jeudi 13 septembre 2018


-l’intervention saoudienne au Yémen entre les motivations sécuritaires et les visées géostratégiques iraniennes

Parallèlement au nouveau programme américain de lutte armée contre l’Organisation de l’Etat islamique (Addaâch) en symbiose avec l’atténuation de l’influence de l’Iran, la guerre économique engagée contre la Russie et la préservation de l’emprise sur le pétrole, l’Arabie Saoudite décide d’engager une offensive à l’encontre des deux forces montantes qu’elles considèrent comme des menaces sur la survie et la sécurité de son régime :
-Les mouvements de résistance à l’occupation israélienne non ralliés à la stratégie américaine au moyen orient, à savoir les mouvements shiites (Hizbou Allah, l’opposition au régime aristocratique de Bahrayn, les Houthis au Yémen..) et les organisations islamistes modérées sunnites ( le Hamas à Gaza) ;
-les formations politiques représentatives de l’islam modéré (Annahda en Tunisie, Frères Musulmans en Egypte et les formations islamistes en Libye en l’occurrence) qui ont largement bénéficié des changements intervenus dans différents pays arabes suite aux mouvements de l’Intifada ( « printemps arabe »).
Cette double offensive fait le jeu d’Israël, puisqu’elle conduit logiquement au détournement de l’opinion internationales des atrocités commises par l’Etat sioniste et des implications dramatiques (économiques, humaines et culturelles...) de l’invasion barbare et illégale de l’Irak par l’armée américaine entamée depuis 2003, comme elle contribue à intégrer ces mouvements politiques et armés au concept illusoire de «terrorisme» tout en donnant une légitimation politique à l’intervention américaine contre Addaâch limité aux seules frappes aériennes sans prendre le risque d’engager des troupes au sol !
Il faut rappeler que l’occupation illégale de l’Irak et la gestion politique et militaire catastrophique qui s’en suivit (engendrant la destruction quasi-totale du patrimoine matériel, culturel et humain du pays et l’accentuation des divisions entre Shiites, Sunnites et Kurdes), les inégalités et les injustices engendrées par la gestion non démocratique et sécuritaire des régimes arabes et enfin l’opposition systématique des régimes arabes aristocratiques aux projets démocratiques souhaités par les peuples de l’INTIFADA, conduisent inéluctablement au déclenchement d’une Nouvelle Grande Discorde(الفتنة الكبرى) entre Musulmans, à l’instar de la première Grande Discorde qui avait été engendrée par l’opposition de Muâwya et de ses alliés aux ambitions de justice de Ali(رض الله عنه), marquant ainsi la rupture définitive entre les Alides et Shiites d’un côté et les Sunnites de l’autre !
Nous devons préciser que c’est l’amorce d’un projet global arabo-islamique (المشروع القومي العربي الاسلامي) qui aurait pu être initié par M. Morsy, qui a poussé les monarchies du golf à participer activement au complot régional et mondial contre les ambitions politiques de concilier ISLAM POLITIQUE et DEMOCRATIE souhaitées par les Frères Musulmans (en tant qu’organisation mondiale) dans le monde arabe.

