lundi 17 septembre 2018

15564-L-039-Industrialisation-dans-le-sous-developpement-Bon-Etat

Industrialisation et sous-développement : essai de définition des critères théoriques d’une politique industrielle de développement

L’ensemble des théories dites dépendantistes se sont développées postérieurement aux années 1950 d’abord en Amérique latine, avant d’être reprises par un grand nombre d’économistes des pays en voie de développement.
Les points communs (ou problématiques théoriques centrales) de l’Ecole dépendantiste et de l’ensemble des théories traitant le sous-développement, abstraction faite des divergences d’ordre méthodologiques, peuvent être appréhendés par rapport aux problématiques théoriques essentielles suivantes :
-L’élaboration d’une politique de développement en tant que combinaison complexe des choix concernant les moyens et les objectifs visant principalement :
*la rationalisation de gestion portant sur la définition d’un certain nombre de priorités (de développement de l’industrialisation, de réforme agraire, d’élargissement du marché intérieur, de relance de l’investissement etc.) ;
*la définition d’un système de répartition qui assurerait plus de justice sociale ;
*Le choix de la politique économique extérieure en rapport avec l’évolution du système économique mondial etc.
-La recherche d’une alternative au modèle capitaliste de développement adaptable aux pays en voie de développement, qui suppose la nécessité de leur industrialisation ou de transfert réel de technologies, indépendamment du centre capitaliste dominant. Elles posent nécessairement comme champ d’investigation (ou objet d’étude ), la nation comme lieu de défense des intérêts vitaux du pays concerné par rapport aux centres de décision économiques dominants capitalistes. Il s’agit donc de développer les possibilités dont pourraient bénéficier les pays dominés d’élaborer des modèles de développement libérés des formes de dépendances économique, technologique et politique que leur impose l’expansion du capitalisme mondial suivant la logique de sa régulation économique à l’échelle internationale posée nécessairement en termes d’échanges de marchandises, d’exportation de produits manufacturés et de délocalisation des capitaux etc.

A-L’industrialisation avec (ou sans) développement dans les sociétés dépendantes

Les théoriciens dépendantistes sont quasi-unanimement d’accords pour retenir (partant des cas concrets), que le développement de l’industrialisation à l’intérieur des pays périphériques n’est rendue possible que dans les cas extrêmes suivants :
-Avec le rôle de plus en plus important des sociétés multinationales qui détiennent le double pouvoir de contrôler leurs filières externes et de procéder à la délocalisation des capitaux (du Centre vers la périphérie), il est possible de constater l’amorce d’une industrialisation intégrée à la gestion de la «sous-traitance internationale», c'est-à-dire une «industrialisation sans développement» ;
-L’industrialisation maitrisée et intégrée au modèle autocentré, n’est possible que dans deux situations historiques et spécifiques des relations d’une économie nationale donnée avec le centre capitaliste mondial, à savoir :
*Cas de relâchement de la domination du Centre capitaliste sur les économies et les secteurs des pays périphériques, en raison des conflits mondiaux (au cours des deux grandes guerres en l’occurrence) ou de ses crises périodiques engendrant des changements structurels importants dans les relations d’échanges internationales ;
*Cas d’une rupture radicale d’une économie nationale vis-à-vis
du Centre capitaliste (de l’Union Soviétique sous le pouvoir de Staline, de la Chine de Mao Tsé Toung et de Deng Xiaoping).
C’est pourquoi les théoriciens dépendantistes considèrent les processus de désarticulation, de dualisation et d’extraversion des économies de la périphérie dans les conditions historiques de domination impérialiste imposées par le Centre ( ou définies en fonction des besoins du Centre ), comme des obstacles structurels et fonctionnels au développement d’une réelle industrialisation sans une rupture totale ou relative des économies dominées avec le pôle dominant.
C’est le point de vue aussi de Théotonio Dos. Santos :
« la dépendance est une situation dans laquelle un certain groupe de pays ont leur économie conditionnée par le développement et l’expression d’une autre économie à laquelle la leur est soumise » (in « la crise de la théorie du développement », page 61)
L’un des grands partisans du développement autocentré, S. Amin pense que « l’industrialisation de la périphérie ne peut se développer véritablement que si elle s’accomplit dans une perspective autocentrée et donc dans des formes analogues à celles du Centre », ce qui le conduit à poser comme condition sine qua non d’une réelle industrialisation maitrisée et à productivité du travail élevée dans les pays périphériques, la rupture totale avec le capitalisme mondial.
Or, il est difficile, voire impossible d’imaginer des modèles de développement autocentrés, qui fonctionnent en totale autarcie (comme le pense Arghiri Emmanuel ) et indépendamment des formes de régulation du système capitaliste mondial.
De même que l’industrialisation des pays anciennement colonisés n’est réalisable que dans le cadre d’une coopération internationale, qui suppose obligatoirement un transfert réel de technologies des centres développés vers les pays sous-développés.
A l’instar de François Perroux qui a soulevé la question théorique et méthodologique d’une possible croissance sans développement, les théoriciens dépendantistes envisagent d’une part, une possible industrialisation sans développement, et de l’autre part, l’impossible maitrise des technologies avancées à haute productivité de travail, en dehors d’un modèle de développement autocentré qui développerait de réelles industries «industrialisantes» à l’intérieur des économies périphériques..

