mercredi 13 mars 2019

I-L'usage des armes chimiques contre la population rifaine au temps de la "Républiques des Tribus Confédérées du Rif" de Mohamed Abdelkrim Alkhattabi

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Histoire des drapeaux du Maroc

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USAGE D'ARMES CHIMIQUES

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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE  

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II- Les massacres de la population du Rif suivie de la "militarisation" (عسكرة) de la zone d'Alhoceima depuis 1958

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III- Relecture de l'histoire de l'Armée de Libération du Rif : de l'héroïsme à la liquidation physique des combattants (1957-1961)

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Nous nous contentons ici du traitement subi par la plus importante et la plus déterminante d’entre elles, à savoir l’Armée de Libération du Rif-Gzanaya qui était dirigée principalement par Abdelkrim Alkhattabi à partir de l’Egypte avec l’aide du FLN algérien ( grâce au rôle historique de Boudiaf et de Ben Bella) .

Il s’agit de l’axe de combat qui prit sa source au Caire avec l’initiative historique de Abdelkrim, par l’intermédiaire des deux fondateurs incontestés de l’Armée de Libération du Rif (Abdellah Senhaji et Abbass Lamsaâdi), avec l’aide des organisateurs locaux de la lutte armée des tribus Gzanaya (Châaib Laghmarti, Abderrahman Laghmarti, Aâyyad Laghmarti, Alghabouchi, Azzaki pour ne citer que les plus actifs d’entre eux), pour se terminer par le grand stratagème (dit «Triangle de la Mort») visant le démantèlement armé des Etats Majors français de Boured, d’Aknoul et de Tizi Ouzli qui poussa inéluctablement l’armée française à entamer son retrait définitif de la zone rifaine de Gzennaya.
Il faut préciser (à contre courant de l’histoire officielle), que cet axe de combat fut géré et organisé en dehors des contraintes politiques liées à l’exil forcé du Sultan Mohamed V. Plus précisément, la libération du Sultan ne faisant pas partie des revendications explicites ni des objectifs essentiels du Mouvement, tel qu’il fut parrainé par Abdelkrim Alkhattabi.
La récupération politique et la neutralisation de l’aile modérée de l’Armée de Libération du Rif par l’Etat Makhzen (à l’instar d’autres fractions nationales de résistance), ne devinrent effectives qu’après le retour du Sultan de l’exil et la création des Forces Armées Royales.
Le parti de l’Istiqlal (encore uni au lendemain de l’indépendance) a largement contribué à l’affaiblissement et à la mise à mort politique de l’aile radicale de l’Armée de Libération.
Les éléments irréductibles de l’AL furent emprisonnés, torturés, voire assassinés (cas de l’assassinat de la figure historique Abbas Lamsaâdi est hautement significatif) par les nouveaux services de renseignements de l’armée et du ministère de l’intérieur du premier gouvernement du Maroc indépendant. Même Ben Barka (étant président du Conseil Consultatif) avait lui-même tenté de jouer le rôle de médiateur entre le pouvoir, le parti de l’Istiqlal et les dirigeants de l’Armée de Libération afin de dissuader ces derniers à déposer les armes en échange de quelques miettes de dédommagement. Il eut été malmené et renvoyé bredouille par les combattants de Libération de Gzannaya lors de sa visite à Aknoul à la veille de l’assassinat de Aâbbas Lamsaâdi à Fès. Une telle coïncidence donnera l’occasion aux agents du Ministère de l’intérieur de créer un lien de cause à effet entre la visite de Ben Berka à Gzanaya et l’assassinat du leader de l’Armée de Libération du Rif. A ce propos, il faut préciser que la campagne calomnieuse contre le leader national M. Ben Barka, n'eut été orchestrée par les médias du Makhzen qu'après son assassinat intervenu en octobre 1965 dans le but de jeter du discrédit sur son rôle révolutionnaire au double niveau national et international.

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V- Année charnière ou le début de l'"ère de plomb": Le Maroc entre la répression politique et l'assassinat de Mahdi Ben Barka

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VI- Les coups d'Etat (1971 et 1972) : reconstitution et  relecture

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VII- Soulèvement et répression (1984)

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Les instigateurs des émeutes de 1984 que Hassan II qualifiait de «Awbach»  (الاوبا ش)

*Le 19 janvier 1984, la répression sévère des forces de l’ordre qui conduisit à de violentes émeutes, causa des dizaines de morts et des centaines de détenus. En raison de la cherté de la vie et la crise économique et sociale, des milliers de Marocains sont descendus dans les rues, en particulier dans les villes d'Al Hoceima, Tétouan, Ksar El Kébir et même dans d'autres villes marocaines.
*Les émeutes du 19 janvier ( ou «révolte du pain et de la dignité».) sont commémorées chaque année au Maroc.
*Ces révoltes coïncident avec la mise en oeuvre par le Maroc du programme d'"ajustement structurel" qui avait été initié par la FMI (Fonds monétaire international) qui provoqua une inflation galopante et une crise sociale touchant gravement le pouvoir d'achat des citoyens.  La crise économique et sociale s'est aggravée les restrictions à la liberté syndicale et politique suivies d'arrestation arbitraires dans les rangs de l'opposition et du milieu estudiantin.           Une répression fut orchestrée par le pouvoir sécuritaire contre les élèves à Alhoceima et à Nador qui avaient investi les rues suite à l'augmentation des droits d'inscription.                          *Suite à cette répression, des groupes de chômeurs et de travailleurs viendront soutenir les élèves, ce qui donna aux manifestations une ampleur nationale, et les élèves des différents établissements sortiront à leur tour pour investir les rues à Alhoceima, Nador, Marrakech et d'autres villes du pays.

