mercredi 19 décembre 2018




*la pensée politique occidentale entre le rationalisme des lumières et le dérapage unilatéral des médias et des politiques français ou la métamorphose de la Laïcité en pensée totalitaire et discriminatoire

Sans définir ici les différentes orientations de pensée philosophique qui fonde le développement séculaire, nous nous contentons de citer le texte suivant de Celoso FURTADO qui résume l’essentiel de ce type de développement qui fait la fierté de l’occident depuis l’avènement du capitalisme industriel et sa domination sur le monde :

« Les racines de la notion de développement, peuvent être détectées dans trois courants qui on jailli de la pensée européenne à partir du XVIIIème siècle. Le premier de ces courants procède de la Philosophie des Lumières avec le concept de l’histoire comme une marche progressive vers la suprématie de la raison. Le second est lié à l’idée d’accumulation de richesse, pour laquelle l’avenir est implicitement porteur d’une promesse de plus grand bien-être. Le troisième, enfin, se rattache à l’idée que l’expansion géographique de la civilisation européenne représente, pour les autres peuples de la Terre, considérés comme des « retardés » à des degrés divers, l’accès à des formes supérieures de vie. L’apparition, au XVIIIème siècle d’une philosophie de l’histoire - vision sécularisée - du devenir social assume avec l’Aufklàrung la forme de la recherche d’un «sujet» dont l’essence se réalise à travers son propre processus historique. Les facultés attribuées par Kant à la conscience du sujet transcendantal constituent le point de départ d’une vision globale de l’histoire, celle de la transformation du chaos en ordre rationnel. Avec Hegel, l’humanité assume le rôle du sujet, comme entité qui se reproduit selon une logique qui pointe dans la direction du « progrès ». Cette vision optimiste du processus historique, qui permet d’entrevoir le « futur possible » sous la forme d’une société plus productive et moins aliénante »(in « l’Internationale des Sciences Sociales » – UNESCO- 1977 )

Il est à préciser, que ce volontarisme rationaliste des Lumières, sera rompu et remis en cause par les thèses dites « post-modernistes » (dont les instigateurs furent F. Nietzsche et Heidegger), en raison des dérives politiques et idéologiques qu’il a engendrées, telles que : les génocides colonialiste et fasciste !

*Le deuxième volet du modèle de développement occidental s’est concrétisé progressivement avec l’avènement et l’adoption de la Laïcité, dont nous présentons les étapes historiques importantes et les principes orthodoxes suivants:

- Première étape : 

La « libération de la Raison » ( تحرير العقل ) des autres dimensions de réflexion d’ordre confessionnel ou liées aux systèmes de croyance etc. ayant conduit à écarter par conséquent l’église de la gestion politique et sociale de la nation;

- Deuxième étape :

 Le contrat social ( العقد الا جتماعي ) ayant imposé à l’Etat l’obligation de garantir l’égalité de tous devant la Loi et de veiller sur le respect des droits de l’Homme et dont la légitimité émane exclusivement de la volonté du peuple, engendrant ainsi une nouvelle conception de la Liberté de l’homme tributaire du respect des obligations civiques que ce contrat engendre et implique ;

- Troisième étape :

 La valorisation de l’Individu ( dans le cadre de libéralisme) pour l’élargissement de son espace des libertés politiques, économiques et culturelles, engendrant effectivement le respect absolu de la liberté de pensée et d’expression ;

- Quatrième étape :

 La libération de l’Etat ( تحرير الدولة ) par l’adoption de la laïcité dans son sens large et originel, comme consolidation finale des trois premières conditions de la Renaissance, assurant d’une manière permanente le développement séculaire, la sauvegarde de la liberté de pensée et de culte, l’élargissement des espaces de liberté et de création .

Le blocage de toute conviction de compatibilité entre islam et démocratie assure sa permanence grâce au malentendu crée artificiellement dans le cadre de la confrontation des deux intégrismes (« islamiste » et « laïciste » ), loin des fondements du pouvoir de l’islam et des principes politiques de la laïcité elle même.