B- Mythe et échec du développement «autocentré» : Problématique de l’industrie «industrialisante» et de la maitrise du transfert technologique

le modèle de « développement autocentré » trouve son origine dans l’option marxienne initiée d’abord par l’Union Soviétique après la révolution bolchévique ;
Beaucoup de pays de la périphérie (en Afrique et en Amérique Latine), se sont inspirés de ce modèle, plus particulièrement grâce aux propositions de G. Destanne de Bernis qui avait tenté de fonder ce modèle sur la base du concept central d’ «industries industrialisantes».
Ce modèle suppose des étapes de développement d’une industrie des biens d’équipement engendrant l’expansion des échanges et permettant progressivement de réaliser la mécanisation de l’agriculture et par conséquent augmenter la productivité du travail, faire progresser la production des biens de consommation durable, de réaliser la production d’autosuffisance alimentaire etc., qui sont des conditions préalables nécessaire pour atténuer, voire se libérer totalement des effets néfastes des rapports de domination et de dépendance.

1°)- Les conditions théoriques de base de l’industrialisation selon G. Destanne de Bernis
(i« industries industrialisantes et contenue d’une politique d’intégration régionale »- in « Economie Appliquée, Tome 19- 1966)

G. Destanne de Bernis (l’innovateur incontesté du concept d’ «industrialisation industrialisante») met l’accent sur ces «industries industrialisantes» qui ont pour rôle :
*De conduire à des « transformations des fonctions de production, grâce à la mise à la disposition de toute l’économie d’ensembles nouveaux, de machines qui accroissent la productivité de l’un des facteurs et de productivité générale.. » ;
*De « moderniser l’agriculture », puisqu’elles lui « fournissent des produits qui en améliorent la productivité ..et permettent d’accroitre le surplus .. » ; pour cela, il faut établir une politique économique qui « maximise ce surplus agricole, maximiser la part mobilisée du surplus et maximiser l’efficacité avec laquelle, ce surplus est utilisé pour le financement de l’ensemble de l’économie » ;
*De « construire » « le secteur industriel » : Il repère ainsi «le rôle du groupe des industries sidérurgiques, métallurgiques et mécaniques dans la construction du secteur industriel et l’étroite connexion entre ces diverses industries elles mêmes », auxquelles il faut ajouter le rôle central de la chimie. comme il insiste sur l’« étape charnière » que représente la « mécanique » qui « constitue le débouché principal de la sidérurgie-métallurgie », du « bâtiment (charpente métallique) », comme « elle vend pratiquement à toutes les branches de l’industrie ».
Pour que l’industrialisation puisse être efficace en engendrant la propagation des effets «industrialisants» dans le temps et dans l’espace, il faut réunir certaines conditions d’élaboration d’un programme (d’une trajectoire) rigoureusement et parfaitement définie et soutenue, à savoir :
*Il ne peut y’avoir de propagation des effets industrialisants, sans une demande intérieure soutenue continuellement dans le cadre d’une politique étatique impérative. Si la sidérurgie est lancée, il faut créer une dynamique d’activités ou secteurs qui répondrait aux besoins des débouchés (consommation) de cette industrie, telles que la mécanique et la construction (gros consommateurs des produits sidérurgiques) ;
*Il faut créer un large espace ( marché extranational ) pour répondre aux besoins de ces secteurs hautement capitalistiques, car, sans cette demande élargie, les industries «industrialisantes» évoquées qui nécessitent des efforts d’investissements importants et par conséquent engendrent des coûts de production élevés, risqueraient de compromettre sérieusement le programme d’industrialisation engagé.