*Suivant la radio nationale espagnole, l’AFP avançait les chiffres de 150 et 200 personnes qui ont perdu la vie dans ces émeutes. Alors que l'agence de presse espagnole rapportait le chiffre de 100 morts rien que dans la ville d'Al Hoceima.
Hassan II n’a pas manqué d'user d'un vocabulaire virulent et indigne d'un chef d'Etat pour juger les habitants des villes qui se sont soulevées. Il décrit la population d'Alhoceima de "Alwbache" et de «chômeurs vivant de la contrebande et du vol» en rappelant que «les habitants du nord connaissent le prince héritier et qu’il est dans leur intérêt de ne pas connaître Hassan II» en tant que roi. Hassan faisait allusion aux massacres de la population du Rif suivie de la "militarisation" (عسكرة) de la zone d'Alhoceima en 1958. (sans commentaires)!!!!

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VIII-Le Hirak du RIF (2016-2018)

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Il faut tout d’abord préciser que la pratique démocratique ne se limite pas seulement aux discours théorique et rhétorique parrainés par des gouvernants sans scrupules et couverte par une campagne médiatique assommante et intoxicante qui camoufle toutes les contradictions et les distorsions de la société marocaine. La démocratie est une pratique et un exercice quotidien nécessitant de la volonté, de la souplesse et de l’imagination face aux revendications exprimés légitimement par le peuple. C’est l’Etat qui doit fonctionner et agir au service du peuple et non l’inverse…
A ce niveau problématique posé par le Hirak Arrif, les dirigeants politiques de l’Etat marocain, ont obtenu jusqu’ici de très mauvaises notes en matière de traitement négocié et de pratique démocratique susceptibles de déboucher sur des solutions honorables pour le pays.
•Pour la première fois depuis une quinzaine d’années, le pouvoir politique au Maroc affiche un échec cuisant face au problème (à caractère multidimensionnel) engendré par la fermeté et la permanence du Hirak Arrif.
•Sans être révisionniste ou opportuniste, et quelque que soit le fondement idéologique des différents belligérants (Etat latent– الدولة العميقة- et les représentants du Hirak), nous affirmons sans autocensure que la pathologie politique qui oblige les représentants de l'Etat historique -الدولة العميقة- à placer nécessairement la logique implacable du pouvoir dissuasif de l’Etat (هيبة الدولة) au dessus de toute autre considération au point de toucher aux limites du despotisme politique, ne peut et ne doit en aucun cas solutionner durablement les problématiques fondamentales liées au développement économique et à la démocratie politique.
•Néanmoins, la responsabilité incombe fondamentalement aux dirigeants du pays qui manquent d’imagination dans cette affaire : Ils se bornent à croire que le peuple n’a pas beaucoup de choses à dire sur les implications de leur mauvaise gouvernance et sur le développement socio-économique foncièrement inégalitaire entre différentes couches de la population et entre différentes régions du pays. Il s’agit là d’un signe d’incompétence.
Pire encore, ils jouent avec le feu en usant (au moyen d’une campagne médiatique intoxicante) des contre-paramètres historiques et politiques qui se contredisent avec l’unité du peuple marocain au sein d’une société unie aux composantes amazighe et arabe. Le séparatisme et l’antipatriotisme nourris souvent de l’amazighopbie à l’égard des Rifains ne font qu'accentuer les distorsions et retarder le  développement du pays. Il s'agit de contre-innovations politiciennes qui visent curieusement et paradoxalement des populations marocaines dont les parents et les ancêtres furent les champions incontestés du combat pour l’indépendance du pays!

•Autres confusions nourries par les dirigeants du pays :

-La première : 

Tout le monde reconnait aujourd’hui qu’il y’a eu négligence et mauvaise gestion dans la réalisation du projet dit «Alhoceima Manarat almoutawassit» et le report sine die des différents projets au cours des campagnes électorales (législative, communale) en 2016 qui s’ajoute au blocage de la formation du gouvernement pendant une période de 6 mois, ne sont pas des raisons suffisantes pour justifier de telles défaillances. «Et pourtant la terre ne tourne pas» ou pour reprendre un proverbe arabe : « - واخا طارت معزة-» : Les dirigeants du Hirak sont toujours opprimés et soumis à l’embargo sécuritaire, voire inculpés et jetés en prison, même si les raisons du déclenchement des mouvements sont définies et reconnues par les pouvoirs publics et les responsabilités sont identifiées par la haute sphère de l’Etat ! Il s’agit là du crédo implacable et injuste fondé sur la «logique» de «deux poids deux mesures» !

