samedi 8 septembre 2018


Les principes qui unifiaient les Kharijites (dont la doctrine n’a jamais réussi à être codifiée ) sont les suivants :
1°)-Leur théorie du pouvoir politique en Islam est la plus radicale (les Kharijites ont continué de défendre depuis le début le principe de l’élection du Khalife) ; elle est à notre avis la plus fidèle à la méthodologie coranique, (en dehors du principe de «dévalorisation effective» de leurs adversaires - الموقف التكفيري-) ; 
illustration : Selon les Kharijites, seul la référence au Coran et à la Sunna constitue l'islam authentique et la légitimité du pouvoir est exclusivement fondée sur la Shura -الشورى - (large concertation populaire)  :


Aucun critère d’ordre familial, tribal, ou personnel ne peut être retenu pour légitimer et justifier l’accès au pouvoir en Islam, seule la croyance et l’obéissance à Dieu (Takwa ) permettrait à n’importe quel sujet musulman d’en bénéficier ( abstraction faite de son origine, de sa couleur ou de sa catégorie sociale, y compris un esclave..).
2°)-L’imamat qui s’incarne dans la khilafa en tant que système temporel du pouvoir contrairement aux Shiites ), provient de la concertation entre musulmans et non le fait d’une recommandation divine;
3°)-Tout en étant moralement littéralistes, ils partagent avec les Muâtazilites l’avis sur les principes de l’unicité (Attawhid), de la justice ( Alâadl ) , de l’impératif moral de créer des liens de solidarité avec la communauté et de combattre l’injustice (Al’amr bilmârouf wannahye âan Almouncar ) et enfin de la question des promesses de Dieu sur les récompense et les sanctions – Alwaâd walwaîid –
4°)-Leur conviction que l’engagement effectif ( Alkhourouj- الخروج -) pour le combat et la révolte contre l’oppresseur doit être continu ( une sorte de révolution permanente ) ; pour l’aide radicale, il est même un devoir pour tout groupement de musulmans composé de quarante personnes et plus ;
Ils reconnaissent les successions de Abi Bakr, Omar, Othman et même de Ali (malgré leur acte de dévalorisation (الموقف التكفيري) vis-à-vis de ce dernier ayant conduit à son assassinat ) ; 

5°)- Le principe qui représente à notre avis le point faible et le côté négatif de la pensée religieuse et politique kharijite, c’est le soutien inconditionnel d’un jugement arrêté et dévalorisant (Alhoukm attakfiri- الحكم التكفيري -) ; il prend généralement un caractère définitif à l’égard de toute personne (ayant agit en violation des principes fondamentaux de l’islam) qu’ils jugent comme étant définitivement infidèle et destinée à accéder obligatoirement en enfer (Kafiran wa khalidan fijahannam (-كافرا و خالدا في جهنم) 

Il est à noter que la rigidité extrême (Attâassoub) de la pensée kharijite, marquant ce principe de production de jugement arrêté et de « dévalorisation effective » et définitive (Alhoukm attakfiri- الحكم التكفيري-, a engendré progressivement tout au long de l'histoire des pouvoirs islamiques des malentendus graves avec leurs entourages politique et religieux, tout en perdant toute crédibilité au sein de la communauté sunnite et en se privant par conséquent d’évoluer positivement de façon à produire une génération de disciples.
   CARTE itinéraire des Kharijites 





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