dimanche 2 septembre 2018


Les options de l’Initiative Nationale de Développement Humain qui s’inscrivent dans la logique de l’aide et de formation ciblées, expriment une volonté politique de prise en charge partielle du social en l’absence de modèle de protection sociale et de politique de distribution justes et équitables de l’Etat-providence (NOTE 1) qui fait gravement défaut au Maroc depuis les années 1960.
Mais elles doivent être durablement gérées et entretenues avant tout comme politiques de remède aux déficiences de l’esprit de la libre entreprise en sauvegardant leur nature d’aides incitatives au travail, à l’efficacité et à la performance.
Leurs objectifs essentiels doivent en outre contribuer à la réduction des inégalités, à l’instauration de plus de justice sociale et à la consolidation de l’égalité des chances (particulièrement en direction des jeunes), qui leur éviteraient de se reproduire comme politiques sociales d’assistanat et de simples procédés de remède (à court terme) aux poches visibles de pauvreté.

A notre avis, pour solutionner durablement les problèmes de pauvreté et réduire significativement les inégalités ( sans abandonner les options de dons volontaires actuels : badges, versement sur compte etc.), les Initiatives Nationales de Développement Humain, doivent être épaulées d’un fonds national d’aide et de solidarité élargi, centralisé et continuellement audité par des Autorités compétentes et certifiées. Il doit être financé plus particulièrement sur la base de mesures légales de prélèvements obligatoires sur les grandes fortunes, les revenus les plus élevés ( suivant un barème appliqué aux revenus supérieurs à un million de dirhams par an par exemple), les transactions financières opérées par les banques ou apports en compte courants non justifiés, l’instauration d’une taxe sur les transactions financières, les avoirs financiers stagnants en banques, les activités spécifiquement non productives et superflues non créatrices de richesses et d’emplois ( jeux, alcool en l’occurrence), auxquelles s’ajoutent tous les fonds et avoirs matériels et financiers confisqués dans le cadre de procédures légales ( justice, services de douanes et des impôts) issus de transactions prohibées par la loi (avoirs issus d’opérations potentielles de blanchissement d’argent lié à la drogue + revenus du marché noir ).
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NOTE 1 : 

L’Etat-providence renvoie à la politique de protection ou à un système d’accès à des prestations sociales en faveur des catégories et de personnes ayant cumulé des handicaps majeurs (positions sociales défavorisées). Le modèle français par exemple, suppose le développement des prestations sociales, la réduction des inégalités et l’amélioration des droits juridiques et sociaux, tout en favorisant les conditions juridiques et économiques d’égalisation des chances, d’exclusion des mesures discriminatoires ( surtout entre les hommes et les femmes), de consolidation d’égalité à accéder au marché de travail, à suivre l’enseignement, à bénéficier des soins de santé etc. Or le débat sur l’aide aux personnes qui cumulent plus de handicaps sociaux, porte essentiellement sur son lien avec l’efficacité et la performance (théorie de John Rawls-1921-2002)-. L’autre théoricien de l’aide ( Amartya Sen) lie la politique de distribution à la double nature des libertés, plus particulièrement à la « liberté positive », celle de pouvoir vivre décemment de son propre travail et non pas seulement de pouvoir respirer et circuler ! même si on reçoit de l’aide ( qui doit être incitative au travail). Pour les Keynésiens, l’aide doit garder son rôle de facteur de croissance puisqu’elle ne doit constituer qu’un complément de revenu durable qui doit contribuer à la relance de la Consommation globale et donc à la dynamique de l’investissement-

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