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vendredi 1 mai 2020
jeudi 30 avril 2020
Répartition des populations amazighes dans le monde
«Amazighophones» (Estimation)
(ceux qui ont Tamazikht pour langue maternelle)
- Maroc ≈ 19 000 000· Algérie ≈ 15 000 000
· Tunisie ≈ 150 000
· Niger ≈ 860 000
· Mali ≈ 407 000
· Mauritanie+Sénégal as) ≈ 3 000
· Libye ≈ 330 000
· Égypte · ≈ 30 000
· Burkina Faso · ≈ 50 000
- Europe + divers pays ≈ 2 100 000
· États-Unis · ≈ 40 000
· Canada · ≈ 30 000
· Population totale ≈ 38 000 000
----------------------------------------------------------------------Remarques préalables à propos de la population globale des groupes ethniques amazighs.
La détermination exacte des populations totales est complexe, en raison de la formation progressive des liens de sans entre populations arabes et populations amazighes tout au long de la domination islamo-arabe, à savoir :* Première remarque : Les chiffres fournis ci-après ne reflètent pas la réalité des populations amazighones dans leur ensemble. Ils correspondent uniquement aux «amazighophones» qui ont Tamazight comme langue maternelle ;
* Deuxième remarque : Si nous prenons en compte le processus historique de l’«arabisation» d’une partie des populations (ou tribus) amazighes (exemple des Doukkala et des Jbalas), tels qu’ils furent décrits avec rigueur par Ibn Khaldoun, la population totale amazighe serait beaucoup plus importante que celle qui est établie sur la base des recensements effectués par le Haut Commissariat au Plan, d’autant plus, que les populations arabes qui débarquèrent en Afrique du Nord (majoritairement hilaliens) au début de la conquête arabo-islamique, étaient insignifiantes par rapport à l’ensemble des Amazighs (détenteurs réels et historiques du territoire – اهل الارض الحفيفيون-)
* Troisième remarque : En raison de l’exclusion de Tamazight des programmes d’enseignement depuis l’indépendance, une grande partie de jeunes se contentèrent de l’usage de la langue et du dialecte arabes et se trouvent définitivement privés de leur langue maternelle amazighe.
CONSEQUENCES : Compte tenu de ces paramètres historiques, la proportion des «amazighophones» serait de 85 à 90 % de la population totale au Maroc et de 50% en Algérie.
On peut estimer la population berbère arabisée au Maghreb à la moitié de la population restante au Maroc qui n’a pas gardé tamazight comme langue maternelle (8 millions), à un tiers en Algérie (7 millions) et à un cinquième en Tunisie et en Libye (500 000), dans le reste du monde (un million) et dans les pays du Sahel-Touareg (700 000), soit un complément de 17 200 500 qui s’ajoutent aux 38 millions ayant gardé tamazight comme langue maternelle. D’où un total minimal et approximatif des amazighophones dans le monde de 55 200 000 environ.
*Quatrième remarque : Il est à rappeler que sur le plan scientifique (sans conséquences idéologiques), les chercheurs de la génétique (généalogie et ADN des ancêtres) qui envisagent de retracer l’histoire des migrations des ancêtres amazighs, sont arrivés à identifier ce qu’ils appellent les «haplogroupes du chromosome Y» des Maghrébins à savoir, le «marqueur berbère E1b1b1b» et le « marqueur arabe J1 » au sein de la population du Maghreb qui leur permettent d’établir les conclusions suivantes :
*-« Des datations au carbone 14 sur d’anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits d’historiens tels que Gabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-Africains actuels (arabophones comme berbérophones) descendent majoritairement des Berbères.
* les deux marqueurs englobent environ 80% de la population du Maghreb, soit 60% d’ascendance berbère et à 20% d’ascendance arabe du côté paternel ;
* Du côte maternel (ADNmt), le Maghrébin est à 50% d’ascendances diverses.
* Dans certaines parties isolées du Maghreb, la fréquence du «marqueur berbère E1b1b1b» atteint 100 % de la population.
Le gestion du temps amazigh, un volet du patrimoine culturel et historique (origine et évolution)
- La reconnaissance précipitée et équivoque du «calendrier berbère» : A propos de la célébration du nouvel an berbère «Yennayer» (aqerru useggas), le 12-14 janvier de l’année grégorienne
Il faut rappeler que la datation de la célébration du jour de l’an amazigh fut d’abord une proposition très récente (1978) de Ammar Negad (en tant qu'adhérent à l'Académie Berbère de Paris et militant de la cause berbère) avant son adoption officielle par le CMA –Congrès Mondial Amazigh. Sur la base de nombreuses recherches, il choisit l’an 950 avant Jésus-Christ (qui correspond à la date d’occupation de l’Egypte et de la Palestine par le dirigeant berbère Sheshonq 1e ou Chachnaq) comme datation du point de départ (date zéro) de son calendrier.
Les principes scientifiques et éthiques au fondement de la recherche académique nous obligent à rétablir les « vérités historiques» en dépassement de tout arrangement d’ordre politique.
Sur cette base (datation du point de départ du calendrier berbère en référence au pouvoir de Sheshonq 1er vers 545 avant J. C), les instigateurs de cette innovation (voire de la contre-innovation) ont tout simplement adopté la solution facile en enregistrant 12 jours de plus par rapport au calendrier grégorien universel d’aujourd’hui. Ils acceptent ainsi le principe gravissime qui fait de la gestion des temps amazighs hautement symboliques (ou calendrier amazigh) une simple donnée historique fondamentalement dépendante de la civilisation romaine. Comme nous le verrons plus loin, la transcription Tifinaghe subira les mêmes arrangements artificiels au sein de l’Académie Berbère de Paris avant leur adoption par le CMA et l’IRCAM.
Quant au choix arbitraire de l'année de prise du pouvoir en Egypte par Sheshonq 1er qui a été définitivement admise comme point de départ du calendrier berbère, nous devons affirmer sans détour que la nature du pouvoir politique et militaire ainsi que les raisons et les objectifs qui avaient été fixés pour cette conquête du moyen orient inscrite dans la durée n'ont aucun lien logique et organique avec la culture berbère et ce, pour les raisons suivantes :
-Sheshonq 1er avait occupé la Palestine pour s'emparer des richesses du pays et s'installer pour longtemps sans intégrer le territoire occupé à une éventuelle entité politique du Maghreb dont il fut issu, ce qui est contraire à la vision berbère du bon voisinage propre à l'histoire du peuple berbère;
-Il s'est érigé en pharaon qui fut depuis l'origine une sorte de Dieu-vivant, ce qui constitue une véritable antithèse de la conception du pouvoir berbère fondée sur la démocratie locale, la propriété collective des terres, la gestion communautaire des biens communs etc.
-L'occupation de l'Egypte et de la Palestine par ce dirigeant avait permis d'instaurer dans la continuité un régime politique et militaire hautement despotique et esclavagiste sans aucun effet positif sur l'évolution de la vie du peuple berbère de l'Afrique du nord. Sauf des dynasties pharaoniques non dotées de visions de développement pour les gouvernés, succédèrent à ce régime obscurantiste, à commencer par le successeur de Sheshonq 1er (Osorkon 1e) jusqu'à l'époque de la reine Cléopâtre (règne de 51 à 30 avant J. C.)
- Sheshonq 1er qui avait décidé de s’ériger en pharaon, a tourné le dos au peuple amazigh et a omis délibérément de faire profiter les peuples amazighs nord africains des connaissances et des acquis des civilisations du moyen orient et de l’Egypte. Nous ne voyons pas ce qui justifie la valorisation et la vénération de ce personnage obscurantiste et despotique pour qu’il soit retenu comme une référence historique de la datation du point de départ du calendrier amazigh. Pire encore, ce dirigeant militaire ne jouissait d’aucune vertu spirituelle, morale ou philosophique (à l’instar de ce que furent les fondateurs des religions monothéistes ou asiatiques) susceptible d’être retenue comme un élément de légitimation d’un tel statut honorifique.
- A tire de comparaison avec les rois berbères, Massissina jouissait des vertus morales et politiques indéniables qui sont rapportées et reconnues par tous les historiens des peuples de l’Afrique du nord amazigh. Il mérite à notre avis d’être retenu comme une référence historique pour la datation du départ du calendrier berbère (soit 202 avant J.C.).
Rappel : Massissina ( - Masnsen), (206/-148, mort à 110 ans). Fondateur du royaume de Numidie, il est le plus célèbre roi amazigh de l’antiquité. Il régna pendant 54 ans (de -202 à -149 avant J.C.). Tout en étant le roi de la Numidie unifiée, il est considéré unanimement par les historiens de l’antiquité comme le PREMIER UNIFICATEUR DU GRAND MAGHREB AMAZIGH après avoir chassé les Romains de l’ensemble du territoire de Tamazgha, imposé un embargo durable et total sur le pouvoir carthaginois et intégré le territoire du nord Ouest (Maroc actuel) qui était anciennement occupé (depuis la conquête des Phéniciens -1100 avant JC) par les Maures. Et la date de 202 avant JC aurait pu être logiquement retenue comme point de départ du calendrier berbère. Le peuple amazigh vivait dans la prospérité tout au long du règne de Massissina. Il édifia un Etat numide unifié, indépendant et bien structuré. Il fit frapper une monnaie et entretint une flotte qu’il utilisa pour protéger son royaume des assauts des armées de Rome et de Carthage.
Il faut rappeler que pour les croyants du judaïsme, le comptage des années commence 3 761 ans avant Jésus (en référence au premier livre de la Bible, correspondant au début à l’an -3761 du calendrier grégorien), et le mois de septembre 2019 correspond, selon le calendrier hébraïque luni-solaire au Nouvel An de 5780. Pour les croyants du christianisme, le point de départ du calendrier solaire est la date de naissance de Jésus Christ, alors que pour les croyants musulmans, la datation du point de départ de leur calendrier luni-solaire se confond avec la date de l’«expatriement» prophétique» (الهجرة النبوية) ou Hijra. Dans la tradition chinoise, c’est l'Empereur Huang Di (qui avait pu sauvegarder la grandeur de son pays contrairement à notre Sheshonq) en 2637 avant JC qui avait crée le calendrier luni-solaire, et c’est son année de naissance (-2697) qui est appliquée pour dater le point de départ de ce calendrier.