Ainsi, pour éviter toute alliance des organisations islamistes anti-américaines et antisionistes au moyen orient ( Frères Musulmans, résistances islamistes armées -Hamas et Hizbou-Allah-, les organisations de la Syrie et de l’Irak formant aujourd’hui Addaâch et leurs alliés au Yémen, en Libye, AQMI en Algérie), les Américains, leurs alliés sionistes et les monarchies du golf font tout pour détourner l’attention des peuples arabes et des mass médias internationaux sur les atrocités des interventions américaines en Irak et en Afghanistan et sur la barbarie fasciste et sanguinaire israélienne contre le peuple palestinien à Gaza.
Il s’agit de la concrétisation de l’ambitieux projet sioniste (initié par Hertz au début du 20ème siècle et consolidé par Ben Gouyoun fondateur de l’entité étatique israélienne) du démantèlement du monde arabe pour une alliance durable entre l’entité sioniste et les régimes arabes aristocratiques contre le nationalisme et les mouvements de résistance arabes !
Après la mise à l’écart programmé ( voire l’assassinat politique) des chefs charismatiques arabes anti-américains et antisionistes (Nasser, S. Hossein, Arafat, Kadhafi, M. Morsy et bientôt B. Al’Assad ...), les monarchies arabes s’engagent de plus en plus dans un programme d’exécution des «guerres par procuration » ( الحروب بالوكالة) pour le compte des Etats Unis au moyen orient contre : l’islamisme sunnite modéré ( Hamas à Gaza, Frères Musulmans, organisations islamistes syriennes ayant signé la «Charte d’Honneur»-ميثاق الشرف-: «Thouar Sourya»- ثوار سوريا -, «Ahrar Ach’cham» - أحرار الشام-, Organisation «Soldats des Combattants»- جيش المجاهدين- d’un côté,
et les mouvements d’opposition chiites ( à Bahrayn, en Arabie saoudite, au Yémen, en Syrie, en Irak) ainsi que les organisations de résistance pro-iraniennes( Hizbou Allah au Liban, les Houthis au Yémen..) de l’autre .. 

Le retour en force de l’impérialisme américain post-Intifada (par le biais des frappes théâtrales contre l’Etat islamique, le coup d’Etat militaire en Egypte et l’alliance américano-israélo-arabe contre le chiisme au moyen orient) sont des illustrations pragmatiques de l’exécution de ce projet de démantèlement des nations arabes et de la gestion permanence de leurs divisions et de leurs discordes, pour mieux asseoir sa mainmise sur le pétrole et reproduire durablement la supériorité technologique et militaire israélienne dans la région

-A propos du rôle de l’Iran (en tant que puissance militaire et nucléaire) et de ses alliés au moyen orient :

Tout l’effort de l’occident hypocrite et pragmatique foncièrement islamophobe pour dissuader l’Iran d’abandonner son programme nucléaire, par crainte de produire les armes atomiques, est essentiellement lié a paramètre géostratégique mondial anti-renaissance du monde musulman : Il s’inscrit dans le programme antérieurement élaboré par le duo Nixon-Kissinger qui consiste à empêcher les nations islamiques d’accéder à la technologie nucléaire, en tant que recommandation à caractère géostratégique suprême relevant de la Sécurité nationale américaine (الامن القومي الامريكي), partant de la vision xénophobe occidentale qui n’accorde aucune fiabilité aux dirigeants musulmans qui présentent le risque et le penchant ( selon eux) d’user du «Jihad» ou du «terrorisme» contre la «civilisation judéo-chrétienne» ;
Il faut noter qu’Israël possède l’une des plus grandes réserves d’uranium enrichie dans le monde, alors que les occidentaux continuent de mener une politique discriminatoire ( fondée sur le crédo de «deux poids deux mesures» ) vis à vis des nations arabo-islamiques en leur interdisant fermement toute maîtrise des technologies nucléaires !

Toutes les offensives politiques et les guerres déclarées au cours des trente dernières années aux nations arabo-islamiques s’inscrivent dans la perspective du démantèlement et de l’affaiblissement politique et économique des nations arabes en les privant de l’accès aux nouvelles technologies y compris le nucléaire et en détournant l’attention de l’opinion mondiale et des peuples arabes des agressions sanguinaires israéliennes contre le peuple palestinien, à savoir :

-Egypte : 

Pressions militaires et politiques continues sur Nasser + traité du Camp David (1)ayant fait de Sinaï une région privée de tout projet de développement et de ses habitants la communauté la plus démunie de la planète + coup d’Etat militaire parrainé et légitimé par Israël et les USA contre la volonté du peuple égyptien à partir du début juillet 2013;

-Irak : 

guerre contre l’Iran ayant fait un million de morts + guerre du golf suivie des sanctions internationales qui ont fait plus de 200000 morts atroces parmi les enfants + destruction du patrimoine matériel et culturel + liquidation de toute l’intelligentsia scientifique du pays par les milices privées étrangères et shiites suite à l’invasion barbare américaine de 2003 engagée contre un pays souverain sur la base d’un mensonge ( possession d’armes de destruction massive !);

