dimanche 28 octobre 2018




L’objectif assigné à ce texte porteur d’une haute synthèse philosophique, est de contribuer à montrer que la formation des «élites intellectuelles» en orient et en occident ( historiciste et synchronique), égarées par inadvertance et frappées de cécité vis-à-vis des ambitions de changement et de préservation de la Justice entre les hommes sur notre « planète miracle », ne saurait contenir la complexité d’une réalité contemporaine en mutation (combinant démocratie économique, «modernité» et «postmodernité») porteuse des défis innovateurs initiés par le modèle «civilisationnel» occidental ( pragmatique et diachronique ) de développement mondialisé fondé sur la triple culture économique, scientifique et technologique.
Les facteurs historiques de l’évolution du «patrimoine» tant défendu partout sur notre planète terre (le fait religieux remodelée, la fait culturel, le fait national ) essentiellement abstraits et amphibologiques s’entremêlent, alors que les réflexes ancestraux se heurtent aux préoccupations modernes très en vogue de la jeunesse dépolitisée : sacralisé ou modernisé, le culte du patrimoine, passionnel, subi ou maîtrisé, doit être repensé à chaque génération. Mais ce n’est là que l’asymptote d’un phénomène historique qui tire parti des célébrations naïves et ludiques.
L’historicisme politique sur fonds de «nationalisme» immunisant et assommant, a accouché du conservatisme et du dogmatisme, voire du totalitarisme non porteur de changement et d’innovation (Karl Popper).
Le conservatisme, durci, quelque peu traumatisant d’une vision incomplète, s’accorde avec les structures syncopées et l’ostentation de l’inachevé que nous découvrons dans les productions idéologiques contemporaines œcuméniquement démagogiques et extrinsèquement frappées d’aporie, alors que la position radicale à valeur prémonitoire, inaugurale et intrinsèquement iconoclaste et éristique que nous préconisons, se propose de débusquer les illusions des défenseurs du statu quo et s’abstient modestement de faire valoir des prolégomènes structurellement exhaustifs et compartimentés.
Loin d’être une conception de mutation commode, cherche à débarrasser ce conservatisme politique et religieux dominant de toute dimension eschatologique ou cyclique et de tout moteur explicatif ou causalité ultime. Elle remet en cause l’évidence acquise du présent, ligne de démarcation de la modernité, s’obstine à édifier le futur suivant l’axe dialectique du progrès et de la rationalité ( Jürgen Habermas) sans subir les lentes pesanteurs du passé et sans se soumettre à la «dictature du rationalisme» (Theodor Adorno) imprégnée de la pensée unique prônant un nouvel ordre social .

Ce qu’il importe alors de préserver, ce n’est pas tant l’authenticité que la capacité de la Culture à assimiler le progrès scientifique et technologique. Occulter la Culture au bénéfice de la seule lisibilité de l’histoire ne peut qu’embrouiller le fil de l’histoire en jetant la suspicion sur tout effort de restitution hypothétique (à l’encontre de toute investigation relevant de l’éclectisme et de l’érudition ), comme elle nourrit la confusion dans les perspectives sans élargir les horizons. La culture, en tant que «communication réglée» ou qu’«édification d’une logique symbolique», qui, pour « atteindre le réel », il lui faut d’abord «répudier le vécu, quitte à le réintégrer ensuite dans une synthèse objective dépouillée de toute sentimentalité» ( Lévi-Strauss), et de tout attribut dégénérant et aliénant ( Herbert Marcuse ) assigné à «l’intégration sociale» fondamentalement redéfinie en tant que sublimation des énergies instinctives créatrice de «civilisations» assommantes et productives (Sigmund Freud ).

Il n’est pas dénué d’intérêt de rappeler aux éminents intellectuels de l’occident initiateurs islamophobes de la prétendue «supériorité» de la «civilisation judéo-chrétienne» et prêcheurs schizophrènes du panégyrique pro-israélien, que la méthodologie de l’histoire complète celle de l’anthropologie, mais sans se démarquer méthodologiquement du fonctionnalisme sociologique, du dogmatisme archéologique et de l’évolutionnisme ethnologique. L’ethnocentrisme fut malheureusement en occident la «faute toujours recommencée» (Pierre Bourdieu), engendrant en permanence le risque de compromettre la « prénotion » et la «pré-connaissance» de l’objet de toute recherche et de toute connaissance ( Platon) et d’altérer le «rôle des facultés sensibles dans la connaissance» (Kant). « la preuve de l’analyse, écrit Lévi-Strauss, est dans la synthèse. Si la synthèse se révèle impossible, c’est que l’analyse est restée incomplète ».

La restauration (reconstruction), sans l’expulsion de la métaphysique des sciences sociales, de l’obscurantisme des sciences politiques, demeure abstraite , intersubjective et déductive. Choisie pour sa simplicité et sa commodité, elle ne peut être à priori comparative et psychologiquement inductive (David Hume ). Son apriorisme la met en dehors du réalisme épistémologique, du formalisme mathématique et du processus de la connaissance scientifique.
Elle révèle et symbolise la lenteur de l’histoire. Sans doute le charme du passé, de la culture a disparu pour toujours, autant qu’il fût indispensable pour rendre compte des arrangements qui créent l’inoubliable et exprimer le poids de l’historique dans notre présent.
Un symbole doit être complet, explicite, éloquent pour satisfaire la conscience collective et entrer en symbiose avec la modernité non légitimiste des inégalités et non permissive d’une Liberté à coloration ethnocentriste : l’observateur occidental apprend l’«illusion» de ces aberrations et de ces épithètes « au prix de son confort moral et physique ». Les relatives «conquêtes du darwinisme» tant corroborées n’empêchent pas la complexification des choses au passage des « faits biologiques aux faits de culture » : «l’observation modifie la réalité observée. Elle modifie aussi celui qui observe»» (Lévi-Strauss).
L’histoire ne serait donc qu’une expression dynamique d’une structure sociale, un mouvement diachronique autonome qui se donne sa propre signification ( Karl Marx) : un hégélianisme transcendantal renversé, un aristotélisme cathartique purifié ou un platonisme stationnaire redynamisé ( Karl Popper ).
Il n’est plus question d’endosser subrepticement ou par discours rhétorique la responsabilité aux autres pour se morfondre par procrastination en fustigeant le constat amère et le retard accumulé.
Nonobstant la vitalité de la jeunesse ( phagocytée malheureusement par le volet «consommatoire» de l’espace numérique sans initiatives de recherche et sans maitrise technologique), la pensée politique occidentale atteinte de profusion amnésique et porteuse de gravissimes déboires idéologiques (à l’instar des discours rhétoriques et cataleptiques dominants en terre d’islam) est en déphasage culturel par rapport à la logique technologique et au paradigme économique mondialisés.

Elle souffre de déréliction pathognomonique ( par rapport à la floraison médiatique mondialement uniformisée ) et d’une tendance schizophrénique qui ne sont pas prêtes de s’atténuer. Sa crise actuelle rend difficile le présent et le futur incertain au diapason des modes de gouvernance les plus rétrogrades de l’histoire de la planète.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Quintessence Connaissance Tolérance 2018 Copyright. All rights reserved. Designed by رواد المعلوميات