jeudi 30 avril 2020

A propos de l’identité culturelle

La problématique complexe relative au concept de l’identité culturelle nous oblige à recourir aux acquis et aux résultats des recherches en anthropologie et en sociologie modernes résumés par le célèbre chercheur Etienne Balibar qui remet en cause la «hiérarchisation » des cultures et des identités culturelles tant vantée par la conception ethnocentriste occidentale depuis le XIXème siècle. Etienne Balibar condamne ce qu’il appelle les «modèles hégémoniques» prônant «l’identité culturelle des élites» ayant fonctionné comme une barrière à la valorisation et à la réhabilitation de l’identité culturelle singulière des masses, des groupes et des communautés: «la diffusion mondiale de certains modèles hégémoniques) ou qui, par un excès inverse, exacerbent la singularité jusqu'à l'isolationnisme.. On pourrait en douter rien qu'à observer la répétition des observations négatives du type: la "culture", l’identité culturelle" sont insaisissables, à moins d'articuler la dimension objective et subjective, l'universel et le singulier, de ne pas sacrifier la culture populaire (ou culture des masses) à la culture savante des élites».
Le concept à connotation idéologique de «l’identité culturelle nationale» engendre un autre problème d’ordre méthodologique, en ce qu’il fait table rase de la singularité, de la part de l’universalité et de la richesse des identités culturelles propres aux communautés et aux masses.. c'est-à-dire des «droits culturels" des individus et des peuples; de la ‘démocratie culturelle’ ; du ‘développement culturel’ et des rapports entre ‘culture et développement’ ; de la ‘promotion des langues nationales’ ; du rapport entre ‘conservation du patrimoine culturel’ et ‘création’ ou ‘innovation’ . (3)

1-*Les problèmes d’ordre méthodologiques posés par le concept de «culture»(1)

Le concept de "culture" pose des problèmes de méthodologie et d’étymologie au niveau de la langue et de la civilisation arabes : Ibn Khaldoun fut le seul penseur qui eut pu intégrer la problématique de «culture» (sans utiliser le terme d’ «Atthakafa»- الثقافة-) à sa vision de la sociologie et de la conjugaison complexe de ses volets spécifiquement arabes tels que : «Omrane Alhadhari» (العمران الحضاري), «Omrane allbadawi» (العمران البدوي) et «Omrane Albachari» (العمران البشري). Ils sont liés dialectiquement au concept opératoire de «Alâassabya» (العصبية) ou cohésion sociale, en combinaison avec les concepts de «civilisation»(الحضارة - et de l’«Etat»(الدولة) . (in «ses “Prolégomènes» -مقدمة ابن خلدون -);
Ibn Khaldoun considère que les civilisations montent en puissance et s’orientent vers la décadence. Il s’agit d’une vision universelle de l’histoire qui décrit ces cycles au fur et à mesure qu’ils se développent et disparaissent. Il affirme que chaque civilisation (représenté par un type de pouvoir tel que les dynasties) porte en son sein les germes de sa propre décadence. Par conséquent, les processus de décadence des dynasties arabes depuis le XXIIème siècle grégorien, ont eu des effets dévastateurs sur l’équilibre et la cohésion des sociétés amazighes au niveau de l’ensemble du grand Maghreb plus particulièrement à la suite de la dislocation de l’Etat ambitieux berbère almohade
Parmi les chercheurs contemporains qui n’ont pas aménagé sérieusement leurs efforts pour élaborer et réhabiliter le concept de «culture» (الثقافة), nous citons Malek Bennabi qui considéra que ce concept n’a pas acquit un «caractère complet»- (مفهوم مكتمل) dans la langue arabe et qu’il s’agit d’un concept emprunté à l’Europe qui le forgea et le développa au cours des siècles de sa renaissance-. ("مشكلة الثقافة" لمالك ابن نبي)
Le terme d’ «Atthakafa»- الثقافة- qui correspond au concept de la sociologie moderne de «culture» ne faisaient pas partie du vocabulaire de la langue arabe au temps de la domination arabo-islamique sur les sociétés amazighes du Maghreb.
Malek Bennabi retient le «vide culturel» et le narcissisme du modèle de musulman qui se croit parfait (après avoir accompli ses prières ou ses «cinq piliers» –اركان الاسلام-) sans «chercher en lui tout souci de perfectionnement» comme des facteurs de la «stagnation» de la société arabo-musulmane. Il trouve dans ce qu’il appelle «la paralysie morale» exprimée dans le dogme : «la religion musulmane est une religion parfaite» ou «nous sommes des musulmans donc nous sommes parfaits»… «la plus grave parmi les paralysies, celle qui détermine dans une certaine mesure les deux autres (sociale et intellectuelle)» (NOTE 4).
Une telle paralysie morale se combine à notre avis à la paralysie politique exprimée dans le caractère dogmatique et obscurantiste des régimes politiques arabes excluant tout au long de l’histoire l’amazighité en tant que civilisation, voire en tant que langue (لغة), que culture ( ثقافة ) et qu’identité (هوية) susceptible de lui assigner un rôle constructif dans le développement d’une société juste, multiculturelle et ouverte sur les sciences et le monde.