-Syrie : 

Conversion de l’Intifada populaire en guerre civile + armement et financement des organisations intégristes en vue de rompre le cordon ombilical (régime de Bechar Al’Assad ) reliant l’Iran à HizbouAllah + fortification des organisations islamistes radicales (المنظمات التكفيرية) pour former ensuite le volet négatif et réellement «terroriste» de l’Organisation de l’Etat Islamique (الداعش), et ce malgré l’abandon par le pouvoir syrien de son arsenal chimique ;

-Libye : 

L'assassinat de Kadhafi par les services secrets français + chantage international imposé au Conseil de Transition issu de l’Intifada combiné au refus d’apporter toute aide à ce Conseil pour contrôler les vastes territoires du pays et mettre un arrêt à la montée du terrorisme + intrusions militaire du nouveau pouvoir sanguinaire égyptien de Sissi issu du coup d’Etat pour entraver les réformes légales entreprises par le Conseil National élu légitiment par le peuple ;

-Yémen :

 guerre éclaire américano-saoudienne contre la communauté shiite en vue d’atténuer l’influence de la puissance militaire et nucléaire iranienne dans la région, de protéger le transport du pétrole par le détroit d’Almandab et d’empêcher l’acheminement des armes iraniennes vers Gaza (Hamas) et le Liban (HizbouAllah) !;

-Le dossier nucléaire iranien

* L’accord préalable intervenu (le 3 mars 2015 à Lausanne en Suisse) entre l’Iran et les six puissances occidentales (dont le texte définitif ne sera achevé qu’en juillet 2015 ) en présence de la Russie et de la Chine sur le programme nucléaire a été conclu sur la base du principe dit «gagnant-gagnant». Or l’arrivée à la Maison Blanche d’une équipe extrême-droitière et alliée du sionisme international soudée autour d’un président ignorant, usurier et sans compétence en matière de gestion des relations internationales, engendra de nouveaux rapports géopolitiques et stratégiques qui ont totalement bouleversé les acquis de paix et de stabilité consolidés jusqu’ici par les Européens, la Russie et l’Iran sur le programme nucléaire et la question palestinienne (ou option des deux Etats).
Il faut rappeler aussi que les grands insatisfaits de cet accord sont Israël et l’Arabie Saoudite, qui partagent la même haine et la même vision géopolitique vis-à-vis de l’Iran. A ces facteurs, s’ajoutent les pressions permanentes du lobby sioniste très dominant aux Etats Unis qui avait réussi à élaborer une proposition de loi interdisant au gouvernement américain toute conclusion d’un accord sur le programme nucléaire iranien sans l’accord préalable du Congrès !
( Il est à préciser qu’en date du 1er novembre 2016, le lobby sioniste au Congrès américain a réussi à faire voter une résolution qui recommande le renouvellement des sanctions sur l’Iran pour une période de 10 ans. Elle sape ainsi le fondement même de l’accord conclu sous l’égide de l’ONU ). 