A tire de comparaison avec les plus célèbres chefs militaires de l’histoire, Alexandre le Grand avait apporté à la nation gréco-macédonienne dont il était issu tous les acquis scientifiques, artistiques et culturels de l’Inde ; les empereurs romains avaient dépouillé le Maghreb des Amazighs et l’Egypte (au temps de Cléopâtre) de toutes les richesses économiques et des trésors hérités de leurs ancêtres, à l’instar de ce fit Napoléon Bonaparte dans les cas de l’Angleterre et de l’Egypte. Sauf notre Sheshonq décida étonnement de tourner définitivement le dos à son peuple en assurant une continuité aux pouvoirs pharaoniques au cours de sa domination sur le moyen orient et l’Egypte.
-Quatrième raison : Le choix de la l'année 945 avant J. C. fait gravement table rase de l'histoire ancienne du peuple berbère ( – 10000 à – 4000 ans avant J. C.)
1°)Présentation de la problématique générale :
Sans chercher à provoquer la polémique autour de la problématique politicienne en vogue centrée sur les implications politiques des effets dévastateurs de «l’invasion arabe» sur la civilisation berbère au Maghreb, je dirai en tant que défenseur de la culture amazighe et convaincu de la nécessité de reconstruire et de réhabiliter les fondements de cette culture hautement raffinée et riche en histoire, que les instigateurs du calendrier berbère (NOTE 1) qui ont décidé arbitrairement de se contenter des modifications apportées par les romains à leur modèle de gestion du temps pour retenir finalement la célébration du nouvel an «Yennayer», le 12 janvier de l’année grégorienne, n’ont pas fait preuve d’innovation pour préserver la spécificité et l’originalité de la culture amazighe.Il faut rappeler que la datation de la célébration du jour de l’an amazigh fut d’abord une proposition très récente (1978) de Ammar Negad (en tant qu'adhérent à l'Académie Berbère de Paris et militant de la cause berbère) avant son adoption officielle par le CMA –Congrès Mondial Amazigh. Sur la base de nombreuses recherches, il choisit l’an 950 avant Jésus-Christ (qui correspond à la date d’occupation de l’Egypte et de la Palestine par le dirigeant berbère Sheshonq 1e ou Chachnaq) comme datation du point de départ (date zéro) de son calendrier.
2°) Le caractère arbitraire du choix de la datation du point de départ du calendrier berbère (la «vérité historique» sacrifiée au nom de l’unité des Amazighs) :
Nous devons préciser de prime abord que malgré nos critiques formulées à l'égard des décisions précipitées (que nous considérons comme étant méthodologiquement et historiquement non fondées) relatives au calendrier berbère (débutant avec l'accès au pouvoir de Sheshonq 1er vers 545 avant J. C. en Egypte pharaonique) et à la célébration du jour de l'an ("Yennayer" au 12 janvier), il est de notre devoir d'apporter notre soutien à ces grandes décisions majeures à partir du moment où les choix unanimes adoptés par l'Académie Berbère et le CMA -Congrès Mondial Amazigh- permet d'assurer l'unité des peuples Amazighs (dans le monde et au Maghreb) autour d'une nouvelle vision de la gestion du temps qui leur est propre.Les principes scientifiques et éthiques au fondement de la recherche académique nous obligent à rétablir les « vérités historiques» en dépassement de tout arrangement d’ordre politique.
Sur cette base (datation du point de départ du calendrier berbère en référence au pouvoir de Sheshonq 1er vers 545 avant J. C), les instigateurs de cette innovation (voire de la contre-innovation) ont tout simplement adopté la solution facile en enregistrant 12 jours de plus par rapport au calendrier grégorien universel d’aujourd’hui. Ils acceptent ainsi le principe gravissime qui fait de la gestion des temps amazighs hautement symboliques (ou calendrier amazigh) une simple donnée historique fondamentalement dépendante de la civilisation romaine. Comme nous le verrons plus loin, la transcription Tifinaghe subira les mêmes arrangements artificiels au sein de l’Académie Berbère de Paris avant leur adoption par le CMA et l’IRCAM.
Quant au choix arbitraire de l'année de prise du pouvoir en Egypte par Sheshonq 1er qui a été définitivement admise comme point de départ du calendrier berbère, nous devons affirmer sans détour que la nature du pouvoir politique et militaire ainsi que les raisons et les objectifs qui avaient été fixés pour cette conquête du moyen orient inscrite dans la durée n'ont aucun lien logique et organique avec la culture berbère et ce, pour les raisons suivantes :
-Sheshonq 1er avait occupé la Palestine pour s'emparer des richesses du pays et s'installer pour longtemps sans intégrer le territoire occupé à une éventuelle entité politique du Maghreb dont il fut issu, ce qui est contraire à la vision berbère du bon voisinage propre à l'histoire du peuple berbère;
-Il s'est érigé en pharaon qui fut depuis l'origine une sorte de Dieu-vivant, ce qui constitue une véritable antithèse de la conception du pouvoir berbère fondée sur la démocratie locale, la propriété collective des terres, la gestion communautaire des biens communs etc.
-L'occupation de l'Egypte et de la Palestine par ce dirigeant avait permis d'instaurer dans la continuité un régime politique et militaire hautement despotique et esclavagiste sans aucun effet positif sur l'évolution de la vie du peuple berbère de l'Afrique du nord. Sauf des dynasties pharaoniques non dotées de visions de développement pour les gouvernés, succédèrent à ce régime obscurantiste, à commencer par le successeur de Sheshonq 1er (Osorkon 1e) jusqu'à l'époque de la reine Cléopâtre (règne de 51 à 30 avant J. C.)
- Sheshonq 1er qui avait décidé de s’ériger en pharaon, a tourné le dos au peuple amazigh et a omis délibérément de faire profiter les peuples amazighs nord africains des connaissances et des acquis des civilisations du moyen orient et de l’Egypte. Nous ne voyons pas ce qui justifie la valorisation et la vénération de ce personnage obscurantiste et despotique pour qu’il soit retenu comme une référence historique de la datation du point de départ du calendrier amazigh. Pire encore, ce dirigeant militaire ne jouissait d’aucune vertu spirituelle, morale ou philosophique (à l’instar de ce que furent les fondateurs des religions monothéistes ou asiatiques) susceptible d’être retenue comme un élément de légitimation d’un tel statut honorifique.
- A tire de comparaison avec les rois berbères, Massissina jouissait des vertus morales et politiques indéniables qui sont rapportées et reconnues par tous les historiens des peuples de l’Afrique du nord amazigh. Il mérite à notre avis d’être retenu comme une référence historique pour la datation du départ du calendrier berbère (soit 202 avant J.C.).
Rappel : Massissina ( - Masnsen), (206/-148, mort à 110 ans). Fondateur du royaume de Numidie, il est le plus célèbre roi amazigh de l’antiquité. Il régna pendant 54 ans (de -202 à -149 avant J.C.). Tout en étant le roi de la Numidie unifiée, il est considéré unanimement par les historiens de l’antiquité comme le PREMIER UNIFICATEUR DU GRAND MAGHREB AMAZIGH après avoir chassé les Romains de l’ensemble du territoire de Tamazgha, imposé un embargo durable et total sur le pouvoir carthaginois et intégré le territoire du nord Ouest (Maroc actuel) qui était anciennement occupé (depuis la conquête des Phéniciens -1100 avant JC) par les Maures. Et la date de 202 avant JC aurait pu être logiquement retenue comme point de départ du calendrier berbère. Le peuple amazigh vivait dans la prospérité tout au long du règne de Massissina. Il édifia un Etat numide unifié, indépendant et bien structuré. Il fit frapper une monnaie et entretint une flotte qu’il utilisa pour protéger son royaume des assauts des armées de Rome et de Carthage.
Il faut rappeler que pour les croyants du judaïsme, le comptage des années commence 3 761 ans avant Jésus (en référence au premier livre de la Bible, correspondant au début à l’an -3761 du calendrier grégorien), et le mois de septembre 2019 correspond, selon le calendrier hébraïque luni-solaire au Nouvel An de 5780. Pour les croyants du christianisme, le point de départ du calendrier solaire est la date de naissance de Jésus Christ, alors que pour les croyants musulmans, la datation du point de départ de leur calendrier luni-solaire se confond avec la date de l’«expatriement» prophétique» (الهجرة النبوية) ou Hijra. Dans la tradition chinoise, c’est l'Empereur Huang Di (qui avait pu sauvegarder la grandeur de son pays contrairement à notre Sheshonq) en 2637 avant JC qui avait crée le calendrier luni-solaire, et c’est son année de naissance (-2697) qui est appliquée pour dater le point de départ de ce calendrier.
A tire de comparaison avec les plus célèbres chefs militaires de l’histoire, Alexandre le Grand avait apporté à la nation gréco-macédonienne dont il était issu tous les acquis scientifiques, artistiques et culturels de l’Inde ; les empereurs romains avaient dépouillé le Maghreb des Amazighs et l’Egypte (au temps de Cléopâtre) de toutes les richesses économiques et des trésors hérités de leurs ancêtres, à l’instar de ce fit Napoléon Bonaparte dans les cas de l’Angleterre et de l’Egypte. Sauf notre Sheshonq décida étonnement de tourner définitivement le dos à son peuple en assurant une continuité aux pouvoirs pharaoniques au cours de sa domination sur le moyen orient et l’Egypte.
-Quatrième raison : Le choix de la l'année 945 avant J. C. fait gravement table rase de l'histoire ancienne du peuple berbère ( – 10000 à – 4000 ans avant J. C.)
