle parfois
qualifié de « krach silencieux » qui s’explique par la corrélation négative
entre la valeur des obligations en circulation et les taux d’intérêt : les
investisseurs ont tendance logique à céder leurs anciennes obligations (en vue
d’acquérir de nouvelles) chaque fois que les taux d’intérêt montent, ce qui
provoque en dernière analyse une baisse du cours des premières.
C’est
dans ce contexte que la Silicon Valley Bank ait dû liquider une partie de son
portefeuille d’obligations pour faire face aux retraits des start-up.
La
banque (qui n’était pas protégée contre le risque de remontée des taux) a
annoncé qu’elle e enregistré une perte d’environ 1,8 milliards de dollars (en
raison donc de la baisse de la valeur des obligations), et décide en même temps
de procéder à une augmentation du capital de 2,25 milliards de dollars
Cette double décision a déclenché un « bank
run » (ou panique bancaire), d’où la perte de confiance de nombreux
clients (constitués principalement des
« Startups » et des « sociétés électroniques ») qui se sont précipité pour retirer leurs fonds
déposés auprès de Silicon Valley Bank afin d’en bénéficier.
Pour
remédier à une telle situation alarmante, la banque a tenté de lever ses
capitaux par l’intermédiaire d’investisseurs externes, mais aucun investisseur
n’a répondu positivement à une telle demande.
Suite à
ce processus, les autorités américaines ont procédé à la fermeture de la
Silicon Valley Bank vendredi 10 mars pour limiter l’hémorragie et éviter
« l’effet domino ».
Finalement,
le Trésor américain, la Réserve fédérale américaine et la Federal Deposit
Insurance Corporation ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont
confirmé que les déposants de la Silicon Valley Bank sont protégés et en
sécurité et qu’ils n’ont supporté aucune des pertes causées par l’effondrement
de la banque.
Finalement,
le Trésor américain, la Réserve fédérale américaine et la Federal Deposit
Insurance Corporation ont publié une déclaration commune dans laquelle ils ont
décidé de rassurer les déposants de la Silicon Valley Bank, en publiant une
déclaration commune qui explique que leurs fonds sont protégés et sécurisés et
qu’ils n’ont pas à supporter les pertes potentielles causées par l’effondrement
de la banque.
(Ahmed
SAIDY, le 16 mars 2023)