Ainsi s’engage pour les prochaines années le processus de dislocation, de distorsion et de démantèlement du monde arabo-musulman, sur la base d’une nouvelle contradiction artificiellement et médiatiquement créée par les Américains et les Israéliens fondée sur des critères confessionnels qui oppose les musulmans sunnites aux musulmans chiites dans la région !
Elle a pour but de banaliser :
-la contradiction principale et légitime opposant l’Etat sioniste (en tant que puissance occupante et expansionniste) aux mouvements de résistance (chiites et sunnites) d’un côté,
-Et la contradiction politique et légitime opposant les régimes arabes aristocratiques et non démocratiques aux peuples arabo-musulmans privés des droits les plus élémentaires à la liberté, à la démocratie et la dignité et condamnés à vivre dans l’inégalité et la pauvreté de l’autre !
-le soutien et l’engagement réel et ferme de l’Iran du côté des mouvements de résistance ( sunnites et chiites) contre l’occupant israélien : l’exemple héroïque de HizbouAllah en tant que négation du mythe de l’invincibilité de l’armée israélienne :
Le soutien de l’Iran au mouvement de résistance de HizbouAllah au Liban et la maitrise des techniques de guerre et de contre espionnage dont a fait preuve jusqu’ici une telle organisation sont à notre avis des exemples de fierté et de l’héroïsme face à la sanguinaire armée israélienne.
l’Iran représente aujourd’hui la seule puissance islamique qui constitue militairement et politiquement un contrepoids face à l’expansionnisme américain et aux agressions répétées israéliennes contre les mouvements de résistance, alors que les monarchies arabes sunnites sont totalement intégrées à la politique géopolitique et stratégique américaine pour la mainmise sur les revenus du pétrole et la préservation de la sécurité de l’entité sioniste au moyen orient !
Il est difficile, voire impossible de nier que le mouvement de résistance incarné par HizbouAllah demeure jusqu’à aujourd’hui la source principale des inquiétudes pathologiques dont souffrent les élites politiques et militaires israéliennes, après L’organisation Hamas à Gaza !
Depuis l’agression contre le Liban de 2006, toutes les tentatives israéliennes ( armées et services secrets ) de contourner, d’affaiblir et de neutraliser ce mouvement ont échoué, malgré les complicités et les aides financières indirectes apportées par l’Arabie Saoudite à ces tentatives.

Le «scénario catastrophe» ou «scénario de la terreur»- (سيناريو الرعب) imaginé par les experts militaires israéliens dans un rapport militaire israélien au début de 2015 sur une éventuelle guerre contre l’organisation chiite dirigée par NasrAllah: 

Selon ces experts militaires et les responsables des services secrets, HizbouAllah possède plus de 130000 missiles à moyenne et à longue portée qui constituent une réelle menace sur l’existence même de l’Etat d’Israël.
La prochaine guerre potentielle contre HizbouAllah est jugée comme étant potentiellement la plus grave et la plus meurtrière de l’Histoire du pays. Les victimes parmi la population civile et les cadres militaires israéliens se chiffreraient à des centaines de milliers et le degré de destruction des infrastructures économiques serait catastrophique. Les experts militaires conseillent aux responsables politiques d’entamer dès maintenant un transfert massif de la population en vidant donc toutes les villes du nord d’Israël telle que Haïfa, alors qu’un énorme budget est consacré à la formation d’une nouvelle génération de combattants (entre 2014 et 2017) pour affronter les nouvelles conditions meurtrières d’une telle guerre !
De même que les experts militaires israéliens estiment que le système de défense hautement sophistiqué mis en place ne suffit pas à arrêter et à contourner le nombre de missiles qui seront dirigés quotidiennement contre leur pays :
-La «coquille métallique» ( القبة الحديدية) qui a coûté des milliards de dollars avec l’aide des milliardaires juifs et des lobbys d’armements américains en prévention d’attaques éventuelles iraniennes, est jugée insuffisante pour arrêter des milliers de missiles qui pourraient s’abattre quotidiennement sur le territoire israélien ;
-Le «bâton magique» (العصا السحري) retenu jusqu’ici comme un véritable bouclier à la pénétration des missiles à l’intérieur d’Israël, est jugé encore insuffisant pour repousser les missiles à longue portée (plus de 250 kilomètres) possédés par HizbouAllah !
Il est à noter qu’à part les organisations intégristes radicales en Syrie, aucun mouvement de résistance contre l’occupant israélien n’a bénéficié des aides logistiques de la part des richissimes monarchies pétrolières sunnites du golf. Même l’organisation Hamas qui a fait preuve de courage et de fermeté face aux agressions israéliennes contre le peuple de Gaza, ne reçoit de l’aide militaire que de la seule puissance chiite iranienne avec l’aide de Béchar Al’Assad ! 