-Deuxième confusion : 

Les commissions d’enquête désignées (dans une première étape) pour faire la lumière sur cette affaire ont été confiées à des structures qui agissent dans un cadre juridique interministériel et non à un organisme indépendant des ministères concernés, tel que la Cour des Comptes par exemple. Suivant cette procédure, les enquêteurs (qui font parti de l’appareil administratif des ministères des finances et de l’intérieur) ont l’obligation de remettre entre les mains du ministre de tutelle lui-même (qui devient juge et partie) le compte rendu de leur enquête. Plus gravement encore, aucun ministre n’a le droit d’interroger un autre ministre ni de procéder à des fouilles dans ses locaux. Les ministres ne sont contrôlables que par le Roi (*). C’est le ministre de tutelle (qui pourrait avoir une responsabilité dans l’affaire concernée) qui remet lui-même le compte rendu au chef du gouvernement qui le transmet à son tour au ministre de la Justice. Celui-ci le soumet finalement à l’instance d’«annyaba alâamma» (النيابة العامة) ou le ministère Public.
Vu le cadre procédural restreint évoqué et en l’absence de PUBLICATION DU REGLEMENT INTERIEUR DE L’ARTICLE 94 de la CONSTITUTION, le POUVOIR JUDICIAIRE ne pourra pas poursuivre pénalement(*) les ministres impliqués et c’est «la montagne qui accouchera d’une souris». Une seule issue demeure probable en dehors de sanctions pénales : la constitution d’un nouveau gouvernement et le renvoi des ministres impliqués dans l’affaire du projet «Alhoceima Minarat Almoutawassit»..

-Troisième confusion : Le «séisme politique»(الزلزال السياسي) : un camouflet idéologico-médiatique hautement illusoire qui répond au crédo démagogique de «l’arbre qui cache la forêt». 

Les imperfections de gestion et les retards d’exécution de ce programme qui furent à l’origine de ce qu’on appela dans le jargon médiatique du pouvoir «le séisme politique» - الزلزال السياسي - (sans dépasser à notre avis un bas degré de la magnitude sur l’échelle de Richter), n’ont servi finalement qu’à la pénalisation théorique (en non à la mise en examen judiciaire) d’une poignée de cadres politiques de l’Etat, puisque les lobbys, les holding et les familles richissimes (hautement protégés) continuent de l’autre côté de savourer leurs privilèges au détriment de larges couches de la population marocaine… 


Rien ne figure dans le rapport qui établit et recommande d’éventuelles sanctions à l’encontre de personnalités explicitement citées : Les implications en matière de sanction ont été définies exclusivement par le Roi et son entourage. Elles posent de nombreux problèmes de méthodologie et de légalité quant aux liens juridiques légaux et légitimes entre la degré des imperfections relevées (négligence ou retard d’exécution) et la nature de sanctions très personnalisées à caractère spécifiquement moral et psychologique qui en découlent….
-Les décisions qui ont été prises à partir de ce rapport, s’inscrivent dans la logique de l’exercice du pouvoir qui consiste à n’émettre des sanctions qu’à l’encontre des personnes ayant failli à leur devoir en matière de gestion et d’exécution des programmes dont ils ont la charge, et non à l’encontre des personnes mêlées de près ou de loin aux malversations, aux opérations de détournement et d’usurpation d’argent public, de blanchissement et d’évasion fiscal et

-Quatrième confusion :

 Il s’agit de l’attitude curieusement paradoxale des dirigeants sécuritaires qui mettent en valeur (vis-à-vis des médias et du public) une fausse fermeté posant la nécessité de maintenir la «dissuasion autoritaire de l’Etat» (هيبة الدولة) d’un côté, et d’orchestrer tout un programme de négociation secrète (par l’intermédiaire des personnalités soigneusement désignées) avec les dirigeants du Hirak (en l’occurrence Zefzafi en prison) de l’autre.
-Quatrième confusion : le paradoxe flagrant rapporté par l’ensemble des médias nationaux et internationaux entre les droits prévus par la Constitution en matière de liberté de manifestation et d’expression (en particulier ceux prévus à l’article 27) ET le caractère oppressif et hautement sécuritaire (militarisation de la région d’Alhoceima et blocus systématique mis en place à la veille des jours de manifestation) par les forces de l’ordre à l’encontre des mouvements pacifiques du Hirak.
Ce paradoxe risque indéniablement de dévaloriser tous les efforts déployés depuis 2001 pour assurer durablement la paix sociale et préserver les libertés fondamentales et de remettre en cause les droits apportés et garantis par la Constitution de 2011.

Quelles initiatives fonctionnelles et réalistes pour solutionner équitablement les problèmes posés par le Hirak Arrif?

