samedi 1 septembre 2018



Les nouveaux enjeux complexes de la mondialisation économique et de la globalisation financière qui se combinent aux nouvelles révolutions technologiques ( technologie numérique, technologies d’information et de communication, techniques liées à l’Intelligence économique-I.E.- et à la Sécurité Economique –S.E-.) et la course vigoureusement engagée (entre les anciens pays industrialisés et les pays émergents) pour le recensement rationnel des compétences hautement rémunérées en vue de leur affectation optimale aux nouvelles méthodes de gestion à haut rendement et au moindre risque, nous interpellent en tant qu’intellectuels sur la nécessité de contribuer à tracer pour notre pays la trajectoire de développement et de la croissance et de définir le plus rationnellement possible des recommandations théoriques et pragmatiques en matière de politique générale de réformes structurelles susceptible de relever les défis multidimensionnels de la mondialisation !.
Pour cela nous nous permettons de lancer un bulletin d’alerte par lequel nous essayerons d’attirer l’attention de la classe politique marocaine (en l’occurrence la Majorité politique qui formerait le prochain gouvernement) sur le risque gravissime qui pèse lourdement aujourd’hui sur notre pays (chargé d’histoire et plein de vitalité de sa jeunesse) de ne pas se présenter ( à l’instar des pays émergents) au rendez-vous des révolutions technologiques(a), de l’intégration rationnelle et maitrisée à la mondialisation économique accélérée, de l’investissement dans le savoir(a) et de la mise en œuvre des politiques de développement durable qui s’annoncent pour le 21ème siècle. Ces orientations et ces objectifs ne représentent rien d’autres que le monde nouvellement crée prônant la bonne gouvernance, la compétition à la compétence et à l’excellence. Il s’agit de tracer pour notre pays une trajectoire méthodologique de développement qui suppose un programme ambitieux de réformes fondé sur des politiques d’investissement hautement productif, le développement des compétences, la création d’institutions de bonne gouvernance, la redynamisation de l’intégration régionale et internationale, en vue de bénéficier du «rééquilibrage de la puissance économique mondiale» qui s’annonce à l’ère de la mondialisation
Il s’agit de promouvoir des «technologies de compétence» bien ciblées génératrices de valeur et de richesse, à l’instar des choix opérationnels de développement et de maîtrise réelle des technologies avancées qui ont engendré la montée en puissance des pays émergents (la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique) et des «quatre dragons» de l’Asie (Corée du Sud, Taiwan, Hong-Kong, Singapour) ; les dépenses en Recherches et Développement doivent dépasser les 3% du PIB, si le pays aspire à rattraper le retard et à élever le secteur productif au niveau atteint par les pays émergents.
«Ce qui distingue d’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche… » (K. Marx) :
L’incompétence en tant que non maitrise ( ou déficience) des paradigmes sociopolitiques de développement par la classe dirigeante et les élites politiques du pays :
Notre appréciation-sanction des compétences ( voire des incompétences) des élites politiques marocaines est fondée sur les paradigmes sociopolitiques de développement suivants:

-Premier paradigme : 

Une nation ne peut s’inscrire dans la perspective de développement durable, du progrès et du bienêtre sans assurer sa «transition effective de l’hérédité aristocratique à l’hérédité de mérite (de compétence) » ! Il s’agit dans le cas du Maroc de ce début du 21ème siècle de la mise à l’écart systématique du critère universel de compétence pour le compte du système obscurantiste hérité des deux grandes périodes historiques : dynastique (hérédité de type familial et féodale engendrant la généralisation du clientélisme à tous les niveaux sociaux et économique du pays) et coloniale ( soumission des cadres de la nation à la hiérarchie pyramidale rétrograde issue de la colonisation). L’exemple de la France est hautement significatif à ce sujet : l’ambition de Bonaparte d’assurer une telle transition, fut réalisée grâce au rôle primordial des élites dirigeantes issues des Grandes Ecoles ( ENA, Ecole Polytechnique, Sciences po. Etc.). Elles dirigent aujourd’hui avec compétence l’Etat, le groupement du CAC 40, les grandes entreprises nationales et multinationales. Elles réussirent à placer la France au rang des nations les plus innovatrices et les plus démocratiques du monde !

-Deuxième paradigme :

Il permet malheureusement de sanctionner le société politique marocaine, nous l’avons repéré dans la symbiose méthodologique d’Ibn Khaldoun/Machiavel résumé avec excellence par Machiavel lui-même, à savoir que: «Tout Etat atteint de corruption …ne peut plus être sauvé même si on lui donne les meilleures lois et la Constitution la plus rationnelle» !
En effet, la modernisation de façade qui a profité jusqu’ici aux seules élites dominantes ralliées aux lobbys économiques, financiers et commerciaux engendra progressivement depuis l’«indépendance» une généralisation de la corruption (devenue une culture enracinée dans les esprits des acteurs politiques et sociaux : partis politiques, représentants de la société civile, agents de l’administration, élus nationaux et locaux etc.) en tant que «culture» de substitution à l’esprit civique. Il s’agit d’un système d’intégration spécifiquement marocain de partage des richesses et d’accaparement des revenus des citoyens au détriment de l’intelligentsia et des forces vives de la nation. Il se reproduit sur la base d’un compromis politique, médiatique et économique qui caractérise pour l’essentiel ce qu’on peut appeler un «Régime A Classe Politique Généralement Corrompue »(RACPOGEC), dans lequel la corruption (combinée au clientélisme) occupe la fonction de ciment idéologico-médiatique qui permet de souder les alliances des élites dominantes et d’assoir et de reproduire le pouvoir charismatique central !

-Troisième paradigme : 

En plus de la prééminence des hérédités passéistes (féodale et coloniale) sur la compétence (premier paradigme) et de l’enracinement de la culture de la corruption au détriment de l’esprit civique (deuxième paradigme), nous avons à relever une déficience gravissime de l’Etat de droit combinée à une prohibition absolue de la liberté d’expression au double niveau politique ( prééminence de la raison d’Etat sur la liberté de manifester et de critiquer le pouvoir charismatique) et théologique (contrôle systématique du champ religieux ou prééminence obligatoire de l’islam officiel ) : La complexification des procédures juridiques et administratives, la reproduction et la consolidation de l’Etat sécuritaire et le rétrécissement de plus en plus grave du droit de défense face aux agents de l’Etat, compliquent gravement la vie du citoyen marocain qui ressent une insatisfaction réelle vis-à-vis de sa communauté et de ses gouvernants (*):
(*)Satisfaction vis-à-vis de la communauté et de ses gouvernants en % : (évaluation du Programme des Nations Unies pour le Développement -PNUD)
1- IDH théorique très élevé : 85,9%-
2- IDH théorique élevé : 79,9%
3- IDH théorique moyen : 76,1%
4- IDH théorique faible : 72,2% = Maroc : 69%
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(a)La création d’un conseil supérieur (ou cellule de haute compétence) chargé du Numérique ou des T.I.C. (Technologies de communication et Technologies d’Information), et d’études comparatives des différents modèles de développement adoptés par les «pays émergents», s’impose nécessairement pour permettre au Maroc de tirer des enseignements en matière de maîtrise technologique, de bonne gouvernance et d’intégration efficace et rationnelle dans la mondialisation économique . 

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