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les mouvements associatifs porteurs de revendications identitaires amazighes au Maroc
Nous avons à recenser trois grandes tendances qui diffèrent fondamentalement au double niveau de la méthodologie d’appréciation de l’amazighité et de la définition des objectifs (culturel ou politique) assignés à leurs revendications, à savoir :
- La première est la plus enracinée dans l’histoire du Maghreb aux différentes étapes précoloniale, coloniale et postcoloniale jusqu’aux dernières consécrations constitutionnelles de la langue amazighe plus particulièrement en Algérie et au Maroc. Il s’agit d’une vision ethnocentriste et réductionniste qui a traité jusqu’ici l’amazighité comme un simple accessoire à caractère exotique et folklorique en opposition à la grandeur du patrimoine et de la civilisation arabo-islamiques, au lieu de l’appréhender en tant que volet identitaire, linguistique et culturel qui fait parti de la personnalité composite de la société maghrébine. Le programme incohérent de la chaine de télévision amazighe qui souffre dramatiquement du manque de méthodologie susceptible de réhabiliter et de préserver la culture amazighe, s’inscrit dans cette vision réductionniste (voire destructrice) de l’authenticité et de la spécificité amazighes.
- La deuxième tendance est radicale, voire indépendantiste qui cherche à inscrire la question amazighe dans un programme de revendication à caractère politique et «arabophobe», en se référant fanatiquement à un passé prestigieux des dirigeants amazighs tout en attribuant les effets dévastateurs sur la culture et la vie des communautés amazighes exclusivement aux seules expansions islamiques (الفتوحات الاسلامية) .
Certaines associations d’obédience régionaliste revendiquent la large autonomie, voire l’indépendance politique des régions à dominante amazighe tels que les mouvements de revendications issus du Rif et du grand Sous. Elles refusent de se contenter des seules revendications identitaires en se référant au droit international qui garantit aux peuples l’autodétermination et l’indépendance en dépassement du cadre national ou sub-national, voire au-delà de l’arabisme ou de l’islamisme. L’association rifaine dite «Dix huit septembre» installée en Espagne et qui suit les traces des mouvements indépendantistes catalans, est la plus radicale qui rejette tout compromis avec le pouvoir monarchique marocain.
A ce propos, nous avons le devoir de rappeler et de rétablir une «vérité historique et politique» que l’ensemble de l’intelligentsia marocaine n’arrive pas à appréhender à sa juste valeur en ç)ce qui concerne le cas spécifique du Rif et de la nature des contestations qui s’y développent depuis l’origine jusqu’à aujourd’hui, à savoir : Malgré tout ce que les populations rifaines eurent subi (dans leur ensemble) comme terribles répressions et injustes discriminations, partant de la colonisation (plus particulièrement au temps de la «République des Tribus Confédérées du Rif» et de la résistance de la décennie 1950) jusqu’à la fin du 20ème siècle, il n’existe pas un seul rifain dans le monde qui «pense séparation» de la région du Rif de la nation marocaine. Les contestataires indépendantistes (et non séparatistes) les plus radicaux ne projettent nullement de tourner le dos au peuple marocain à majorité amazighe, mais ils lient tout simplement leurs revendications politiques et identitaires à la nature du régime politique monarchique dont ils contestent la gestion politique jugée tantôt non démocratique, tantôt ingrate et discriminatoire à leur égard. D’autant plus, que ce sont incontestablement les Rifains qui ont toujours donné le meilleur exemple dans la lutte contre le colonialisme et pour la réalisation de l’indépendance du pays qui s’incarne dans les actions héroïques et historiques qui furent menées avec courage et conviction par Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi dans la décennie 1920 et les combattants de l’AL-Armée de Libération- (جيش التحرير) à la veille de l’indépendance.
L’objectif suprême qu’ils fixent fondamentalement à leurs actions et à leurs revendications est la réforme en profondeur de la société politique marocaine dans le sens d’une démocratisation culturelle, économique et politique !!!! (sans trop de commentaires)
- La troisième tendance qui définit les droits linguistiques et culturels des Amazighs comme faisant parti des revendications à caractère général pour la construction d’une société démocratique. Et qu’en dehors de la démocratie, la réalisation et la satisfaction de ces droits demeurent illusoires et utopiques. Pour les partisans de cette analyse, la consécration constitutionnelle et la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe est une étape importante vers la reconnaissance de l’amazighité en tant que langue, qu’identité et culture (كمرحلة للاعتراف بالامازيغية كلغة وهوية و ثقافة) qui doit contribuer à la réalisation des projets de développement économique et de construction de la démocratie dans le pays. Les revendications transnationales incarnées par le Congrès mondial Amazigh et l’Assemblée Mondiale Amazighe ont conduit jusqu’ici à une convergence des amazighités nationales autour d’une identité culturelle unifiée (illustrée au niveau du territoire dit Tamazgha) prônant des symboles tels que l’alphabet Tifinaghe et le drapeau amazigh.
Nous devons rappeler que le nouveau pouvoir sous l’autorité du Roi Mohamed VI, ait su parfaitement affecter la carte amazighe (الورقة الامازيغية) à des fins de consolidation de la légitimation politique à l’instar des trois grandes initiatives qui furent prises et exploitées dans ce sens, à savoir :
1- Initiative d’élaborer un nouveau code de la famille (مدونة الاسرة) pour créer de nouvelles conditions juridiques au statut à la femme marocaine ;
2- Initiative relative aux droits de l’homme cristallisée dans le rôle et les actions de la Commission d’Equité et de Conciliation (هيأة الانصاف و المصالحة ).
3- La consécration constitutionnelle de ces trois initiatives : *l’amazigh devient une langue nationale et officielle ;
* l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes ;
* la mise à niveau des droits de l’homme avec les normes internationales.
A ces trois initiatives historiques, s’ajoutent les directives royales de lier l’amazighité au projet annoncé de développement, de modernisation et de démocratisation du pays inscrit (suivant le discours officiel) dans la «modernité»
La question de l’amazighité eut connu des changements théoriquement significatifs suivis des consécrations institutionnelle et constitutionnelle. Ils précédèrent curieusement les positions des partis politiques traditionnels qui étaient obligés de s’aligner à postériori sur ces grandes initiatives royales qui n’ont pas pu dépasser à leur tour le stade théorique et rhétorique, à savoir :
- la reconnaissance officielle de l’amazighité-الامازيغية- et l’inauguration de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) «chargé de la promotion de la culture amazighe et du développement de la langue amazighe»;
- la reconnaissance officielle de l’amazighe en tant que langue (- لغة-) au lieu de simples dialectes (- لهجات-) ;
- La reconnaissance officielle de l’amazighité en tant que volet culturel indissociable du patrimoine national appartenant à tous les marocains ;
- L’intégration de la question et des droits amazighs au processus et au projet démocratiques du pays ;
- la mise à niveau des prises de positions des différents partis politiques (très retardataires par rapport au discours officiel) sur l’amazighité.
- Et enfin, la consécration constitutionnelle depuis 2011 de l’amazigh en tant que «langue nationale officielle» -لغة وطنية رسمية- au même titre que l’arabe.
Parallèlement à cette évolution relativement positive du discours officiel, il faut relever aussi des avancées au niveau des revendications et des actions de la société civile et des mouvements associatifs qui s’ajoutent au travail d’organisation efficace du Congrès Mondial Amazigh (et de l’Association Mondiale Amazighe) qui fixa comme objectifs (*) :
-« la défense et la promotion des droits, politique, économique et sociaux, culturels et linguistique des Amazighes » ;
- « La défense et la promotion des droits individuels et collectifs des Amazighs » ;
- « La préservation du patrimoine historique et culturel amazigh »;
- la sauvegarde et la défense de la «liberté, la justice et la dignité pour le peuple amazigh
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*) Voir plus loin, les précisions sur la création, l’évolution et la division du CMA (Congrès Mondial Amazigh) : les mouvements de reconnaissance identitaires amazighs entre les contraintes d’organisation et les revendications linguistiques
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- La première est la plus enracinée dans l’histoire du Maghreb aux différentes étapes précoloniale, coloniale et postcoloniale jusqu’aux dernières consécrations constitutionnelles de la langue amazighe plus particulièrement en Algérie et au Maroc. Il s’agit d’une vision ethnocentriste et réductionniste qui a traité jusqu’ici l’amazighité comme un simple accessoire à caractère exotique et folklorique en opposition à la grandeur du patrimoine et de la civilisation arabo-islamiques, au lieu de l’appréhender en tant que volet identitaire, linguistique et culturel qui fait parti de la personnalité composite de la société maghrébine. Le programme incohérent de la chaine de télévision amazighe qui souffre dramatiquement du manque de méthodologie susceptible de réhabiliter et de préserver la culture amazighe, s’inscrit dans cette vision réductionniste (voire destructrice) de l’authenticité et de la spécificité amazighes.
- La deuxième tendance est radicale, voire indépendantiste qui cherche à inscrire la question amazighe dans un programme de revendication à caractère politique et «arabophobe», en se référant fanatiquement à un passé prestigieux des dirigeants amazighs tout en attribuant les effets dévastateurs sur la culture et la vie des communautés amazighes exclusivement aux seules expansions islamiques (الفتوحات الاسلامية) .
Certaines associations d’obédience régionaliste revendiquent la large autonomie, voire l’indépendance politique des régions à dominante amazighe tels que les mouvements de revendications issus du Rif et du grand Sous. Elles refusent de se contenter des seules revendications identitaires en se référant au droit international qui garantit aux peuples l’autodétermination et l’indépendance en dépassement du cadre national ou sub-national, voire au-delà de l’arabisme ou de l’islamisme. L’association rifaine dite «Dix huit septembre» installée en Espagne et qui suit les traces des mouvements indépendantistes catalans, est la plus radicale qui rejette tout compromis avec le pouvoir monarchique marocain.