Cette double paralysie est à l’origine de l’avènement de la crise de la pensée politique et intellectuelle arabe qui a conduit inéluctablement à l’état de stagnation et de sous-développement dans lequel se trouve l’ensemble des nations arabes d’aujourd’hui : La permanence du sous-développement du monde arabe n’est pas seulement le produit (historiquement constitué) de la domination capitaliste mondiale ( facteur extérieur), mais elle est avant tout le fait d’une défaillance des méthodologies de réflexion (à l’intérieur) en matière d’assimilation des pensées universelles, de conception de modèle économique de développement, d’adaptation aux nouvelles innovations technologiques et de maitrise des sciences fondamentales et des sciences sociales et humaine (NOTE 5)

2-*Le statut particulier et à connotation idéologique du concept de «civilisation» (NOTE 2) :

Dans le langage courant, le mot civilisation est associé à un jugement de valeur. Une simple comparaison avec le sort qui fut réservé aux peuples amazighs sous la domination arabe, nous permet d’affirmer qu’il est assimilable à la vision ethnocentriste des évolutionnistes occidentaux du XIXème siècle qui opposaient la «civilisation» à la «barbarie» et qui suppose que les sociétés traditionnelles de l’Afrique comme n’étant pas «civilisées». Le grand sociologue moderne Norbert Elias note «qu’au XIXe siècle, la notion de civilisation avait fini par avoir une seule fonction générale : celle de symboliser le sentiment de supériorité de l’Occident». Au Maghreb amazigh passé sous la domination arabe, la notion de «civilisation» symbolisait le sentiment de la supériorité de la culture et de l’idéologie arabes….
C’est grâce à l’anthropologie moderne, qu’on commence à comprendre que la civilisation n’est pas un attribut des sociétés industrialisées développées ou des dynasties dominantes quelconques (à l’instar des pouvoirs arabes en Afrique du nord amazigh), puisque «toutes les sociétés humaines connaissent une forme de civilisation».
· Aujourd’hui au temps de la mondialisation, le clivage entre civilisés et non civilisés recule significativement malgré la montée des populismes et des idéologies extrême droitières. Elle engendre inéluctablement l’émergence de nouvelles mentalités à caractère universel prônant la tolérance et le respect de la diversité culturelle à contre courant de l’hiérarchisation des civilisations fondée sur la supériorité de l’occident sur le reste du monde
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Tout au long des «missions islamiques» (الفتوحات الاسلامية), ce sont les concepts à connotation idéologique et théologique de la «Oumma» (الامة) et de «civilisation» (الحضارة) qui marquèrent les discours des penseurs et des dirigeants politiques du monde arabo-musulman, avec la sauvegarde du caractère «exotique» et folklorique de la culture amazighe sous la domination des dynasties arabes successives au Maghreb. Même les fondateurs de la pensée de la renaissance (فكر النهضة) tels que Jamal Addine Al’fghani et Mohamed Abdou et leur disciples du Nationalisme arabe (القومية العربية) et de l’islam politique (الاسلام السياسي) n’eurent jamais réussi à intégrer la «l’amazighité» au tissus sociologique et au champ culturel arabo-musulmans.
- L’amazighité (dans sa singularité, sa diversité, sa part dans l’universalité) en tant qu’identité culturelle, n’a pas fait seulement l’objet de négligence politiquement délibérée depuis le début de la domination politique et idéologique arabe, mais elle s’est progressivement altérée et désintégrée grâce à la permanence du pouvoir aristocratique et centralisé fondamentalement omeyyade au sein du grand Maghreb ayant fonctionné comme une négation pure simple de la civilisation amazighe réhabilitée aujourd’hui comme l’une des civilisations les plus raffinées au monde. Elle s’ajoute à la stagnation intellectuelle engendrée par l’application d’une jurisprudence islamique d’obédience Malékite ultraconservatrice et aux effets dévastateurs des actions obscurantistes des marabouts et «sheikhs» congréganistes des «tarikas» sur la vie sociale et culturelle des communautés amazighes.