C’est ce qui s’est passé en Algérie, quant le programme d’industrialisations «industrialisantes» engagé dès le milieu des années 1960 dans le cadre du développement autocentré, a conduit au fiasco qu’on connait, en raison de l’absence d’une intervention étatique susceptible de soutenir durablement et impérativement une demande globale ( ménages et marché constitué de secteurs d’activités complémentaires ) qui assurerait la propagation des effets « industrialisants » des sociétés ciblées en question ;
*Il faut créer les conditions de financement intérieures et extérieures, tout en évitant les effets néfastes et ralentisseurs sur la croissance industrielle et économique qui pourraient être engendrés par un lourd endettement et une gestion irrationnelle des avoirs en devises.
*A la nécessité de cette double demande globale ( intérieure et extérieure), et des conditions de financement adéquats, s’ajoutent les exigences d’une politique étatique performante qui tiendrait compte de l’évolution du marché mondial, susceptible d’affronter durablement la concurrence internationale, particulièrement en termes de gains de productivité de travail et de gestion rationnelle des coûts de production dans les secteurs hautement capitalistiques et «industrialisants» crées ;
*Il ne peut y’avoir de permanence ( développement à long terme) d’industries «industrialisantes», sans une formation intrinsèque qui assurerait la qualification hautement adaptée de main d’œuvre, susceptible de garantir d’une part, la mise en niveau technologique avec le Centre industrialisé, et la maitrise absolue des rouages de transfert technologique du Centre vers l’intérieur du pays concerné, de l’autre part.
Nous pouvons soutenir sans aucun détours qu’en dehors de la création de ces conditions complexes intérieures et extérieures, il ne peut y’avoir de véritable développement susceptible de libérer les économies périphériques des effets structurelles et conjoncturels de la domination impérialiste capitaliste mondiale.
Depuis la première guerre jusqu’à la fin des années 1980 ( à l’exception de l’ex-Union Soviétique et de la Chine populaire de Mao Tsé Toung et de Deng Xiaoping), aucun pays périphérique ( y compris ceux qui menaient une politique d’industrialisation à outrance tels que l’Argentine, le Brésil, l’Inde ) n’a réussi à maitriser les rouages complexes d’un développement autocentré basé fondamentalement sur le programme d’industries «industrialisantes».
Sauf Israël fait exception à la règle par rapport à tous les pays du monde non occidentaux, en raison du soutien massif de la France d’abord ( au cours des années 1950) et des Etats-Unis ensuite depuis les années 1960, qui a assuré exceptionnellement un transfert technologique dans tous les domaines de connaissances et de recherches les plus avancées , de ces pays vers la Palestine occupée (industries aéronautique, militaire, électronique, nucléaire..) !!.
Un tel projet fut réalisé grâce à la mobilisation de toute l’intelligentsia juive mondiale, en vue de faire de cet Etat ( crée dans les conditions de domination coloniale) un bouclier militaire, idéologique et politique qui empêcherait durablement toute possible Renaissance du monde islamique, sur la base idéologique d’une alliance diabolique dite « judéo-chrétienne » prônant la reconstruction et la réhabilitation du « grand temple de Salomon », en violation des droits les plus élémentaires du peuple palestinien et de toutes les dispositions du droit international.
-Destanne de Bernis retient le critère de l’ « intégration » d’une économie qui suppose une complémentarité entre ses secteurs et un bénéfice du plus grand nombre de consommateurs des produits des autres productions industrielles. A défaut d’une telle intégration, l’économie est considérée comme « désarticulée »

2°)- L’industrialisation selon Celso Furdado :