A ce propos, nous avons le devoir de rappeler et de rétablir une «vérité historique et politique» que l’ensemble de l’intelligentsia marocaine n’arrive pas à appréhender à sa juste valeur en ç)ce qui concerne le cas spécifique du Rif et de la nature des contestations qui s’y développent depuis l’origine jusqu’à aujourd’hui, à savoir : Malgré tout ce que les populations rifaines eurent subi (dans leur ensemble) comme terribles répressions et injustes discriminations, partant de la colonisation (plus particulièrement au temps de la «République des Tribus Confédérées du Rif» et de la résistance de la décennie 1950) jusqu’à la fin du 20ème siècle, il n’existe pas un seul rifain dans le monde qui «pense séparation» de la région du Rif de la nation marocaine. Les contestataires indépendantistes (et non séparatistes) les plus radicaux ne projettent nullement de tourner le dos au peuple marocain à majorité amazighe, mais ils lient tout simplement leurs revendications politiques et identitaires à la nature du régime politique monarchique dont ils contestent la gestion politique jugée tantôt non démocratique, tantôt ingrate et discriminatoire à leur égard. D’autant plus, que ce sont incontestablement les Rifains qui ont toujours donné le meilleur exemple dans la lutte contre le colonialisme et pour la réalisation de l’indépendance du pays qui s’incarne dans les actions héroïques et historiques qui furent menées avec courage et conviction par Mohamed ben Abdelkrim Alkhattabi dans la décennie 1920 et les combattants de l’AL-Armée de Libération- (جيش التحرير) à la veille de l’indépendance.
L’objectif suprême qu’ils fixent fondamentalement à leurs actions et à leurs revendications est la réforme en profondeur de la société politique marocaine dans le sens d’une démocratisation culturelle, économique et politique !!!! (sans trop de commentaires)
- La troisième tendance qui définit les droits linguistiques et culturels des Amazighs comme faisant parti des revendications à caractère général pour la construction d’une société démocratique. Et qu’en dehors de la démocratie, la réalisation et la satisfaction de ces droits demeurent illusoires et utopiques. Pour les partisans de cette analyse, la consécration constitutionnelle et la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe est une étape importante vers la reconnaissance de l’amazighité en tant que langue, qu’identité et culture (كمرحلة للاعتراف بالامازيغية كلغة وهوية و ثقافة) qui doit contribuer à la réalisation des projets de développement économique et de construction de la démocratie dans le pays. Les revendications transnationales incarnées par le Congrès mondial Amazigh et l’Assemblée Mondiale Amazighe ont conduit jusqu’ici à une convergence des amazighités nationales autour d’une identité culturelle unifiée (illustrée au niveau du territoire dit Tamazgha) prônant des symboles tels que l’alphabet Tifinaghe et le drapeau amazigh.
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Sur un plan plus général, nous devons affirmer avec certitude que malgré les maigres résultats de l’enseignement de la langue amazighe, le discours officiel marocain sur l’amazighité suit théoriquement depuis quelques années une voie positive, alors que les prises de position constantes depuis l’indépendance des différents partis politiques (Istiqlal, USFP, PPS, RNI, PJD en l’occurrence) demeurent paradoxalement ultraconservatrices, voire ethnocentristes axées sur l’arabité.Nous devons rappeler que le nouveau pouvoir sous l’autorité du Roi Mohamed VI, ait su parfaitement affecter la carte amazighe (الورقة الامازيغية) à des fins de consolidation de la légitimation politique à l’instar des trois grandes initiatives qui furent prises et exploitées dans ce sens, à savoir :
1- Initiative d’élaborer un nouveau code de la famille (مدونة الاسرة) pour créer de nouvelles conditions juridiques au statut à la femme marocaine ;
2- Initiative relative aux droits de l’homme cristallisée dans le rôle et les actions de la Commission d’Equité et de Conciliation (هيأة الانصاف و المصالحة ).
3- La consécration constitutionnelle de ces trois initiatives : *l’amazigh devient une langue nationale et officielle ;
* l’instauration de l’égalité entre les hommes et les femmes ;
* la mise à niveau des droits de l’homme avec les normes internationales.
A ces trois initiatives historiques, s’ajoutent les directives royales de lier l’amazighité au projet annoncé de développement, de modernisation et de démocratisation du pays inscrit (suivant le discours officiel) dans la «modernité»
La question de l’amazighité eut connu des changements théoriquement significatifs suivis des consécrations institutionnelle et constitutionnelle. Ils précédèrent curieusement les positions des partis politiques traditionnels qui étaient obligés de s’aligner à postériori sur ces grandes initiatives royales qui n’ont pas pu dépasser à leur tour le stade théorique et rhétorique, à savoir :
- la reconnaissance officielle de l’amazighité-الامازيغية- et l’inauguration de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) «chargé de la promotion de la culture amazighe et du développement de la langue amazighe»;
- la reconnaissance officielle de l’amazighe en tant que langue (- لغة-) au lieu de simples dialectes (- لهجات-) ;
- La reconnaissance officielle de l’amazighité en tant que volet culturel indissociable du patrimoine national appartenant à tous les marocains ;
- L’intégration de la question et des droits amazighs au processus et au projet démocratiques du pays ;
- la mise à niveau des prises de positions des différents partis politiques (très retardataires par rapport au discours officiel) sur l’amazighité.
- Et enfin, la consécration constitutionnelle depuis 2011 de l’amazigh en tant que «langue nationale officielle» -لغة وطنية رسمية- au même titre que l’arabe.
Parallèlement à cette évolution relativement positive du discours officiel, il faut relever aussi des avancées au niveau des revendications et des actions de la société civile et des mouvements associatifs qui s’ajoutent au travail d’organisation efficace du Congrès Mondial Amazigh (et de l’Association Mondiale Amazighe) qui fixa comme objectifs (*) :
-« la défense et la promotion des droits, politique, économique et sociaux, culturels et linguistique des Amazighes » ;
- « La défense et la promotion des droits individuels et collectifs des Amazighs » ;
- « La préservation du patrimoine historique et culturel amazigh »;
- la sauvegarde et la défense de la «liberté, la justice et la dignité pour le peuple amazigh
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*) Voir plus loin, les précisions sur la création, l’évolution et la division du CMA (Congrès Mondial Amazigh) : les mouvements de reconnaissance identitaires amazighs entre les contraintes d’organisation et les revendications linguistiques
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Culture amazighe : drapeau, poésie, musique, prénoms, tatouage
Drapeau, musique, poésie, prénoms et tatouage amazighs
- Le drapeau amazigh
* Le drapeau Amazigh a été adopté définitivement par les Amazighs de tous les pays de Tamazgha lors de la 1ère assemblée générale du Congrès Mondial Amazigh, tenue à Tafira dans l’ile de Gran Canaria, dans l’Archipel Canarien, le 30 août 1997. ILe drapeau amazigh fut créé en 1970 par Youcef Medkour de l’académie berbère de Paris, avant d’être adopté définitivement par le CMA, et la date du 30 août est retenue comme «la journée mondiale du drapeau amazigh
" La signification du drapeau Amazigh "
Le drapeau est composé de trois bandes horizontales de même largeur (bleu, vert, jaune) et de la lettre Z (aza en tifinagh) en rouge.
Chaque couleur renvoie à un élément du Tamazgha, territoire où vivent les Berbères (correspondant au nord de l'Afrique) :
· le bleu représente la mer Méditerranée et l'océan Atlantique ;
· le vert représente la nature et les montagnes verdoyantes ;
· le jaune (jaune) représente le sable du désert du Sahara.
· La lettre Z de l'alphabet tifinagh (le aza ou yaz) représente l'« homme libre » — amazigh en berbère, imazighen au pluriel —, nom que se donnent les Berbères. Il est ici en rouge, couleur de la vie, mais aussi couleur de la résistance.
· Le drapeau berbère symbolise donc le peuple amazigh, dans sa globalité, vivant en harmonie avec sa terre, Tamazgha.
- Arts, musique et poésies amazighs
Il faut de prime abord préciser que les arts, les expressions musicales et poétiques ont toujours rempli une fonction sociale qui s’affirment en tant qu’outils artistiques de préservation de l’identité amazighe en contrepoids de l’hégémonie de la culture dominante (du pouvoir dominant) arabe et en tant que formes de combat contre l’aliénation socioculturelle coloniale.
Il existe un style spécifiquement amazigh reconnu et exprimé dans divers domaines (musique, poésie, décorations, artisanat, tapis et tissages, architecture, poterie, habillement, travail et gestes quotidiens de la femme etc.) par rapport à l’ensemble des arts qui coexistent au Maghreb. Il continue de suivre son chemin malgré l’influence grandissante des expressions artistiques arabo-islamiques et l’impact culturel engendré par la colonisation française.
*La musique :
La musique fait partie de la culture orale (ou patrimoine immatériel) à l’instar de la poésie et des danses amazighes.
A recenser au niveau de l’Afrique du Nord plusieurs variantes authentiques de musiques et de danses
Ahwach dans le bassin du Sous, Ahidous dans le moyen Atlas, Izran imadhyazen dans le Rif, le Rahaba dans les A urès. Elle supposent l’utilisation d’instruments spécifiques : le bendir, la Quasba, l’Imzard et s’accompagnent de riches poésies.
Il faut rappeler aussi que la musique amazighe a inspiré plusieurs groupes occidentaux de rock à l’instar des musiques hindous et latino-américaines
-Il faut préciser que la poésie amazighe a réussi difficilement à passer de l’oralité à l’écrit particulièrement grâce à la production poétique religieuse du sud du Maroc et aux poètes contemporains qui décident de défendre la culture, la langue et l’identité amazighes (Ali Azaykou, Hassan Belkacem, Fadhma Ouriachi, Mayssa Rachida, Najib Zouhri, Taous Omar etc.)