A titre de rappel, les peuples amazighs du Maroc ont subi exceptionnellement depuis l’avènement des dynasties arabes (saâdienne et alaouite) les effets durables d’aliénation et de désintégration sociopolitiques et culturels engendrés par le paradoxe politique et théologique suivant (NOTE 6) : Aux imperfections de l’application d’une jurisprudence islamique (gérées historiquement en parfaite symbiose avec le caractère despotique du pouvoir politique) et de l’impossible séparation de la gestion du pouvoir politique des dogmes théologico-religieux, s’ajoute (suivant la nature des régimes politiques arabo-islamiques) la primauté du principe irrationnel et obscurantiste d’«obéissance à ceux qui détiennent le commandement» ( وا طيعوا ا و لي الا مر منكم ) conjuguée à l’hérédité du pouvoir politique des sultans et des Khalifes (NOTE 7) par rapport au principe universel de légitimation populaire .
A l’échelle du monde dit arabe, de telles déviations de nature totalitaire n’ont pas seulement engendré progressivement la désintégration et l’aliénation multiforme des cultures locales (dont l’amazighité au Maghreb), mais elles ont permis aux Khalifes arabes (particulièrement sous le pouvoir omeyade) une asphyxie générale de la liberté de pensée (NOTE 8)
Les pouvoirs arabes d’obédience omeyyade ont continuellement privé les peuples amazighes des fondements et des acquis de la «civilisation» arabo-islamique réalisée au temps de l’âge d’or de l’islam (NOTE 9) qui fut marquée par la floraison littéraire, intellectuelle, scientifique, philosophique et le raffinement culturel et artistique.
Cette mise à l’écart des communautés amazighes vis-à-vis des volets rationnel et scientifique du patrimoine arabo-islamique (NOTE 10), fut reconduite durablement par les dynasties arabes (omeyyade, Sâadienne et Alaouite) qui ont consolidé le système de gestion du pouvoir à caractère despotique et totalitaire, tout en fixant comme objectifs exclusifs de l’Etat théocratique à partir du 7ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle : l’emprise totale sur les activités économiques, l’instauration du monopole sur le commerce, l’accaparement de plus de terres, voire l’asservissement d’une partie de la population (convertie de force en esclaves) en faveur des aristocraties féodales et commerçantes qui incarnaient l’Etat central bureaucratique, en violation des normes sociales fondées sur la démocratie locale, la propriété collective et l’aspiration à la liberté dont jouissaient les communautés paysannes berbères.
Pire, les hommes et les femmes amazighs furent continuellement traités (tout au long de la domination arabe) comme des êtres de second ordre. Il fallait attendre la colonisation française pour voir se développer la rationalité bureaucratique et administrative, l’immatriculation des terres et le découpage spatial qui permettront finalement aux communautés amazighes de jouir du statut de citoyenneté et de bénéficier légalement du droit d’acquérir et de préserver durablement des propriétés.
A ces processus de désintégration et d’aliénation généralisées, s’joutent les implications structurelles (d’ordre humain et socioculturel) engendrées progressivement par la faillite du «nationalisme arabe» et l’échec affiché des modèles de développement économique adoptés par les régimes arabes depuis l’indépendance sur la culture amazighe et sur le niveau de vie de l’ensemble des marocains.