-L’Iran et le dossier syrien  

Les mêmes imperfections paradoxales se posent aussi dans la cas syrien, puisque l’Iran n’a pas fait preuve de détermination en vue d’un accord concerté qui empêcherait la puissante armée de son allié chiite Bechar Al’Assad de s’ériger en une machine à tuer (poussant une partie de la population à se réfugier dans des conditions inhumaines et tragiques dans les pays voisins), même si l’aggravation du conflit dans ce pays relève aussi de la responsabilité des monarchies du golf qui financent depuis le début de 2012 les organisations intégristes qui utilisent à leur tour les mêmes méthodes sanguinaires pour combattre les soldats de l’armée officielle.
Comme elles reçoivent en même temps des armes d’Israël, des Etats Unis et de l’Europe, alors que les organisations modérées («Thouar Sourya»-ثوار سوريا-, «Ahrar Ach’cham»- أحرار الشام-, Organisation «Soldats des Combattants»- جيش المجاهدين -) sont délibérément abandonnées à leur sort et ne bénéficient d’aucune aide des puissances étrangères et des régimes politiques sunnites et shiites).

-Les raisons économiques et géostratégiques de l’intervention militaire saoudienne au Yémen :

Les raisons économiques se résument dans l’évaluation des enjeux géostratégiques d’une occupation totale du Yémen par les shiites pro-iraniens ainsi que des risques sur le transport des armes et du pétrole à travers le détroit d’Almandab !
En plus des raisons politiques liées aux gestions paradoxales iraniennes des dossiers syrien et irakien, l’Arabie Saoudite et ses alliés du Conseil de Coopération du Golf, estiment que l’offensive militaire des Houthis vers le sud du Yémen ( suite à l’occupation de la capitale-صنعاء- au nord), leur permettrait d’avoir un contrôle total sur le détroit Almandab - باب المندب- ainsi que sur les villes et les ports stratégiques (Aden عدن-, Hodeida الحديدة-), ce qui constitue une réelle menace sur la sécurité des mouvements de transports internationaux ( pétrole, armes et marchandises) vers l’Europe, l’Egypte et Israël. 

·L’une des raisons économiques évoquées par les médias mondiaux ayant motivé les Saoudiens à précipiter une telle offensive militaire, s’explique par le besoin des monarchies du golf de remédier à la dégradation de leurs revenus pétroliers suite à la chute du prix du baril de plus de 60% en un an.
Le renchérissement des prix mondial du pétrole constitue l’un des objectifs de cette guerre absurde engagée contre un pays dégradé, pauvre et divisé qui a plus besoin de bénéficier des milliards de dollars générés par la production du pétrole (dont bénéficient les familles aristocratiques et les multinationales) au lieu de subir une nouvelle dégradation de son infrastructure vétuste et de son activité économique !
·Les Israéliens ( qui ont applaudi et encouragé une telle agression contre le Yémen) estiment que le contrôle du Yémen du sud par les Houthis shiites ( foncièrement antisionistes et anti-américains) signifie l’extension de l’influence iranienne et le transfert potentiel des armes à partir des ports yéménites vers Gaza ( Hamas) et vers le Liban ( HizbouAllah) et la Syrie !
L’intervention militaire saoudienne au Yémen ( visant la réduction de l’influence iranienne au moyen orient) s’inscrit dans la logique de l’alliance géostratégique arabo-israélo-américaine, comme l’ont confirmé les israéliens eux même !

-A propos des Houthis (الحوثيون ) :