· Quelques exemples d’izlan amazigh
Poème 1
*amazighe de l’atlas :
Asid wul inw illa ghur wayd rix adday ur I hard ammi tedddux ggid
* Traduction amazighe du Rif (Ahmed Saidy) :
Thfawth nwourinou jar ifassan ntahbibt inou khmi wathahdhir, aggor amazkhmi dhi thadjesth
Français (Traduction Jouag Mohamed) ; : La lumière de mon cœur est entre les mains de mon aimé quant il n’est pas là, je vais comme dans la nuit
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Poème 2 : Nekkin t-tafuyt a mi gix amezdugh nekkin g wacal nettal g igenwan
* Traduction amazighe Rif (Ahmed Saidy) : Akthfouchth akay akidhass. Nach khatmoth natta agoujanna
Français (Traduction Jouag Mohamed ) : Du soleil je suis le compagnon. Moi sur la terre et lui dans le ciel
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La poète Chama Derrouiche Youcef Nacib
Taos Hamrouche Taos Hamrouche
Taos Hamrouche : première romancière algérienne de langue française et cantatrice berbérophone (1913-1976) Née à Tuni
*Le tatouage chez les Berbères est une expression identitaire portant des caractéristiques culturelles, en ce sens, il constitue un phénomène anthropologique propre à la société amazighe qui affirme l’identité et impose la continuité de l’homme amazigh.
*Le Tatouage n’est pas seulement un art gravé sur le corps humain, mais un langage aux significations symboliques et spirituelles qui est ancré particulièrement chez les femmes.
*Le tatouage (en tant qu’expression de la fidélité, de la loyauté, de la pureté et de la beauté) a un rôle de fascination et de convoitise
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L’innovation marocaine : Il est à préciser que la Loi 37-99 relative à l’Etat Civil a permis de retirer la liste des anciennes prénoms. Celle-ci ne peut être invoquée pour interdire le choix d’un prénom. L’article 21 de cette Loi pose les conditions suivantes pour choisir un prénom librement : le prénom doit présenter un caractère marocain, ne peut être un nom de famille, ne peut être un nom d’une ville, d’un village, d’une tribu, et ne peut être composé de plus de deux prénoms…
Il est à rappeler que les associations culturelles ont manifesté leur contestation contre cette loi. Pour apaiser le mécontentement, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a publié Le petit livre des prénoms amazighs comportant une liste d’environ 440 prénoms amazighes destinée à orienter les parents dans leur démarche à choisir le nom de leurs enfants.
- Dana : Perle précieuse
- Ittû : Prénom traditionnel amazigh
- Louna : celle qui console et soigne
- Nélya, Nelia : Petite fleur
- Tanirt : ange
- Talis : miel purifié
- Tamilla : La tourterelle
- Dihya, Dehia : célèbre princesse et chef amazighe
(Kahina)
- Baya : qui est distinguée
- Lila : Prénom touareg
-Kella : fille d’une princesse touareg Tinhinan
- Kenza : Nom d’une princesse berbère
- Izza : la puissance, la forc
-Thamina : Oiseau mythique d’une beauté exceptionnelle
- Baragsen : qui est fier
A recenser au niveau de l’Afrique du Nord plusieurs variantes authentiques de musiques et de danses
Ahwach dans le bassin du Sous, Ahidous dans le moyen Atlas, Izran imadhyazen dans le Rif, le Rahaba dans les A urès. Elle supposent l’utilisation d’instruments spécifiques : le bendir, la Quasba, l’Imzard et s’accompagnent de riches poésies.
Il faut rappeler aussi que la musique amazighe a inspiré plusieurs groupes occidentaux de rock à l’instar des musiques hindous et latino-américaines
*La poésie- Izlan- ( ) au pluriel , Izli ( ) au singulier
- La poésie essentiellement populaire et orale a accompli jusqu’ici une mission de communication de masse et de contestation politique dans le cadre de développement de la conscience identitaire amazighe. Elle s’est toujours présentée comme expression d’une réelle production de littérature fortement symbolique et codifiée suivant un ancrage sociologique propre à la culture berbère. Elle combine d’une manière complexe son état intrinsèque de véritable création artistique et sa valeur reconnue en tant qu’expression simple, raffinée et naturelle qui se renouvelle et s’enrichie en permanence en dépassement de toute forme de primitivité, d’archaïsme, de folklorisme et d’exotisme tant nourries par les cultures dominantes (arabe et franco-coloniale)-Il faut préciser que la poésie amazighe a réussi difficilement à passer de l’oralité à l’écrit particulièrement grâce à la production poétique religieuse du sud du Maroc et aux poètes contemporains qui décident de défendre la culture, la langue et l’identité amazighes (Ali Azaykou, Hassan Belkacem, Fadhma Ouriachi, Mayssa Rachida, Najib Zouhri, Taous Omar etc.)
· Quelques exemples d’izlan amazigh
Poème 1
*amazighe de l’atlas :
Asid wul inw illa ghur wayd rix adday ur I hard ammi tedddux ggid
* Traduction amazighe du Rif (Ahmed Saidy) :
Thfawth nwourinou jar ifassan ntahbibt inou khmi wathahdhir, aggor amazkhmi dhi thadjesth
Français (Traduction Jouag Mohamed) ; : La lumière de mon cœur est entre les mains de mon aimé quant il n’est pas là, je vais comme dans la nuit
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Poème 2 : Nekkin t-tafuyt a mi gix amezdugh nekkin g wacal nettal g igenwan
* Traduction amazighe Rif (Ahmed Saidy) : Akthfouchth akay akidhass. Nach khatmoth natta agoujanna
Français (Traduction Jouag Mohamed ) : Du soleil je suis le compagnon. Moi sur la terre et lui dans le ciel
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La poète Chama Derrouiche Youcef Nacib
Taos Hamrouche Taos Hamrouche
Taos Hamrouche : première romancière algérienne de langue française et cantatrice berbérophone (1913-1976) Née à Tuni
- Le tatouage (Thiggaz- )
*Le tatouage fait partie de la culture berbère depuis l’origine, il est lié à des rites pré-islamiques et des croyances spécifiques aux communautés ethniques berbères.*Le tatouage chez les Berbères est une expression identitaire portant des caractéristiques culturelles, en ce sens, il constitue un phénomène anthropologique propre à la société amazighe qui affirme l’identité et impose la continuité de l’homme amazigh.
*Le Tatouage n’est pas seulement un art gravé sur le corps humain, mais un langage aux significations symboliques et spirituelles qui est ancré particulièrement chez les femmes.
*Le tatouage (en tant qu’expression de la fidélité, de la loyauté, de la pureté et de la beauté) a un rôle de fascination et de convoitise
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- Prénoms amazighs en tant qu’expression d’une culture esthétique et raffinée :
1°)les plus beaux prénoms amazighs et leur signification :
Les prénoms amazighs furent longtemps frappés de censure et d’interdiction en raison de l’arabisation massive dont ont été victimes les populations berbères de l’Afrique du Nord.L’innovation marocaine : Il est à préciser que la Loi 37-99 relative à l’Etat Civil a permis de retirer la liste des anciennes prénoms. Celle-ci ne peut être invoquée pour interdire le choix d’un prénom. L’article 21 de cette Loi pose les conditions suivantes pour choisir un prénom librement : le prénom doit présenter un caractère marocain, ne peut être un nom de famille, ne peut être un nom d’une ville, d’un village, d’une tribu, et ne peut être composé de plus de deux prénoms…
Il est à rappeler que les associations culturelles ont manifesté leur contestation contre cette loi. Pour apaiser le mécontentement, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a publié Le petit livre des prénoms amazighs comportant une liste d’environ 440 prénoms amazighes destinée à orienter les parents dans leur démarche à choisir le nom de leurs enfants.
2°) Prénoms féminins amazighs les plus significatifs et les plus authentiques
- Ania : Princesse berbère- Dana : Perle précieuse
- Ittû : Prénom traditionnel amazigh
- Louna : celle qui console et soigne
- Nélya, Nelia : Petite fleur
- Tanirt : ange
- Talis : miel purifié
- Tamilla : La tourterelle
- Dihya, Dehia : célèbre princesse et chef amazighe
(Kahina)
- Baya : qui est distinguée
- Lila : Prénom touareg
-Kella : fille d’une princesse touareg Tinhinan
- Kenza : Nom d’une princesse berbère
- Izza : la puissance, la forc
-Thamina : Oiseau mythique d’une beauté exceptionnelle
- Baragsen : qui est fier
3°) Prénoms marsculins
- Aylan- Ilias
- Elwan
- Kenna
- Silas
- Ahras
- Mawel
- Yidir
- Melwan
- Anir
- Aylal
- Badis
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Tifinage : Présentation, évolution, historique, travaux sur Tifinage
La langue «Tifinagh» -Assawar natmazight- ( )
- Précisions préalables :
- Tamazight est une langue qui s’écrit de gauche à droite (suite seulement aux aménagements apportés par des linguististes, tel que CH. De Foucalt à la transcription Tifinagh), alors qu’elle s’écrivait traditionnellement du bas en haut ;- La langue tamazight ne contient pas de majuscules ;
- La Tifinaghe est la transcription officielle de la langue amazighe.
- L’abécédaire amazigh ( ) tel qu’il est retenu et rétabli par l’institution marocaine IRCAM :
- Sur le plan linguistique, les langues berbères (la langue amazighe) appartiennent à la famille des langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques) qui «comprend, outre le berbère, le sémitique, le couchitique, l’égyptien ‘ancien’ et, avec un degré de parenté, le groupe tchadique..» (Centre de Recherche Berbère-INALCO- Paris).
Elles remontent à 10 000 ans, voire à 15 000 ans selon la majorité des linguistes, alors que les premières inscriptions berbères datent du VIème siècle avant J. C.
- Sur le plan des termes désignant LA LANGUE il faut distinguer :
* le berbère/amazigh : Ensemble des variantes linguistiques en usage au Maghreb et au Sahel ;
* le touareg/temahaq : l’ensemble des variantes linguistiques en usage dans le Sud algérien, sud libyen, au Mali, au Niger et en Burkina Faso. Il s’agit des différentes variantes dites : temahaq, temashaq / temajaq.