NOTES :

(NOTE 1) Le concept de culture renvoie essentiellement à l’ensemble des connaissances (savoir-faire, traditions, coutumes, aspects spirituels,) propres à un groupement humain et même à une civilisation…
’anthropologue anglaise E. B. Tylor fournit une définition large de la culture : «un ensemble lié de manières de penser, de sentir et d'agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et partagées par une pluralité de personnes, servent, d'une manière à la fois objective et symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte».
Les différents éléments qui composent une culture sont interdépendants les uns par rapport aux autres, des rapports ressentis par les sujets et les membres d’une société les unissent pour former un monde cohérent . Durkheim résume la culture à «la manière de penser, de sentir, d’agir». Gustav Klemm qui a développé ce qu’il appelle une «science générale de la culture», complète la définition de la culture qu’il définit comme un «tout complexe qui inclut la connaissance, la croyance, l’art, la loi, la morale, les mœurs et toutes les autres capacités et habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société»
(NOTE 2) Le concept de civilisation : le concept de civilisation renvoie aux caractéristiques spécifiques (religieuses, politiques, artistiques, techniques, scientifiques) et aux avancements des mœurs, de l’état de progrès, d’une société, d’une région, d’une dynastie ou d’une nation.                

(NOTE 3) Concept de l’identité culturelle : Etienne Balibar nous fournit une définition quasi-complète de l’identité culturelle : « L'identité culturelle serait l'expression même de la singularité des "groupes", peuples ou sociétés, elle serait ce qui interdit de les confondre dans une uniformité de pensée et de pratique, ou d'effacer purement et simplement les "frontières" qui les séparent et qui traduisent la corrélation au moins tendancielle entre faits de langue, faits de religion, faits de parenté, faits esthétiques au sens large (car il y a des styles de vie comme il y a des styles musicaux ou littéraires), et faits politiques» (Etienne Balibar : «Culture et identité. Notes de recherche», NAQD - 1992)