- Il faut de prime abord préciser que les Houthis ne sont ni des extra-terrestres ni des guérilléros étrangers qui agissent pour le solde d’une puissance étrangère ni des alliés d’Elkaïda.
-Ils forment ainsi une communauté chiite zaydite historiquement et culturellement enracinée au sein de la société yéménite avant même l’avènement de la Révolution islamique iranienne.
Il faut noter que si les Houthis sont majoritairement chiites zaydites, ils sont en même temps attachés pour l’essentiel à l’orientation théologique et juridique chafiïte (par référence à la grande Ecole juridique sunnite fondée par l’Imam Driss Achafiî - ادريس الشافعي الامام-), en raison de leurs liens historiques et géographiques avec l’Arabie Saoudite formant aujourd’hui la péninsule arabique !
Rappel de la doctrine zaydite : Contrairement à l’orientation imamite des douze saints imams(شيعية اثناعشرية) qui reste dans son ensemble fidèle au principe de légitimité éternelle de la succession de Ali au Prophète, la plupart des fractions Zaydites jouissent d’un réel esprit de conciliation et de tolérance vis-à-vis des Sunnites. Ils reconnaissent les successions légitimes des premiers Khalifes «bien guidés» sunnites ( Abi Bakr et Omar ), puisque Ali avait lui-même admis de telles successions en acceptant d’accéder au poste du quatrième Khalife. Si l’orientation duodécimaine limite définitivement la légitimité de la succession au Prophète à Ali et aux descendants exclusifs d’Elhossein, les Zaydites étendaient cette légitimité aux descendants des deux fils de Ali (Elhassan et d’Elhossein incarnant la lignée «hassanite» et «hosseinite»), et ce, conformément aux enseignements de leur premier imam de référence: Zayd ben Ali ben Elhossein ben Ali ben Abi Talib.(1)
Quant à la succession de leurs descendants, les Zaydites ont toujours retenu le principe de la large consultation populaire ( «الشورى ») sans reconnaitre unilatéralement le principe de l’hérédité de l’imamat.
Les critères de divergences théologiques évoqués par les pouvoirs monarchiques sunnites arabes pour stigmatiser les Houthis (en tant que Shiites zaydites) et justifier ainsi devant l’opinion arabo-islamique leur offensive militaire contre une telle communauté arabe ( et non perse) est une illusion intégrée à la propagande médiatique intoxicante anti-iranienne qui fait le jeu des Etats Unis et d’Israël!
-Il s’agit d’une communauté minoritaire au Yémen et majoritairement arabe qui a été écartée en permanence de la gestion du pouvoir politique tout au long du 20ème siècle jusqu’à l’avènement de l’Intifada yéménite en 2011 :
- Historiquement, les Houthis ont largement contribué à l’unification du Yémen en 1990 en tant qu’allié du premier président (Ali Abdellah Saleh) de la république du Yémen nouvellement créée, comme ils ont permis au président de se reconduire à son poste au cours de la guerre civile déclenchée entre les nordistes et les sudistes à partir de 1994 .
De nouveau, les Houthis furent écartés de la gestion du pouvoir par ce même président à partir de 2004 et se trouvèrent obligés de se convertir en opposition au nord du pays tout en continuant à vivre dans la marginalisation et la pauvreté jusqu’à l’avènement de l’Intifada en 2011 ;
Malgré leur rôle déterminant dans le développement et la gestion des mouvements de l’Intifada yéménite, ils se trouvent encore une fois écartés de la gestion du nouveau pouvoir présidé par Abd Rabbo issu d’une concertation entre les différentes formations politiques en présence( accord parrainé par le Conseil de Coopération du Golf (-مؤتمر التعاون الخليجي- ).
En plus de leur mise à l’écart de la gestion politique et économique du pays, l’échec de la gestion des affaires générales du pays par le nouveau pouvoir soutenu en permanence par le Conseil précité et la gestion politique et militaire très dépendante de la politique américaine au moyen orient, ont poussé les Houthis à se métamorphoser en une véritable armée susceptible de s’imposer efficacement aux différents belligérants ( Etats Unis et Arabie Saoudite en l’occurrence) et aux nouvelles autorités qui ont fait preuve d’incompétence plus particulièrement dans les domaines économique et sécuritaire..
L’occupation de la capitale (Sanaê- صنعاء-), l’annonce d’une Déclaration Constitutionnelle (الاعلان الدستوري) en Février 2015 (en appelant toutes les formations politiques à conclure un accord concerté ( اتفاق توافقي) pour une gestion indépendante de leur pays au cours d’une phase de transition) ainsi que leur offensive vers le Sud du pays, ont donné l’occasion aux monarchies du Conseil de Coopération du Golf d’intervenir militairement contre les Houthis à partir du 27 mars 2015 en dehors de toute légalité internationale et sans évaluer rationnellement les conséquences prévisibles ( à l’instar de toute agression militaire) sur l’unité et le tissu socio-économique du Yémen !
Il faut préciser que l’occupation précipitée de Sanaê- صنعاء- par les Houthis demeure une erreur stratégique qui a réveillé la violence de «l’ours obèse et enchainé» (l’Arabie Saoudite) malgré les raisons politiques légitimes qui ont été préalablement présentées !
L’Arabie Saoudite a commis une énorme erreur de s’attaquer à la pauvre communauté houthie très digne et fière de son histoire et de ses combats contre les différents occupants du Yémen tout au long de l’histoire. La grande puissance pétrolière du golf perdra certainement de sa crédibilité au Moyen Orient après cette offensive illégale, destructrice et meurtrière. 