Qu’il ne faut pas confondre avec les ECRITURES, transcriptions ou alphabets :
*Transcription dite Libyque : terme qui désigne les caractères de l’alphabet découvert en 138, av. J.- C. ( à Dougga en Tunisie actuelle) et qui selon les grands spécialistes de l’histoire et de la culture berbère (Camps, Galand, Hachi et Chaker) est inscrit au Temple de Massinissa.
*Transcription dite Tifinagh ( ): mot utilisé au féminin pluriel. Ensemble des caractères de l’écriture des Touareg (réalisés sous forme de tifinagh, shifinagh ou tshifinagh)
* Néo-tifinagh ( ): Il s’agit des Tifinaghs «aménagées» ou «modernisées». L’adjonction de certaines consonnes et l’élaboration de certaines voyelles les rendent plus pragmatiques en dépassement des ambiguïtés et du caractère strictement consonantiques du berbère.
Alphabet néo-tifinagh. Exemples de nouveaux caractères (1):
(hه - )
(k – ك )
(q - ق)
(h –ح )
(kh –خ )
(â - ع)
(gh - غ)
Malgré les variétés régionales (sous formes de dialectes répartis sur une aire géographique immense), la langue berbère ou Tamazight a l’avantage d’avoir une unité dans le vocabulaire, alors que les principes fondamentaux de la langue (phonétique et grammaire) se sont maintenus. Selon Salem Chaker (Professeur de berbère à l'Inalco, Directeur du Centre de Recherche Berbère), «les données structurales fondamentales restent les mêmes partout : le degré d'unité, notamment grammaticale, des parlers berbères est tout à fait étonnant eu égard aux distances et vicissitudes historiques ».
Curieusement et paradoxalement, la langue amazighe n’a jamais servi de base ou d’outil linguistique à une production littéraire indépendamment de la langue du dominant (لغة الغالب). Selon Salem Chaker
«Les Berbères possèdent donc depuis l'Antiquité un système d'écriture qui leur est propre. Mais, curieusement, à aucune période de l'histoire et en aucun lieu, il ne semble que cette écriture ait servi de support à une production littéraire, ni même à la fixation de la mémoire collective d'un groupe par la rédaction de chroniques historiques, par exemple. Partout, depuis l'aube de l'histoire, lorsqu'il s'est agi de rédiger des documents écrits consistants, les Berbères ont eu recours aux langues et/ou aux alphabets des peuples dominants avec lesquels ils étaient en contact : punique, latin puis arabe ou français… Il faudra donc attendre la période coloniale et la très forte influence de l'école et de la culture françaises pour que naisse une véritable production littéraire écrite en langue berbère. Elle est encore expérimentale et très inégalement développée selon les régions. Comme en bien d'autres matières, la Kabylie (Algérie) a une solide avance ; elle est suivie par le domaine chleuh (Sud marocain) qui connaît aussi des expériences littéraires écrites non négligeables».
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(1) l'alphabet Tifinagh n'est pas transimissible ni convertible sur la page de ce Web, pour découvrir
(1) l'alphabet Tifinagh n'est pas transimissible ni convertible sur la page de ce Web, pour découvrir
les lettres de cet alphabet, il faut se référer à notre livre intitulé :"le guide amazigh: contribution
à l'étude et la 'reconstruction' de la civilisation amazighe"- décembre 2019
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Tifinage, clavier et Nouvelles Technologies : URL pour écrire Tifinagh
TIFINAGH ET Nouvelles Technologies ( suite du TITRE II)
*Les Tifinaghes ont été intégrées :
- A Unicode : (2D30-2D7F): version 4.1 d’Unicode;- A l’ère du Web ;
- A ISO 639 désignant l’amazigh (zgh) comme standard marocain (2012), et par ISO 15934, Tifinagh (Tfng)
- Aux systèmes d’exploitation (Windows 8 et Linux)
- Aux types de clavier amazigh en conformité avec ISO/CEI 9995 (Windows, Linux et Mac)
- Aux systèmes d’exploitation (Windows 8 et Linux)
* Par contre, la conversion PDF de l’inscription Tifinagh sur ordinateur n’est toujours pas résolue.
* Il est à rappeler que le CEISIC (Centre des Etudes Informatiques des Systèmes d’Information et de Communication), a mené un projet d’information dit Portrait TALAM (Traitement Automatique de la Langue Amazighe) qui a pour but de proposer un « ensemble de ressources linguistiques numériques et d’outils de traitement automatique de la langue amazighe » de traitement automatique de la langue amazighe».
* Le Clavier amazigh :
Les obstacles technologiques dressés à l’utilisation de la graphie amazighe et les techniques potentielles de son utilisation au moyen de logiciels et d’URL internet
Avertissement important : Il est à préciser au lecteur, qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’ordinateur doté d’un clavier amazigh fonctionnel. Il n’y a que des logiciels qui permettent d’accéder à des claviers sur l’espace internet. Les pays du Maghreb n’étant pas des nations industrialisées, encore moins des nations qui maitrisent les nouvelles technologies numériques, attendent que l’occident développé leur offre sur un plateau d’argent (à l’instar des smartphones, des écrans numériques, des appareils photos numériques etc.) un type d’ordinateur doté d’un word et d’un clavier amazighs qui permettent de rendre fonctionnelle l’écriture directe de la gaphie Tifinagh !!!!
De notre côté, nous avons décidé (avec l’aide de note ami informaticien et spécialiste des TIC Mr Lahlou Marouane) d’offrir au lecteur des moyens d’accéder directement à ces claviers qui fonctionnent au moyen de logiciels rechargeables ou ultilisables à partir de l’Internet sur n’importe quel clavier lié à un ordinateur classique et doté des graphies latine et arabe.
https://quicontole.blogspot.com/p/blog-page_10.html
II- Les liens (URL) des claviers amazighs ( accessibles sur le moteur de recherche Google):
Clavier amazigh simple (base IRCAM)
1°) Lien (URL) de traduction des graphies latine, arabe et Tifinagh combinées : Latin / Tifinagh ; Arabe / Tifinagh…
http://tifinaghtools.eazypo.ca/
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2°) Claviers virtuels amazighs
https://www.amazighnews.net/Clavier-Amazigh.html
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3°) WSoft : Clavier amazigh ( Tifinagh
لوحة المفا تيح اللا مازيغية
http://www.wsoft.ma/fr/outils/clavier-amazigh
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4°) Lien (URL) du clavier amazigh (pour l’écriture directe Tifinagh
https://www.translitteration.com/translitteration/fr/tamazight/ala-lc/
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Clavier amazigh avec chiffres : version iOS9
*Vert : IRCAM Tifinagh de base
*Bleu : Autres lettres Tifinagh IRCAM : Touarègue moderne
* Saumon : Chiffres amazighs
Avertissement important : Il est à préciser au lecteur, qu’il n’existe pas à l’heure actuelle d’ordinateur doté d’un clavier amazigh fonctionnel. Il n’y a que des logiciels qui permettent d’accéder à des claviers sur l’espace internet. Les pays du Maghreb n’étant pas des nations industrialisées, encore moins des nations qui maitrisent les nouvelles technologies numériques, attendent que l’occident développé leur offre sur un plateau d’argent (à l’instar des smartphones, des écrans numériques, des appareils photos numériques etc.) un type d’ordinateur doté d’un word et d’un clavier amazighs qui permettent de rendre fonctionnelle l’écriture directe de la gaphie Tifinagh !!!!
De notre côté, nous avons décidé (avec l’aide de note ami informaticien et spécialiste des TIC Mr Lahlou Marouane) d’offrir au lecteur des moyens d’accéder directement à ces claviers qui fonctionnent au moyen de logiciels rechargeables ou ultilisables à partir de l’Internet sur n’importe quel clavier lié à un ordinateur classique et doté des graphies latine et arabe.
I- Lien (URL) unifié d’accès aux claviers amazighs (sur le moteur de recherche Google) : accessible sur notre Site Web Quintessence Connaissance Tolérance.
N.B. : L’accès à ce lien permet de télécharger les claviers fonctionnels amazighs et l’utilisation directe et combinée des graphies latine, arabe et Tifinagh
NB. Pour accéder aux liens du clavier, il faut ouvrir la page d'accueil de ce Site (Quintessence, Connaissance Tolérance ) ou ouvrir sur INTERNET le lien suivant :
II- Les liens (URL) des claviers amazighs ( accessibles sur le moteur de recherche Google):
Clavier amazigh simple (base IRCAM)
1°) Lien (URL) de traduction des graphies latine, arabe et Tifinagh combinées : Latin / Tifinagh ; Arabe / Tifinagh…
http://tifinaghtools.eazypo.ca/
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2°) Claviers virtuels amazighs
https://www.amazighnews.net/Clavier-Amazigh.html
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3°) WSoft : Clavier amazigh ( Tifinagh
لوحة المفا تيح اللا مازيغية
http://www.wsoft.ma/fr/outils/clavier-amazigh
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4°) Lien (URL) du clavier amazigh (pour l’écriture directe Tifinagh
https://www.translitteration.com/translitteration/fr/tamazight/ala-lc/
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Clavier amazigh avec chiffres : version iOS9
*Vert : IRCAM Tifinagh de base
*Bleu : Autres lettres Tifinagh IRCAM : Touarègue moderne
* Saumon : Chiffres amazighs
Culture et langue amazighes au Maroc: l'enseigenement de la langue amazighe après l'indépendance
«Au fil du temps (période de l’indépendance), «l’amazighophobie s’est presque érigée en doctrine d’Etat» (Mohamed Chafik -محمد شفيق)
1°) Première étape de l’indépendance : Maintien délibéré du caractère dialectal et euphémique de la langue amazighe
Les dirigeants du nouveau pouvoir issu du coup institutionnel de 1960, ne se sont pas contentés de la décapitation des mouvements de l’Armée de Libération (جيش التحرير) à dominanté berbère, mais ils ont délibérément mis en œuvre une politique linguistique d’arabisation qui exclut toute visibilité de la langue amazighe (considérée longtemps jusqu’au début de 2011 comme simple dialecte) au double niveau de l’enseignement et de l’espace médiatique, alors que la cohabitation de la langue française et de la langue arabe fut maintenue sans laisser aucune place à la berbérophonie au cours des cinquante premières années d’indépendance.Les obstacles (d’ordre politique) dressés à l’usage et à la généralisation de la langue et de la graphie amazighes (Tifinagh) :
Le programme d’arabisation engagé au Maroc à partir des années 1970 aura des effets plus dévastateurs sur la culture et la langue amazighes. Les instigateurs de ce programme d’arabisation forcée et discriminatoire (à l’origine de la crise linguistique qu’eut connu l’enseignement au Maroc) voyaient dans l’occidentalisation et les revendications berbéristes les germes de la fracture identitaire et de la contestation politique. (Thèse idéologique conservatrice défendue plus particulièrement par le Parti de l’Istiqlal et le PJD).