Comme nous l’avons indiqué dans un texte publié précédemment, les initiatives et les solutions fondées sur la rhétorique et les discours démagogiques, tels que les réunions de salons, les pourparlers interminables orchestrés par les membres du gouvernement qui n’étaient même pas capables jusqu’ici de s’asseoir à la table des intéressés du Hirak (qui s’ajoutent au souhait d’une éventuelle grâce royale en faveur des inculpés et des condamnés), ne déboucheront probablement pas sur des solutions fiables et durables aux problèmes complexes de la population du Rif.
Seule une politique de développement globale qui prendrait en compte l’ensemble des mesures (ou initiatives) d’ordre économique, culturel et social, susceptibles d’agir efficacement et durablement sur le niveau de vie, le travail et la formation des populations marginalisées à l’origine du déclenchement des mouvements concernés, demeurent réalistes et plausibles.
Parmi les initiatives relevant du réalisme et du bon sens, nous préconisons pour la région du Rif :

1-La première 

est une condition sine qua non à l’ouverture d’un dialogue constructif qui permettrait d’ouvrir la voie à la concertation entre les différents belligérants (pouvoirs publics, représentants de la société civile et représentants du Hirak). Elle est en même temps la clef du rétablissement de la confiance et de l’apaisement des esprits. Il s’agit de trois initiatives urgentes pour débloquer la situation et éviter le dérapage des mouvements populaires sur place : 1-) la libération des inculpés et des prisonniers suivant la solution constitutionnelle -article 58- de la grâce royale (en l’absence d’autre instance compétente dans ce domaine) ; 2-) la levée du blocus militaire et sécuritaire sur la ville d’Alhoceima ; 3-) la constitution d’une commission indépendante qui serait chargée de déterminer les responsabilités et d’établir les éléments probants qui permettraient à la justice de prendre les mesures de sanction qui s’imposent à l’encontre des autorités régionales ou ministérielles ayant commis délibérément ou par négligence les irrégularités en matière de gestion des affaires locales de la région du Rif.
De telles irrégularités ont été formulées tardivement et paradoxalement par l’homme politique originaire de la zone d’Alhoceima et très proche du makhzen politique : Ilias El’Ômari- الياس العماري))

2-Deuxième mesure :

 Il faut nécessairement sortir du cadre officiel et makhzénien pour engager des négociations avec les représentants du Hirak : Seules des personnalités indépendantes issues du monde politique de l’opposition et de la société civile sont en mesure de mener des négociations efficaces et rétablir la confiance entre les deux belligérants (Etat et Hirak) ;

3-Troisième mesure :

 La nécessité posée de développer une zone industrielle élargie et dotée d’une infrastructure portuaire à la hauteur des exigences modernes du développement durable, en tant que mesure globale et alternative aux activités informelles (commerce du hachich, marché noir et émigration sauvage vers l’Europe), susceptible de remédier significativement au fléau du chômage et de réduire efficacement les inégalités et la pauvreté dans la région du Rif.
L’infrastructure portuaire doit prendre en compte les droits historiques des pêcheurs multiples (qui ont été écartés par la mafia locale de la pêche, à l’origine de l’assassinat de Mohssine Fikri ) qui doivent se conjuguer au financement des équipements de pêche en leur faveur ;

4-Quatrième mesure :

 La création d’un fonds spécial pour :
*-Financer des recherches en vue de solutionner pratiquement (et suivant un contrôle continu et transparent) le problème sanitaire qui fut engendré durablement par l’utilisation des armes chimiques au temps de la guerre du Rif contre les occupants espagnol et français ;
*-Doter l’hôpital oncologique d’Alhoceima d’équipements médicaux avancés et de personnel qualifié qui répondraient durablement et en urgence aux besoins de la population touchée par les maladies (différentes formes de cancer) engendrées par ce fléau gravissime ;

5-Cinquième initiative à envisager : 

La nécessité posée aussi d’une politique culturelle ciblée et axée sur :
*-la mise à niveau de l’infrastructure relative à l’enseignement supérieur par la création des nouvelles universités et d’autres centres de formation spécialisée en fonction des besoins légitimes des jeunes issus de la région ;
*-L’élaboration d’une politique culturelle ciblée et axée sur la création des centres culturels, d’un musée de l’histoire et de la culture du Rif, d’un centre de formation pour la promotion des arts et de la langue amazighs du Rif, susceptibles de «rendre à César ce qui appartient à César», c'est-à-dire de rendre aux Rifains leur fierté réelle d’être des citoyens à part entière tout à fait intégrés à la nation marocaine compte tenu de sa diversité et de ses composantes arabo-islamique et amazighe.

6- Sixième initiative proposée : 

la définition de la zone du Rif en tant que pôle de développement et acteur économique dynamique compte tenu des exigences extérieures et intérieurs de croissance qui respecterait les exigences d’une gestion rigoureuse des affaires locales et de l’aménagement du territoire.
Les règles déontologiques d’une gestion rigoureuse de l’aménagement du territoire (applicables dans les pays développés) n’ont pas été prises en compte jusqu’ici dans notre pays, puisque l’ensemble des réformes entreprises à l’échelle nationale (de régionalisation, de décentralisation et de déconcentration, voire même de «régionalisation avancée»), n’ont pas abouti jusqu’à aujourd’hui à l’instauration d’une gestion de bonne gouvernance des affaires locales et régionale et de proximité, en raison de l’incompétence et de l’absence de formation de haut niveau des élus locaux, de la permanence de la bureaucratisation de l’administration (rongée par la démotivation, la corruption et la déficience du sens du devoir national sans initiatives efficaces de gestion des ressources humaines). 