Ce qui constitue une certitude, c’est que tout engagement des troupes sur le sol yéménite générerait une défaite cuisante de son armée face à l’héroïsme d’un peuple qui n’a jamais accepté de vivre dans l’humiliation depuis l’avènement de l’empire ottoman jusqu'à la colonisation britannique

- La nécessité du dialogue chiites – sunnites pour une unité des musulmans contre l’expansionnisme américano-sioniste et pour un projet civilisationnel global de la Renaissance de la Communauté islamique -

(المشروع الحضاري الد يمقراطي العربي الاسلامي) 

Nous partageons sans ambiguïté les inquiétudes ressenties par beaucoup d’intellectuels musulmans ( sunnites et shiites) et étrangers de relever le caractère dangereux et aveugle des politiques américaine et israélienne (axées sur le traitement des droits des peuples sur la base du dogme de «deux poids deux mesures» et la gestion militariste des conflits ethniques et confessionnels) susceptibles de générer des situations dramatiques en envisageant délibérément un programme de démantèlement et d’éclatement du moyen orient et d’accentuation des distorsions entre Musulmans ( entre sunnites anti-américains et anti-israéliens de plus en plus radicalisés et sunnites pro-américains d’un côté, et entre sunnites arabes pro-américains et shiites pro-iraniens de l’autre).
Nous partageons tout à fait solennellement le souci rationnel et réaliste des hommes et des femmes de la paix dans le monde (non soumis aux effets dévastateurs de la campagne d’intoxication mondialisée anti-islam) en appelant donc à une conciliation entre shiites et sunnites sur la base de quatre grands principes suivants :
1-Engagement sincère d’un dialogue continu et constructif (حوار بناء ودائم) entre sunnites et shiites parrainé par les personnalités les plus respectées du monde de l’islam ( grand imams, oulémas, chercheurs indépendants etc.) ;
2-Création des institutions de formation ( معاهد التكوين) communes ( sunnites et shiites) pour l’évacuation des distorsions et des divergences d’ordre théologique et géopolitique qui furent soulevées dans le passé à l’origine de la « Grande Discorde » ( الفتنة الكبرى) ;
3-Constitution d’un Haut Conseil d’experts dans le domaine de l’économie, de la finance et des nouvelles technologies pour un projet de création de l’Union arabo-islamique (الاتحاد العربي الاسلامي) à l’instar des Unions régionales et des grands pôles de développement crées dans différentes parties du monde à l’instar de l’Union Européenne, du Regroupement Shanghai ou de l’Organisation BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Sud Afrique) en l’occurrence. Il est à noter que les membres du Regroupement Shanghai ( Russie+ Chine + Inde + Pakistan +divers pays asiatiques) envisagent accorder à l’IRAN le statut de membre à part entière.
Contrairement aux monarchies du golf ( structurellement sous-traitées, grandes consommatrices des biens intermédiaires et d’armements occidentaux et sans compétence en matière de maitrise des rouages de développement durable et des nouvelles technologies), l’Iran a réussi à créer toutes les conditions préalables à son développement et à son intégration dans la mondialisation en tant que puissance économique et financière émergeante dans le monde !





















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