Malgré cet ostracisme à l’égard du berbère, l’évolution des rapports de force a permis la promotion de l’amazigh au rang de «langue nationale» en Algérie en 2002 et au Maroc ensuite avec l’adoption de cet alphabet par l’Institut Royal de la Culture Amazighe au Maroc (IRCAM).
Il fallait attendre la Constitution de 2011, pour que l’amazigh trouve son statut en tant que composante du tissu socio-culturel de la société marocaine au même titre que la composante arabo-islamique.
2°) Deuxième étape : Les innovations de la constitution de 2011 entre la consécration de l’amazigh en tant que «langue officielle de l’Etat» et l’instauration d’une hiérarchisation linguistique en faveur de l’arabe
L’article 5 de la constitution de 2011 stipule que : «la langue arabe demeure la langue officielle de l’Etat...De même, l’amazigh constitue une langue officielle de l’Etat». Ce texte crée nettement la fracture entre l’arabe et l’amazigh, et définit explicitement l’amazigh comme UNE langue de second ordre.Il est à rappeler que suite aux débats organisés autour de la constitutionnalisation de l’amazigh en 2011, une première version du texte rédigée et proposée par la Commission Consultative (dirigée par Mohamed Moâtassim) devait déboucher sur l’instauration d’une réelle égalité entre l’arabe et l’amazigh, si le Parti de l’Istiqlal et le PJD, n’eurent pas usé de leurs pressions dans le but de modifier significativement la seule phrase avancée et initialement proposée stipulant : «La langue arabe et la langue amazighe sont les deux langues officielles du Maroc». Elle sera définitivement remplacée par la phrase (instaurant une hiérarchisation linguistique en faveur de l’arabe) qui stipule : « La langue arabe demeure la langue officielle de l’Etat...De même, l’amazigh contitue une langue officielle de l’Etat» (article 5 de la constitution de 2011)
Malgré la promulgation en 2001 du dahir n° 1-01-299 portant création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), et la collaboration (en matière d’enseignement de la langue amazighe) entre cette institution (qui a pour rôle la réalisation des outils pédagogiques) et le Ministère de l’Education Nationale (chargé de l’insertion de l’amazighité dans le système éducatif), les programmes incohérents mis en œuvre pour instaurer l’égalité entre l’arabe et l’amazigh, ainsi que les vaines tentatives de la promotion de la langue amazighe dans la presse écrite, la radio et la télévision, ont conduit à des résultats médiocres, voire à un véritable fiasco.
Il est à préciser que le combat pour officialiser cette langue et la généraliser au niveau de toutes les régions du pays et de toutes les institutions d’enseignement publiques et privées, doit se poursuivre pour l’adoption d’une approche qui assure une réelle égalité linguistique entre l’arabe et l’amazigh, même si l’article 5 prévoie «Une loi organique» qui «définit le processus de mise en œuvre du caractère officiel» de la langue amazighe, «ainsi que les modalités» de son «intégration dans l’enseignement» , d’un côté, et la création d’ «un Conseil national des langues et de la culture marocaine» (dont le fonctionnement n’a pas été concrétisé postérieurement) de l’autre.
3°) les problèmes posés et les obstacles dressés à la promotion et à l’enseignement de la langue amazighe
Il faut rappeler que l’enseignement du berbère (tamazight) fait partie du droit naturel à la reconnaissance identitaire des peuples amazighs dans leur ensemble répartis dans neuf pays de l’Afrique du nord et du Sahel. Le berbère compte parmi les 6700 langues parlées avant de faire partie des 200 autres langues parlées et enseignées dans le monde.En Algérie, la forte mobilisation des enseignants et des étudiants en Kabylie («Printemps berbère») pour la reconnaissance de leur culture et de leur langue qui se combine au Mouvement culturel berbère (MCB), a conduit à l’officialisation de l’enseignement du tamazight à partir de 1995. la graphie Tifinagh a été mise à l’écart dans une première étape au profit de l’adoption d’une triple transcription en alphabet latin, arabe et Tifinaghe. La création du CNPLET (Centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight), créé par décret exécutif 03-470 du 02 décembre 2003, suivi par un arrêté interministériel du 25 février 2007, n’a pas débouché sur la concrétisation d’une collaboration avec les autres institutions intervenantes : le HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité), l’Académie Algérienne de la Langue Amazighe ou le MEN ((Ministère de l’Education Nationale)) algérien.
Au Maroc, c’est le MEN (Ministère de l’Education Nationale) qui est chargé de l’insertion de l’amazighité dans le système éducatif ; l’IRCAM (Institut Royal pour la Culture Amazighe) a pour rôles la réalisation des outils pédagogiques, l’élaboration des programmes et la formation des enseignants avec le concours et l’aide des AREF (Académies Régionales d’Education et de Formation).
La collaboration entre l’IRCAM et le MEN se fait et se concrétise suivant un principe sur lequel se fonde l’enseignement de la langue amazighe qui considère que «La langue amazighe appartient à tous les Marocains sans exception» et qu’elle doit être « enseignée à tous, qu’ils soient berbérophones ou arabophones, dans toutes les écoles du royaume».
L’enseignement progressif de la «langue amazighe standard et unifiée» dans «ses structures phonologiques, morphologiques, lexicales et syntaxiques» fut l’un des objectifs de l’IRCAM.
Malgré ces perspectives théoriques et ambitieuses, l’enseignement de la langue amazighe (entamé depuis 2003) qui a provoqué d’importantes controverses politiques, s’est heurté à des difficultés majeures et à des obstacles quasi-infranchissables, alors que le bilan de l’enseignement est loin de réaliser les objectifs souhaités par l’ensemble des associations de défense de la culture et de la langue amazighes, et ce, pour les raisons suivantes :
- Absence de volonté d’intégrer l’amazigh et les Tifinaghs aux Nouvelles Technologies d’exploitation, d’Information et de Communication. Il est à rappeler qu’à l’ère de la mondialisation, ces technologies constituent des outils majeurs dans la survie, la préservation et la redynamisation de la langue amazighe à l’instar des autres langues utilisées dans divers domaines de connaissances et dans le monde professionnel. Comme elles peuvent contribuer à mobiliser les différents spécialistes de nombreux domaines (anthropologique, linguistique, informatique..) pour une gestion rationnelle des ressources linguistiques (terminologie, lexique, corpus) et d’établissement de bases de données susceptibles de contribuer efficacement à l’informatisation, à l’aménagement et à la structuration de la langue amazighe. Les structures mobilisées par les institutions de l’enseignement se limitent aux outils obsolètes, inefficaces et dépassés (manuels à papiers, supports et bâtons à craie pour écrire…)
- L’enseignement de la langue amazighe demeure non obligatoire et facultatif suivant la volonté des familles et des écoles ;
- L’enseignement de la langue amazighe se limite aux premières années de l’école primaire ;
- La déficience de la formation et le manque de qualification des enseignants, qui s’ajoutent à l’absence des centres de formation régionaux susceptibles de couvrir l’ensemble du territoire national;
- L’absence de motivation des enseignants (plus particulièrement des enseignements arabophones) ;
- Des manuels d’enseignement de la langue amazighe insuffisants et inadaptés ;
- Des problèmes d’ordre méthodologique et pédagogique : Des confusions ressenties par les élèves entre l’emploi de la norme scolaire du berbère enseigné et portée dans les manuels scolaires et leur pratique courante de leur langue maternelle dans leurs familles, d’autant plus que l’usage linguistique diffère d’une région berbérophone à une autre.