7-Septième mesure proposée :

 L’élaboration d’une politique de contrôle qui permet de juger et de valoriser la gestion de la Région en termes :
-D’efficacité et de performance économiques ;
-De bonne gouvernance locale et d’esprit de management qui permettent d’éviter la bureaucratie administrative (non permissive de la transparence, de la proximité et de la démocratie locale) et d’exclure les dépenses improductives et non créatrices de richesses et d’emplois ;
-De création et de développement d’unités industrielles de base et de haute technologie ;
-De formation et de recherches ;
-D’affectation rationnelles des dépenses et de gestion concertée et transparente des marchés publics ;
-De protection de l’environnement ;
-De développement des centres de loisirs et des infrastructures touristiques.
8-Huitième mesure spécifique au Rif : le désenclavement des villes rifaines (Nador et Alhoceima en l’occurrence) orienté vers le développement des transports communs, des habitations adaptées aux différentes catégories de la population , des centres culturels et de loisirs et des espaces verts, qui doivent s’ajouter à l’optimisation des services administratifs chargés de promouvoir les logements sociaux et de lutter contre le clientélisme et les spéculations.
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(*) Il est à rappeler que le Roi Hassan II avait fait preuve de fermeté dans l’affaire dite «Panam» américaine qui voulait investir dans un projet de construction d’un grand hôtel de luxe sur un terrain militaire situé au bord du jardin de la Ligue Arabe à Casablanca. Or, des responsables marocains avaient sollicité des pots de vin à la société américaine par l’intermédiaire d’un homme d’affaires marocain (Omar BenMasoûd) en échange de l’autorisation de ce projet.
Finalement, 9 personnalités marocaines furent condamnées à des peines allant de 4 à12 années de prison ferme et d’amendes diverses, à titre d’exemples : Ministre du commerce et d’industrie (Mohamed Jâidi : 8ans de prison ferme et 5000 dhs d’amende) ; ministre du tourisme (Abdelkarim Halim : 4 ans de prison ferme et 9000 dhs d’amende) ; Directeur des Etudes minières et ancien chef du Cabinet de l’ancien chef du gouvernement Abdellah Ibrahim (Nasser Belârbi : 4 ans de prison ferme et 5000 dhs d’amende) ; Yahya Chefchaouni : 12 ans de prison ferme et 1000 dhs d’amende ; Mamoun Tahiri : 10 ans de prison et 10000 dhs d’amende ; Driss Belbachir : 4 ans de prison ferme et 5000 dhs d’amende ; Abdelâziz Benchekroun : 4 ans de prison ferme et 5000 dhs d’amende ; Omar Ben Masoûd (l’intermédiaire qui avait occupé plusieurs postes administratifs au début de l’indépendance) : 8 ans de prison et 9000 dhs d’amende .
(jugement prononcé après la constitution d’un nouveau gouvernement présidé par Karim Alâamrani au lendemain du coup d’Etat de 1972 ).
(SOURCE : المشعل –du 12 juillet 2017).

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IX- Des "Palestiniens dans leur pays" entre le marteau et l'enclume (entre la cohésion tribale à caractère discriminatoire de type "segmentaire" et la politique de "recolonisation" -NOTE A- makhzénienne ) (sombre histoire et drame humain à détailler dans l'ouvrage précité)

Dédicace personnelle (en tant que témoin direct) présentée avec plus d'objectivité et de rigueur pour l'histoire :

Aujourd'hui les ruines de la demeure dite "Theurthouth" existent toujours....quelque part au centre de Gzenaya (sous parrainage du Makhzen et de ses serviteurs à contre courant de son statut historique et héroïque lié à l'AR -Armée de Libération -جيش التحرير -!!) dramatiquement abandonnée à l'image inhumaine des habitations de Gaza et du sud du Liban après le passage des bombardiers israéliens....

Images réelles d'aujourd'hui (2019) au temps du Maroc "indépendant" figé dans des discours théoriques et discontinus axés sur la "modernité" et les institutions "démocratiques" !!!!!





Je dédie ces photos hautement significatives :
-Aux membres d'une famille traités comme des «palestiniens dans leur pays» et expropriés sans aucune récompense et sans que justice soit faite :
- Au grand père (ancien éclaireur et ambassadeur de Abdelkrim Alkhattabi auprès des tribus voisines(NOTE a) et représentant du mouvement national de résistance-(NOTE b), mort paralysé dans l’abandon et la pauvreté !
- A l'oncle mort humilié par ses expropriateurs et à son épouse âgée de 75 ans qui fut enlevée de son domicile par ces mêmes expropriateurs, pour l’assassiner en la jetant du haut de la falaise sans que justice soit faite (NOTE c) !
- Au père exproprié et condamné par l’armée coloniale à trois mois de travaux forcés pour avoir fait de son domicile le centre de distribution des armes et hébergé six résistants du «triangle de la mort» qui furent exécutés froidement devant les yeux de mes deux parents au sein de la même demeure (du quartier colonial dit "la base") menacée paradoxalement aujourd’hui même d’expropriation par l’autorité de tutelle de l’"Etat-Makhzen" qui ne cesse de mener une politique de "colonisation" à l’israélienne depuis l'"indépendance"!!!
- A la mère, atteinte de psychose engendrée par la menace permanente d’expropriation par son entourage(NOTE d) sans scrupule (officiel et non officiel) en déphasage par rapport à l’Histoire honorable des Hommes et des Femmes d’action du Grand Gzenaya