(NOTE 4) Malek Bennabi : «Les Grands Thèmes : la civilisation, la culture, l'idéologie, la démocratie..» - Elborhane
(NOTE 5) *Abdellah Laroui : «L’intellectuel arabe se laisse emprisonner dans l’antinomie stérile : se moderniser, c’est se trahir ; rester fidèle à soi, c’est mourir à l’histoire…Il s’agite sans aider la société à changer ».(- «Islam et modernité» - Centre Culturel Arabe). Il considère la «pensée arabe» comme étant de nature d’«expression et de langue» et non de « réalisme et d’action», à l’instar de M. Abid Jabri qui relève sa nature idéaliste ; elle n’est pas liée selon lui à la Raison ( العقل ), de prédominance littéraire (اللغة ), d’éloquence (الفصاحة ), de style et de communication) البيان)
*Mohamed Arkoun : Sur la base de recherche pluridisciplinaire (sciences humaines, anthropologie, philosophie, science de l’histoire), appelle au dépassement de la pensée juridique islamique qu’il considère introvertie( تجاوز الانغلاق الفقهي) et au «renouveau» de la pensée religieuse ( تحديث الفكر الديني )en conciliation avec la modernité (الحد ا ثة ).
* Hassan Hanafi : souhaite transformer les «sciences traditionnelles» en sciences humaines, les «sciences du fikh» en méthodologie de recherche et en sciences économiques, le soufisme en psychologie..
* M. A. Jabri minimise l’apport de la «pensée arabe» qui n’oppose pas de concept suffisamment élaboré de «démocratie» réellement alternatif aux régimes despotiques. Sur le plan philosophique, il s’appuie méthodologiquement sur les apports d’Aristote et d’Ibn Roshd , tout en optant pour les visions idéalistes de Kant et de Hegel ; il fonde ses propositions en matière de reconstruction de la «pensée arabe » ( العقل العربي) sur de nouveaux critères formulant des questions cruciales, telles que : L’identité ( الهوية ) qu’il lie historiquement à la cohésion nationale(القومية ); la démocratie( الديمقراطية) ; la question culturelle ( القضية الثقافية ).
(NOTE 6) Voir notre ouvrage : «L’Islam en tant que système de croyance, que mode de gouvernance..» -septembre 2015
(NOTE 7) Ali Abderrazik «..Par tous les moyens ils (les Sultans) font croire aux gens, qu’obéir aux imams c’est obéir à Dieu, que leur désobéir , c’est désobéir à Dieu (…) Tel a été le crime des rois et leur tyrannie vis-à-vis des musulmans; ils les ont détournés du droit chemin (..) au nom de cette même religion, les ont tyrannisés, humiliés, et on interdit l’étude des Sciences politiques. Ils les ont trompés et emprisonné leur raison… », ce qui «provoque une extinction des facultés de recherche et de la spéculation intellectuelle chez les musulmans, qui furent atteints de paralysie en matière de philosophie politique et en tout ce qui touchait au califat et aux califes.. » « Rien dans la religion, n’interdit aux musulmans d’entrer en compétition avec les autres nations dans les sciences de la société et de la politique…Rien ne leur interdit..d’édifier les règles de leur royauté et l’ordonnance de leur gouvernement conformément à ce que les esprits humains ont inventé récemment, et que les exigences des nations ont démontré être ce qu’il y’a de plus solide en matière de bons principes de gouvernement ..»-Ali Abderrazik(in : « الحكم الاسلام وأصول» «L’islam et les fondements  du pouvoir »
(NOTE 8) : Des grands penseurs furent à des moments de leur vie frappés d’interdiction, de censure. Ils furent bannis par l’idéologie officielle et accusés même d’hérésie(الزند قة" ") et d’athéisme ; Un grand nombre d’entre eux furent jugés, condamnés à mourir en prison, voire exécutés, et donc victimes de la tyrannie et du despotisme du pouvoir politique en raison de leurs idées hors normes, de leur génie et de leur indépendance d’esprit en violation des principes de la tolérance et de la liberté de pensée.
Parmi les victimes du despotisme politique arabe, nous citons :
- Ibnou Almoukafa’â - المقفع ابن- : Célèbre écrivain et prosateur le plus rationnel de l’histoire arabo-islamique : Almoukaffa’â considère «la Raison comme guide vers le sens de la justice». Dans son œuvre «Rissalat Assahaba» - الرسالة في الصحابة -, il avertit le Khalife sur les incohérences du système juridique et du rôle de l’armée et soulève des «contradictions de la jurisprudence». Grand initiateur du réformisme politique et administratif de la Khilafa abbasside. Accusé d’hérésie («الزندقة » ) et de réformisme radical par le Khalife Elmansour pour ses prises de position critiques à l’égard de la religion officielle et du caractère despotique du régime politique. Il fut condamné à mort et exécuté (après avoir tranché ses membres, son bourreau le jeta dans un four brulant..), son sort tragique incarne l’une des pages les plus sombres de l’histoire arabo-islamique
- Alhallaj – الحلاج- : Suite à une Fatwa que les juristes réussirent à obtenir du juge de Baghdad, Alhallaj fut taxé d’agitateur et accusé d’hérésie et de conspiration contre le Kalife abbasside Jaâfar Almouktadir ( régnant de 295-320H. / 908 à 932G.) . Arrêté (en 301H./913G). et jugé en 309H./922G., puis exécuté et décapité.
- Sohrawardi ( الصهروردي- ) : Après avoir été honoré par les rois Saljûqides (السلجوقيون), Sohrawardi s’est rendu en Syrie Halep (حلب )où il fut condamné à mort et exécuté pour hérésie par Adhahiri Ghazi-المالك الظاهري الغازي - au pouvoir à l’époque ( fils de Salahddine Alayoubi). Celui-ci (grande figure de l’histoire héroïque de l’histoire islamique), n’avait curieusement pas empêché son fils d’infliger une mort tragique à l’un des grands philosophes de l’ISLAM !


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