Problèmes d'ordre méthodologique : concepts de culture, de civilisation, d'identité culturelle en rapport avec l'amazighité
A propos de l’identité culturelle
Le concept à connotation idéologique de «l’identité culturelle nationale» engendre un autre problème d’ordre méthodologique, en ce qu’il fait table rase de la singularité, de la part de l’universalité et de la richesse des identités culturelles propres aux communautés et aux masses.. c'est-à-dire des «droits culturels" des individus et des peuples; de la ‘démocratie culturelle’ ; du ‘développement culturel’ et des rapports entre ‘culture et développement’ ; de la ‘promotion des langues nationales’ ; du rapport entre ‘conservation du patrimoine culturel’ et ‘création’ ou ‘innovation’ . (3)
1-*Les problèmes d’ordre méthodologiques posés par le concept de «culture»(1)
Le concept de "culture" pose des problèmes de méthodologie et d’étymologie au niveau de la langue et de la civilisation arabes : Ibn Khaldoun fut le seul penseur qui eut pu intégrer la problématique de «culture» (sans utiliser le terme d’ «Atthakafa»- الثقافة-) à sa vision de la sociologie et de la conjugaison complexe de ses volets spécifiquement arabes tels que : «Omrane Alhadhari» (العمران الحضاري), «Omrane allbadawi» (العمران البدوي) et «Omrane Albachari» (العمران البشري). Ils sont liés dialectiquement au concept opératoire de «Alâassabya» (العصبية) ou cohésion sociale, en combinaison avec les concepts de «civilisation»(الحضارة - et de l’«Etat»(الدولة) . (in «ses “Prolégomènes» -مقدمة ابن خلدون -);Ibn Khaldoun considère que les civilisations montent en puissance et s’orientent vers la décadence. Il s’agit d’une vision universelle de l’histoire qui décrit ces cycles au fur et à mesure qu’ils se développent et disparaissent. Il affirme que chaque civilisation (représenté par un type de pouvoir tel que les dynasties) porte en son sein les germes de sa propre décadence. Par conséquent, les processus de décadence des dynasties arabes depuis le XXIIème siècle grégorien, ont eu des effets dévastateurs sur l’équilibre et la cohésion des sociétés amazighes au niveau de l’ensemble du grand Maghreb plus particulièrement à la suite de la dislocation de l’Etat ambitieux berbère almohade
Parmi les chercheurs contemporains qui n’ont pas aménagé sérieusement leurs efforts pour élaborer et réhabiliter le concept de «culture» (الثقافة), nous citons Malek Bennabi qui considéra que ce concept n’a pas acquit un «caractère complet»- (مفهوم مكتمل) dans la langue arabe et qu’il s’agit d’un concept emprunté à l’Europe qui le forgea et le développa au cours des siècles de sa renaissance-. ("مشكلة الثقافة" لمالك ابن نبي)
Le terme d’ «Atthakafa»- الثقافة- qui correspond au concept de la sociologie moderne de «culture» ne faisaient pas partie du vocabulaire de la langue arabe au temps de la domination arabo-islamique sur les sociétés amazighes du Maghreb.
Malek Bennabi retient le «vide culturel» et le narcissisme du modèle de musulman qui se croit parfait (après avoir accompli ses prières ou ses «cinq piliers» –اركان الاسلام-) sans «chercher en lui tout souci de perfectionnement» comme des facteurs de la «stagnation» de la société arabo-musulmane. Il trouve dans ce qu’il appelle «la paralysie morale» exprimée dans le dogme : «la religion musulmane est une religion parfaite» ou «nous sommes des musulmans donc nous sommes parfaits»… «la plus grave parmi les paralysies, celle qui détermine dans une certaine mesure les deux autres (sociale et intellectuelle)» (NOTE 4).
Une telle paralysie morale se combine à notre avis à la paralysie politique exprimée dans le caractère dogmatique et obscurantiste des régimes politiques arabes excluant tout au long de l’histoire l’amazighité en tant que civilisation, voire en tant que langue (لغة), que culture ( ثقافة ) et qu’identité (هوية) susceptible de lui assigner un rôle constructif dans le développement d’une société juste, multiculturelle et ouverte sur les sciences et le monde.
Cette double paralysie est à l’origine de l’avènement de la crise de la pensée politique et intellectuelle arabe qui a conduit inéluctablement à l’état de stagnation et de sous-développement dans lequel se trouve l’ensemble des nations arabes d’aujourd’hui : La permanence du sous-développement du monde arabe n’est pas seulement le produit (historiquement constitué) de la domination capitaliste mondiale ( facteur extérieur), mais elle est avant tout le fait d’une défaillance des méthodologies de réflexion (à l’intérieur) en matière d’assimilation des pensées universelles, de conception de modèle économique de développement, d’adaptation aux nouvelles innovations technologiques et de maitrise des sciences fondamentales et des sciences sociales et humaine (NOTE 5)
2-*Le statut particulier et à connotation idéologique du concept de «civilisation» (NOTE 2) :
Dans le langage courant, le mot civilisation est associé à un jugement de valeur. Une simple comparaison avec le sort qui fut réservé aux peuples amazighs sous la domination arabe, nous permet d’affirmer qu’il est assimilable à la vision ethnocentriste des évolutionnistes occidentaux du XIXème siècle qui opposaient la «civilisation» à la «barbarie» et qui suppose que les sociétés traditionnelles de l’Afrique comme n’étant pas «civilisées». Le grand sociologue moderne Norbert Elias note «qu’au XIXe siècle, la notion de civilisation avait fini par avoir une seule fonction générale : celle de symboliser le sentiment de supériorité de l’Occident». Au Maghreb amazigh passé sous la domination arabe, la notion de «civilisation» symbolisait le sentiment de la supériorité de la culture et de l’idéologie arabes….C’est grâce à l’anthropologie moderne, qu’on commence à comprendre que la civilisation n’est pas un attribut des sociétés industrialisées développées ou des dynasties dominantes quelconques (à l’instar des pouvoirs arabes en Afrique du nord amazigh), puisque «toutes les sociétés humaines connaissent une forme de civilisation».
· Aujourd’hui au temps de la mondialisation, le clivage entre civilisés et non civilisés recule significativement malgré la montée des populismes et des idéologies extrême droitières. Elle engendre inéluctablement l’émergence de nouvelles mentalités à caractère universel prônant la tolérance et le respect de la diversité culturelle à contre courant de l’hiérarchisation des civilisations fondée sur la supériorité de l’occident sur le reste du monde
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Tout au long des «missions islamiques» (الفتوحات الاسلامية), ce sont les concepts à connotation idéologique et théologique de la «Oumma» (الامة) et de «civilisation» (الحضارة) qui marquèrent les discours des penseurs et des dirigeants politiques du monde arabo-musulman, avec la sauvegarde du caractère «exotique» et folklorique de la culture amazighe sous la domination des dynasties arabes successives au Maghreb. Même les fondateurs de la pensée de la renaissance (فكر النهضة) tels que Jamal Addine Al’fghani et Mohamed Abdou et leur disciples du Nationalisme arabe (القومية العربية) et de l’islam politique (الاسلام السياسي) n’eurent jamais réussi à intégrer la «l’amazighité» au tissus sociologique et au champ culturel arabo-musulmans.
- L’amazighité (dans sa singularité, sa diversité, sa part dans l’universalité) en tant qu’identité culturelle, n’a pas fait seulement l’objet de négligence politiquement délibérée depuis le début de la domination politique et idéologique arabe, mais elle s’est progressivement altérée et désintégrée grâce à la permanence du pouvoir aristocratique et centralisé fondamentalement omeyyade au sein du grand Maghreb ayant fonctionné comme une négation pure simple de la civilisation amazighe réhabilitée aujourd’hui comme l’une des civilisations les plus raffinées au monde. Elle s’ajoute à la stagnation intellectuelle engendrée par l’application d’une jurisprudence islamique d’obédience Malékite ultraconservatrice et aux effets dévastateurs des actions obscurantistes des marabouts et «sheikhs» congréganistes des «tarikas» sur la vie sociale et culturelle des communautés amazighes.
A titre de rappel, les peuples amazighs du Maroc ont subi exceptionnellement depuis l’avènement des dynasties arabes (saâdienne et alaouite) les effets durables d’aliénation et de désintégration sociopolitiques et culturels engendrés par le paradoxe politique et théologique suivant (NOTE 6) : Aux imperfections de l’application d’une jurisprudence islamique (gérées historiquement en parfaite symbiose avec le caractère despotique du pouvoir politique) et de l’impossible séparation de la gestion du pouvoir politique des dogmes théologico-religieux, s’ajoute (suivant la nature des régimes politiques arabo-islamiques) la primauté du principe irrationnel et obscurantiste d’«obéissance à ceux qui détiennent le commandement» ( وا طيعوا ا و لي الا مر منكم ) conjuguée à l’hérédité du pouvoir politique des sultans et des Khalifes (NOTE 7) par rapport au principe universel de légitimation populaire .
A l’échelle du monde dit arabe, de telles déviations de nature totalitaire n’ont pas seulement engendré progressivement la désintégration et l’aliénation multiforme des cultures locales (dont l’amazighité au Maghreb), mais elles ont permis aux Khalifes arabes (particulièrement sous le pouvoir omeyade) une asphyxie générale de la liberté de pensée (NOTE 8)
Les pouvoirs arabes d’obédience omeyyade ont continuellement privé les peuples amazighes des fondements et des acquis de la «civilisation» arabo-islamique réalisée au temps de l’âge d’or de l’islam (NOTE 9) qui fut marquée par la floraison littéraire, intellectuelle, scientifique, philosophique et le raffinement culturel et artistique.
Cette mise à l’écart des communautés amazighes vis-à-vis des volets rationnel et scientifique du patrimoine arabo-islamique (NOTE 10), fut reconduite durablement par les dynasties arabes (omeyyade, Sâadienne et Alaouite) qui ont consolidé le système de gestion du pouvoir à caractère despotique et totalitaire, tout en fixant comme objectifs exclusifs de l’Etat théocratique à partir du 7ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle : l’emprise totale sur les activités économiques, l’instauration du monopole sur le commerce, l’accaparement de plus de terres, voire l’asservissement d’une partie de la population (convertie de force en esclaves) en faveur des aristocraties féodales et commerçantes qui incarnaient l’Etat central bureaucratique, en violation des normes sociales fondées sur la démocratie locale, la propriété collective et l’aspiration à la liberté dont jouissaient les communautés paysannes berbères.
Pire, les hommes et les femmes amazighs furent continuellement traités (tout au long de la domination arabe) comme des êtres de second ordre. Il fallait attendre la colonisation française pour voir se développer la rationalité bureaucratique et administrative, l’immatriculation des terres et le découpage spatial qui permettront finalement aux communautés amazighes de jouir du statut de citoyenneté et de bénéficier légalement du droit d’acquérir et de préserver durablement des propriétés.
A ces processus de désintégration et d’aliénation généralisées, s’joutent les implications structurelles (d’ordre humain et socioculturel) engendrées progressivement par la faillite du «nationalisme arabe» et l’échec affiché des modèles de développement économique adoptés par les régimes arabes depuis l’indépendance sur la culture amazighe et sur le niveau de vie de l’ensemble des marocains.