(in « théorie du développement économique »- PUF-19701)
A l’instar de S. Amin, Furtado ne croit pas à une possible industrialisation des pays périphériques sur la base des avantages comparatifs dans les liens de la production agro-exportatrice ;
Suivant Furtado, « L’industrialisation n’est cependant pas une simple réponse à une diversification de la demande. Elle exige une augmentation de la dotation en capital par unité d’autres facteurs et provoque une assimilation plus intense du progrès technologique, ainsi qu’une amélioration de la qualité même des facteurs de production. Par conséquent, la flexibilité de la structure productive augmente avec l’industrialisation », Furtado montre ainsi une « corrélation positive entre développement et industrialisation ».
Il distingue deux importantes et significatives « modifications structurales » :
-« Du point de vue des modifications structurales, la donnée la plus significative est l’augmentation persistante de la participation de la production industrielle dans le produit total ».
-« La seconde modification structurale concerne la composition de la production industrielle… », c'est-à-dire que « la production industrielle en biens de capital est plus élastique du point de vue de la croissance et plus importante que les produits intermédiaires (destinés aux industries elles mêmes et à d’autres activités productives).. » ainsi que par rapport aux « biens de consommation »..
Pour Furdado, « les facteurs responsables de la haute élasticité-des revenus de la croissance de la production industrielle » et qui sont « détachés » par Chenery sont :
1- « le remplacement des importations par une production
interne »
2- « l’augmentation de la demande de produits finis » ;
3- « l’élargissement de la demande de produits
intermédiaires.. ».
Or, même dans les pays sous-développés qui « ont plus progressé dans la voie de l’industrialisation, n’ont pas encore atteint le degré de diversification structurale .. » évoquée..

C- l’industrialisation par la substitution des importations

Elle consiste tout d’abord à développer la production des biens de consommation en vue de satisfaire significativement la demande intérieure tout en tendant à réduire les contraintes liées aux devises et par conséquent à atténuer l’emprise des économies du Centre sur l’économie intérieure ;
Le développement d’une production industrielle à l’intérieur des économies périphérique par substitution d’importation, c'est-à-dire par remplacement des biens acquis à l’importation par l’incitation à investir à l’intérieur dans des activités de substitution, ne se réalise pas facilement sur simple décision des Etats et des entreprises nationales, mais, il est le fait, soit d’une dégradation des valeurs à l’exportation qui pousse les entreprises locales à investir dans des activités à haute rentabilité , soit d’une pénurie permanente de liquidités internationales qui pousse les Etats à inciter les entreprises privées à orienter leur investissement vers les activités de substitution d’importation.
Il s’agit fondamentalement du même paramètre incitateur d’investissements dans les activités de substitution d’importation, celui lié à un déséquilibre du marché intérieur (pénurie des produits anciennement importés engendrant une flambée inflationniste de ces mêmes produits ou changement à la hausse de la demande finale ), à savoir, une défaillance des recettes extérieures en raison de la chute des valeurs d’exportation ou de la crise des liquidités internationales, et qui nécessite donc une incitation à investir dans les activités concernés ou une intervention étatique en soutien au secteur privé pour développer les mêmes unités de production de biens anciennement importés. D’où l’amorce et la relance d’un processus d’industrialisation à l’intérieur par substitution à l’importation ;
Il ne s’agit nullement d’un processus de développement d’industries de base, mais de maitrise relative de la production des produits intermédiaires ( ou biens de consommation non durables ) consommant plus de travail que de capital, dont la motivation n’est pas le passage à la production des biens d’équipement, mais la recherche de plus de profit (exemple du textile, de l’habillement).
En l’absence du développement des industries de base, la mécanisation de l’agriculture prend énormément du retard, ce qui affecte la croissance de la production agricole, et crée une situation de pénurie et de dépendance alimentaires.
Le ralentissement de la production agricole dans les pays comme le Maghreb et l’Afrique, engendre une crise d’emploi et par conséquent aggrave le phénomène de l’émigration vers les villes et l’étranger etc.

D- Sous-développement , sous-traitance et délocalisation d’activités internationales

D’autres pays périphériques inscrivent leur stratégie industrielle dans la logique de la spécialisation internationale. Il ne s’agit pas dans ce cas d’un processus d’industrialisation qui assure la diffusion technologique à l’intérieur, mais d’un partage des tâches industrielles entre les activités de haute technologie au Centre ( assurant le progrès technique ) et des industries développées à la périphérie en tant qu’activités sous-traitées dans le cadre de la délocalisation des activités étrangères.
Ainsi, les unités de production des biens exportés en provenance des pays périphériques appartiennent aux sociétés transnationales qui se sont installées à l’intérieur de ces pays pour exporter vers le marché mondial, et qui bénéficient des conditions de production plus productives qu’au Centre (abondance de main d’œuvre , taux de salaire faible ), auxquelles il faut ajouter les avantages financiers et de détaxation, et de possibilités de sous-traiter au moindre coût une partie de leur activité à des sociétés locales etc.
Il s’agit dans ce cas d’exportation de produits industriels issus de la délocalisation des capitaux étrangers, de spécialisation imposée de l’extérieur, de sous-traitances internationales, qui permettent de solutionner les problèmes de débouchés des sociétés étrangères, sans réduire donc les effets néfastes de la dépendance technologique dont souffrent déjà les pays périphériques.