1- La laïcité veut dire : l’exclusion de tout privilège accordé par l’Etat à un système de croyance ou à une conviction confessionnelle . L’Etat procure ainsi une neutralité effective et réelle en tant qu’ entité juridique (gérée et définie par la Loi ) qui exclut toute suprématie d’une confession par rapport aux droits des citoyens;
2 - La laïcité ne s’oppose pas à la religion (contrairement à l’intégrisme laïciste), elle se définit et se présente fondamentalement comme un système de pensée philosophique et politique qui sauvegarde en principe la liberté de culte ( en préservant le caractère sacré, spirituel et spécifique de la religion comme étant un domaine non soumis aux lois de l’évolution et de l’extension ), au même titre que la liberté de pensée, des règles nécessaires de gestion de la différence vis-à-vis de l’autre et de l’acceptation de l’autre.
3 -La laïcité définit l’Etat comme entité neutre « sans pensée», c'est-à-dire, qui n’est ni religieux ni non-religieux, tout en étant soumis à l’obligation déontologiquement définie dans le cadre de la sauvegarde des droits de l’homme, à savoir la liberté de pensée et de culte.

Cette liberté parrainée par l’Etat, ne fonctionne donc que dans l’espace de la société civile.
De ce fait, dans les cas laïcistes extrêmes ( exemple de la Constitution française), l’Etat étant « non penseur», il ne finance et ne subventionne aucune activité (ou institution) religieuse.
4°) La laïcité tout en étant une pensée de défense des libertés, est un bouclier contre tout dérapage à caractère xénophobe et discriminatoire à l’égard des cultures et des religions des autres.
Il Faut rappeler que l’article 31 de la loi de 1905, prévoit des sanctions contre toute personne qui interdit au autres de croire ou de ne pas croire…

Au-delà de ces principes, la démocratie moderne combine la neutralité de l’Etat et l’égalité de tous devant la Loi, avec les principes des droits de l’homme, en dehors de la xénophobie et de l’islamophobie.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789,
 précise dans ses deux articles 10 et 11, la conception de la liberté de pensée et la libre circulation des idées qu’elle a définie par rapport à la Loi :

Article X : Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
Article XI : La libre communication des pensées et des opinions et un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l ’ abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dans son article 18 stipule :
«Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; Ce droit implique la liberté de changer de religion, ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, par l’enseignement, des pratiques, les culte s et l’accomplissement des rites ». (extrait de notre livre : "le guide du musulman contemporain: l'islam et les valeurs humaines de la modernité").



Le caractère totalitaire de la pensée politique occidentale a fait pourtant l’objet de critique méthodologique par les grands philosophes dits postmodernistes qui dénoncèrent fermement les déviations engendrées par la défense systématique et unilatérale d’un rationalisme volontariste occidental ( tels que le colonialisme, le fascisme et l’antisémitisme) qui s’expriment à l’heure actuelle au sein de la société civile et politique française dans sa nouvelle forme islamophobe !

Parmi ces critiques, il faut rappeler les thèses incarnées en premier lieu par les recherches de Jean François Lyotard qui rejoignent les thèses de M .Heidegger et F. Nietzsche ( critique de la «volonté de puissance» rationaliste occidentale qui s’est érigée en une dictature idéologique et politique à l’encontre des cultures des peuples non européens) ;
Sur le plan économique, Marx avait soulevé aussi les effets négatifs et aliénants de l’impérialisme européen sur les nations anciennement colonisées à l’occasion de l’expansionnisme du capitalisme mondial!).
De même que des auteurs célèbres tels que M. Foucault et J. Derrida ainsi que celle de Vattimo ( qui annonce la fin de la suprématie européenne), s’inscrivent dans cette perspective méthodologique, à l’instar de thèses de Théodore Adorno prônant le post-rationalisme…

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE :




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