*Sur la photo -1950-:  Mère (Deuxième à partir de la gauche)
                                      Epouse de l'oncle assassinée par les expropriateurs (Quatrième à droite)


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 NOTE a :

 Suite à la création de la République des Tribus Confédérées du Rif et au lendemain de sa victoire sur l’armée espagnole (Bataille d’Anoual du 21 juillet 1921), Mohamed Ben Abdelkrim Alkhattabi décida d’envoyer des émissaires auprès des chefs de tribus avoisinant la République pour qu’ils leur demandent de se rallient à son combat contre le colonialisme et le despotisme en intégrant leur entité tribale au jeune Etat rifain. Il convoque et désigne deux «Fakihs» (théologiens) pour mener à bien l’une de ses missions de ralliement à la République :
-Mon grand Père le dénommé Si Mohamed Laâraj Akhoulani originaire d’Ajdir  (douar Ikhawanen)

*Première personnalité désignée : Si Mohamed Laâraj Akhoulani à l'âge où il fut l'ambassadeur de Mohamed Abdelkrim Alkhattabi auprès des chefs des tribus rifaines avoisinantes de la République en 1921 (voir détail ci-dessous)

-*Deuxième personnalité désignée par Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi : Si Mouloud Elyaâkoubi originaire de Khabbaba.
Ces deux personnages charismatiques furent choisis pour qu’ils interviennent auprès de trois chefs de communautés du nord du Maroc, à savoir :
·1-Rayssouni chef des tribus qui occupaient un territoire formé du triangle Ouezzan-Ktama-Tawnant;
·2- Le Caïd Madbouh (père du général Madbouh) en tant qu'entité administrative coloniale  du Haut Msoun (devenu cercle d’Aknoul après l'indépendance).
-3-Moulay Masoûd (grand père du colonel Ababou) et chef des tribus des Béni Aâssem qui demeurait à Boured.
*Les réactions des trois chefs de tribus à la demande de Mohamed Abdelkrim Alkhattabi :
-Le caïd Madbouh préféra se réfugier à Taza sur instruction des autorités militaires françaises par crainte des représailles susceptibles d’être organisées par le héros du Rif. Il choisit ainsi de se rallier au colonialisme et mener le combat meurtrier contre les guérilléros de Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi ;
-Moulay Masôud décida d’intégrer les populations armées de ses tribus à la jeune République rifaine.
-Rayssouni (qui était considéré mondialement comme l’"ennemi public numéro 1" et recherché par l’Interpole de l’époque pour enlèvement d’une chercheuse américaine dans la zone neutre et internationale de Tanger) avait réservé une fin de non recevoir à la demande de Mohamed Ben Abdelkrim Alkhattabi. Une telle décision avait obligé le chef rifain à envoyer un commando spécial qui l’enleva de son domicile (situé dans les montagnes avoisinantes de Ouezzane) pour le juger pour haute trahison, alors que tous les services secrets du monde occidental n’eurent jamais réussi à le capturer plusieurs années auparavant suite à cette prise d'otage qui relève du banditisme international.

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Deux héros de l'Armée de Libération de la région des Acht Âssem de la région d'Ajdir :  les oncles Si Mohamed OuSaïd et son frère Ahmed

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Le célèbre héros de Gzenaya(Bellari Châaib) et compagnon de Abbass Lamsaâdi   avec sa famille et frère de l'épouse de l'oncle assassinée (originaire du Douar Taghilast Tizi  Ouzli). Il est reconnu comme fondateur de l'art de camouflage au sein de l'Armée de  Libération au cours de l'opération du triangle de la mort 

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NOTE b : 

Il faut rappeler que Si Mohamed Laâraj Alkhoulani est le seul personnage charismatique qui avait joué un rôle hautement significatif en matière de résistance contre le colonialisme aux deux étapes séparées et importantes de l’histoire héroïque du Rif : son rôle d’émissaire spécial de Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi au cours de la décennie 1920 (voir Note a) et son rôle au cours de la décennie 1950 en tant que correspondant unique de trois formations constitutives du Mouvement National d’indépendance à Gzennaya-Aknoul (parti de l'Istiqlal -حزب الاستقلال- avant la scission, Mouvement Populaire -الحركة الشعبية- fondé par Aherdane et Dr Alkhatib, Parti de la Concertation et de l'Indépendance - حزب الشورى والاستقلال- présidé au nord du Maroc par Abdelkhalek Torrès et Hassan Elouazzani).

Si Mohamed Laâraj Akhoulani (en 1953)

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NOTE c : 

L’oncle Mohamed ben Si Mohamed Laârej précité fut soumis pendant une période de 40 ans jusqu’à sa mort à l’oppression et au processus d’expropriation systématique et délibérément organisés par ses voisins agresseurs (Dj M. ben Al. et H. b. Ab). Il fut plusieurs fois agressé physiquement au point de tomber dans le coma et frôler la mort à cause de ses graves blessures.