E- L’industrialisation développée dans le cadre de développement dépendant n’est pas une industrialisation véritable

Les grands représentants de la théorie de la dépendance (A.G.Frunk, S.Amin, Furdado), ne croient pas à une véritable industrialisation développée dans le cadre des relations de la domination, car :
-L’industrialisation n’a pas de caractère national, elle est contrôlée par l’extérieur ;
-Cette industrialisation est soumise à la spécialisation (structure et production industrielles non diversifiées) et suppose donc une absence d’ «homogénéité technologique» ;
-La production industrielle périphérique n’est pas liée organiquement au marché intérieur qui est trop étroit ;
-La concentration des revenus et l’étroitesse du marché intérieur bloquent le développement de l’industrialisation à la périphérie
-La base des industries «industrialisantes» ( industrie lourde, métallurgie, sidérurgie, mécanique, chimie ) se trouve au Centre dominant, ou développées partiellement pour satisfaire les besoins du Centre..
L’élaboration ( à l’instar du modèle chinois) d’une réelle théorie du développement autocentré suppose :
*une maitrise et une mise à niveau progressives des technologies avancées, en fonction du progrès technique dans les pays industrialisés du Centre ;
*Un plan de financement du programme du développement d’industries «industrialisantes», en soutien au niveau élevé des coûts de production ;
*Une réforme agricole en vue du développement d’une économie d’autosuffisance ;
* Un programme de formation et de qualification de main d’œuvre pour assurer la maitrise des transferts technologiques et qui contribue à réaliser des gains de productivité de travail dans divers secteurs d’activité industrielle ;
*la construction d’un Etat de droit apte à élaborer des politiques économiques rationnelles et impératives ( non seulement conjoncturelles ) mais créatrices de richesses en rapport avec l’évolution du progrès technique en occident industrialisé et les changements structurels du capitalisme mondial.

V- Sous-développement et développement mondialisé

Si le sous-développement a été traité jusqu’aux années 1980, sur le plan méthodologique et théorique et du point de vue des Ecoles de la dépendance, comme une problématique nationale opposant les intérêts économiques et financiers des pays en voie de développement à ceux des pays industrialisés du Centre, la mondialisation (ou globalisation) engendre de nouveaux problèmes qui dépassent le cadre des attributions de l’Etat national et ne peuvent être traités que dans le cadre d’un espace mondial et de plus en plus intégré.
Ce sont les nouvelles conditions du fonctionnement et de régulation du capitalisme financier ou financiarisé (interdépendances financières entre pays, importance des flux monétaires et financiers, rôle de plus en plus important des institutions internationales telles que la Banque Mondiale, le F.M.I., UNESCO, OCDE etc.), auxquelles s’ajoutent les contraintes d’ordre écologique ( protection de l’environnement, économies et industries propres, effets de serre ) et les forts mouvements migratoires, qui engendrent des processus qui permettent de régler à l’échelle planétaire les diverses questions de coopération internationale, posant ainsi la nécessité d’une gouvernance mondiale.
Si les Etats du Centre capitaliste voient leurs attributions et leurs pouvoirs se rétrécir et se réduire face aux impératifs des marchés (voire à leur tyrannie ) sans être capables non plus de contrôler les flux des capitaux, il est difficile, voire impossible d’imaginer l’élaboration d’une politique économique (encore moins une politique d’industrialisation ) par les Etats de la périphérie dans les nouvelles conditions de régulation à multiples facettes du capitalisme financier.
L’ensemble de ces nouvelles conditions d’intégration mondiale et la financiarisation du capitalisme, conjuguées au processus de dématérialisation de la monnaie et de l’interconnexion informatique (interconnexion des banques et des marchés), imposent la nécessité de revoir les anciens schémas théoriques explicatifs des relations économiques internationales, des motivations méthodologiques d’élaboration des politiques économiques nationales et du sous-développement sur la base des critères classiques de la dépendance et de l’opposition Centre / Périphérie etc. 
---------------------------------------------------------------------------------------------------------

















Quintessence Connaissance Tolérance 2018 Copyright. All rights reserved. Designed by رواد المعلوميات