Mohamed ben Si Mohamed Elkhoulani (40 années d'humiliation et d'agression qui sera totalement exproprié de force par ses voisins avec la complicité de la tribu (segmentaire et solidaire) d'Ichawyenne

 Le viol du domicile, l’expropriation et les agressions de toutes sortes tout au long de ces 40 années de mépris n’ont jamais débouché sur des éventuelles sanctions contre ses agresseurs qui bénéficiaient d'une protection continue de la part du cheikh (Ah. Ben M.) de la tribu d'«Ichawyen» très  solidaire et bien soudée autour de leur chef précité. Ces liens de solidarité ont parfaitement fonctionné conformément aux rapports «segmentaires» spécifiquement arabes de «scission-fusion» tels qu’ils furent décrits  méthodologiquement par les célèbres ethnologues et sociologues Evans – PrItchard et Ernest Guellner (voir notre Etude intitulée :"Pour une relecture de l'histoire des tribus rifaines de Gzenaya" intégrée en tant qu'ETUDE DE CAS à notre ouvrage  "Contribution à la reconstitution de la civilisation amazighe").

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NOTE d : 

Autre lieu d’humiliation et d’expropriation, une contre-innovation de l'Etat-Makhzen du Maroc "indépendant" : Il s’agit de l’expropriation théorique qui frappe encore aujourd'hui la demeure de mon père située sur le terrain dit "la base". Elle a été décidée par l’autorité de tutelle ( Direction des Domaines-مديرية الاملاك المخزنية -) qui fait des occupants naturels et légitimes (antérieurement à l’arrivée des troupes françaises à Aknoul soit en 1921) de simples locataires de leur terrain en violation des toutes les normes de jouissance historique et naturelle. Ce qui constitue un paradoxe impardonnable est que l'Etat makhzen du Maroc "indépendant" a légalisé l'expropriation d'une famille de la propriété qui fut continuellement reconnue par l'Etat colonial!!!! Ne s'agit il pas d'une politique de "recolonisation"(سياسة اعادة  الاستطان ) (NOTE A) telle qu'elle est pratiquée dans les territoires occupés de la Palestine ?.

Il est à rappeler que ce terrain fut transformé en base militaire coloniale (en 1926) par décision de l’ancien Résident Général du Maroc sous le Protectorat le général Lyautey dans le but de contourner et d’agresser la République rifaine fondée par Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi.
En pleine bataille du "Triangle de la mort" à la veille de l'"indépendance", un indicateur de l'armée française à Aknoul (un certain Bouhdada) avait rapporté aux autorités militaires coloniales installées au centre d'Aknoul que Omar ben Si Mohamed (qui détenait une boutique d'alimentation générale) utilisait sa demeure précitée (quartier La base) comme lieu distribution d'armes pour le compte de l'Armée de Libération de Gzenaya, d'ou la décision du commandement militaire du nord du Maroc installé à Fès de constituer un commando pour exécuter l'opération de liquidation physique des occupants de cette demeure.

 A titre de rappel pour l'histoire, Omar possédait une camionnette qui lui servait de moyen de transport de ses marchandises qu'il utilisait en même temps pour transporter des armes de Taza vers le centre d'Aknoul pour le compte de l'Armée de Libération sous l'autorité de son supérieur hiérarchique et chef de la Résistance du Sud dit "Akabtane Amaniss".  Au cours de la décennie 1990, celui-ci décida de se présenter à la demeure évoquée (lieu du massacre) pour informer la mère ( épouse de Omar précité) de son droit légitime de bénéficier d'une pension de retraite partant des actions de résistance que son époux décédé menait sous son autorité entre 1953 et 1956. L'épouse Omar finit par bénéficier d'une pension de retraite effective et des divers avantages financiers jusqu'à la date de son décès en février 2013.

Les seines macabres du massacre (d'après le témoignage des deux parents ):

Omar ben Si Mohamed Laârej Elkhoulani

-A l'aube d'une journée ensoleillée, la demeure en question fut encerclée par le commando militaire français;
-Quatre des cinq occupants de la demeure qui cherchaient à échapper au massacre furent exécutés manu militari par le commando:
*Deux d'entre eux furent exécutés à l'arrière de la demeure  (côté jardin), exactement à l'endroit figurant sur cette photo réelle (d'aujourd'hui):

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*le troisième fut exécuté en essayant de s'échapper par la porte d'entrée ci-après. Suivant le témoignage du père Omar, le sang de la victime (dit Waâli) qui avait reçu plusieurs balles au dos et à la tête, coulait tout au long de ce couloir sur une longueur de plusieurs mètres..

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*le quatrième (fils de Abdeslem et frère de Si Mohamed Elkhoulani) fut exécuté en essayant de s'échapper par l'issue de l'ancienne cheminée (parfaitement préservée dans son état initial) figurant sur la photo réelle suivante :

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*Le cinquième occupant (mon père Omar) avait déjà réussi à emprunter cette cheminée pour se cacher sur le toit de la demeure avant d'être suivi par le quatrième occupant précité qui n'avait pas eu cette chance d'échapper au massacre.

Omar en tant que seul survivant du massacre qui était caché sur le toit finit par être repéré par le commando qui le conduisit ensuite au poste militaire central pour l'exécuter. C'est un officier de l'armée française qui décida finalement de l'emprisonner au cours des trois derniers mois de la présence française au centre d'Aknoul. A l'instar des autres prisonniers, il fut condamné à des travaux forcés sur la colline où fut construit un blockhaus (abri militaire blindé dit "blancos" dans le dialecte local) en cours de fortification. Ces travaux lui avaient causé de graves lésions au niveau du dos se soldant par une incapacité physique de 75% (suivant le médecin militaire qui était chargé d'examiner les anciens résistants et qui désiraient constituer et présenter un dossier de dédommagement auprès de la Commission provinciale de la Résistance de Taza).

Précisions de haute importance : 

En raison de la falsification de l'histoire de l'Armée de Libération -جيش التحرير- par les faux "chefs de résistants" (tel que Masoûd Ak.) qui furent désignés par l'administration de l'Etat Makhzen (المندوبية السامية لقدماء المحاربين) vers la fin de la décennie 1950, et suite à la décapitation de l'Armée de Libération (dont le chef historique Abbas Lamsaâdi -عباس لمسعدي-), beaucoup de résistants dans le Rif, à Marrakech et à Casablanca eurent refusé le principe de "dédommagement". Parmi ces contestataires, il faut évoquer pour l'histoire le grand père Si Mohamed Elkoulani dit Laârej et mon père Omar précités.

Il faut rappeler en outre que sur ordre de Mohamed V (qui s'était rendu sur le lieu du massacre en 1958), les familles des victimes de ce massacre aient pu bénéficier individuellement de l'appropriation de maisons qui avaient été construites spécialement pour elles au centre d'Aknoul (douar Jdid).

(NOTE A) :Définition de la "politique de recolonisation" (سياسة اعادة  الاستطان ) : situation dans laquelle une entité étatique décide de suspendre l'appropriation légale d'un terrain dont jouissait historiquement et légitimement une population donnée à une époque antérieure à l'intervention effective de cette entité, et qui débouche sur l'expropriation de fait de cette population. Il s'agit de prime abord d'une situation créée en Palestine occupée suite à la création en 1948  de l'entité israélienne. Dans notre cas, la famille BenSaid est installée depuis le début du 20ème siècle sur un terrain dit "Tighedhwine" qui deviendra  "La base" vers 1926 à l'occasion de la création d'une base militaire par l'armée coloniale française dans le but de contourner et de s'attaquer à la "République des Tribus Confédérées du Rif" qui fut fondée par Mohamed Abdelkrim Alkattabi..Malgré le rôle historique qui avait été joué par Si Mohamed Laâraj Elkhoulani (en tant qu'émissaire spécial) auprès du "Lion du Rif" (voir plus haut note a) et l'assassinat de trois membres de sa famille en 1954 dans des conditions historiques et héroïques créées par l'Armée de Libération" -جيش التحرير- du "Triangle de la Mort" à l'intérieur même de la demeure située sur ce même terrain dit "La base", le nouvel  Etat marocain "indépendant" décida de suspendre l'appropriation légale, historique et légitime de cette demeure par la famille de Si  Mohamed Laâraj précité. Plus précisément, l'Etat "indépendant" à extorqué à cette famille le bien que l'Etat colonial lui avait délaissé et accordé. Décidément, en matière de violation des droits de l'homme et d'expropriation, l'Etat colonial n'a rien à envier au nouvel Etat dit "indépendant" (!!!!!!).   

Omar ben Si Mohamed Elkhoulani dans la demeure (lieu du massacre)
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Images actuelles réelles (2019) : en tant que situation dramatique (des non droits de l'homme aussi intolérable que le sort réservé aux réfugiés palestiniens du sud du Liban après le passage des bombardiers israéliens.) résultant du processus d'expropriation délibérément exécuté par des membres de la tribu hilalienne et segmentaire et solidaire (NOTE B*) dite "Ichawyenne", et parrainé par l'administration de l'Etat "indépendant"!!!!(voir détails supra : dédicace personnelle)

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NOTE B* :  Rapports de type segmentaire (spécifiquement arabe) tant décrits avec précision par les grands anthropologues et spécialistes du Maghreb : Ernest Guellner et Evans-Pritchard :

Cette solidarité («fusion») exprimée unanimement contre une famille considérée comme «étrangère» au clan a fonctionné sur la base de l’enchaînement segmentaire suivant: «l’ennemi de mon ami est mon ami», rapport qui se combine au principe d’opposition dit «mon frère (fusion) et moi même contre mon cousin ou mon voisin (fission) et moi même. Autre niveau de rapport spécifiquement arabe : «mon cousin et mon voisin contre les autres clans» sans aucune prise en compte des normes morales coutumières ou religieuses. Leur chef charismatique (un certain scheikh Ahmed) a continuellement veillé (suite à son père) pour que les liens de solidarité de type segmentaire («fusion») contre la famille précitée fonctionnent durablement jusqu’à l’expropriation et l’humiliation, voire jusqu’à la mise à mort (Le chef de famille Si Mohamed Laârej fut condamné à une mort lente dans la pauvreté et l’humiliation malgré qu'il possédait des titres de propriété et d'achat à la source -شراء الاصل-, son fils Mohand est mort de crise cardiaque sous les pressions permanentes accompagnées d’actes d’agression et d’expropriation forcée, et l'épouse de celui-ci âgée de 75 fut assassinée en étant jetée du haut d’une falaise du côté de la demeure dite "Theurthouth"

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