Mondialisation et gestion hautement perfectionnée des multinationales et de l'économie internationale
Depuis le déclenchement de la crise économique et financière mondiale (2008-2015) au second stade de la mondialisation, nous assistons à la genèse de nouvelles formes de mobilisation et de placement de fonds spécifiques au capitalisme financier, et de nouvelles formes d’investissements (économie de l’immatériel) visant le savoir, l’innovation, l’information, la communication et la rigueur de gestion, et intégrant les dispositif préalable de la «sécurité économique», à savoir :
1°-Le développement de nouvelles techniques de gestion hautement perfectionnées
Elles intégrent les nouvelles contraintes prévisionnelles liées à l ’ I. E. ( Intelligence Economique ), à la S.E.( Sécurité Economique ) et à la protection spécifique des hautes technologies liées à la Sécurité et à la Défense (NOTE 1), en prévention des risques financiers, économiques et politiques.Malgré le recul relatif de l’hégémonie américaine sur l’économie internationale à l’ère de la mondialisation, en raison du développement de la puissance économique, technologique et financière des pays dits émergent (en l’occurrence la Chine), nous relevons en même temps une volonté soutenue de maîtriser et d’exploiter les technologies avancées (en dehors de l’Europe), liées essentiellement à la sécurité et à la défense européenne, à savoir :
Il s’agit d’abord selon les auteurs précités d’une entrée de sociétés américaines dans le capital des sociétés françaises et européennes à partir de l’année 2000, dont les technologies considérées comme hautement sécurisées et liées :
- à la « sécurisation des documents,
- aux technologies de la carte à puce
- aux cartes d’identité et bancaires,
- à la cryptographie.,
- aux logiciels liés à la sûreté et à la sécurité des systèmes,
- aux matériaux composites,
- à la nanotechnologie …» (idem) etc.
Une telle entrée dans le capital exprime en réalité une « volonté américaine de transfert des technologies identifiées comme critiques pour la défense et la sécurité nationale» :
1- L’entrée de la société américaine TPG (Texas Pacifics Group) dans le capital de la société française GEMPLUS ( «premier fournisseur mondial de solutions axées sur » les produits de ces technologies hautement sécurisées), à hauteur de 26%, est l’un des exemples le plus significatif d’un tel soucis de maitriser et d’exploiter cette haute technologie en dehors de France, et ce, malgré le rôle de GEMPLUS depuis 2004, dans l’élaboration des systèmes de sécurisation auprès des différentes administrations américaines (département de la sécurité nationale, ministère de l’intérieur, du trésor et même de la NASA) ( Idem );
2- L’autre exemple d’entrée de sociétés étrangères dans le capital des sociétés françaises et européennes produisant des technologies sensibles et avancées, est l’entrée de la société américaine évoquée TPG et de la société SPECTRUM EQUITY en 2004 à hauteur de 22%, dans le capital de EUTELSAT (« premier opérateur européen de satellite devenue « société anonyme de droit français » depuis en 2001»), et qui a avait été fondée en 1977 par 17 pays européens, * Au niveau européen, l’offensive américaine de prise de contrôle d’une partie du capital dans le secteur industriel de la défense, n’est pas seulement liée à des motivations financières, économiques et stratégiques, mais elle exprime probablement une volonté de puissance politique.
- Acquisition ou prise de contrôle (par sociétés locales interposées) des sociétés européennes liées au marché de la défense par CARYLE ( fonds d’investissement américain), telles que :
1-Société italienne FiatAvio (ayant contribué à l’élaboration du système de propulsion de la fusée ARIANE, et importante filiale industrielle de défense européenne) ;
2-Société suédoise BOFORS DEFENSE ( de fabrication d’armes navales, d’artillerie et de « munitions intelligentes ») ;
3-Société britannique QUINETQ ( dotée de « laboratoires de recherches et de développement de l’armée britannique »)
- Prise de contrôle par les deux sociétés américaines GENERAL DYNAMICS et UNITED DEFENSE des cinq unités de production des groupes de défense européens : unité suisse MOWAG, unité autrichienne STEYR, unité espagnole SANTA BARBARA, unité allemande EWK, unité suédoise BOFORS (idem)
Le problème majeur qui inquiète les Américains, est la capacité que la Chine aura à acquérir d’ici 2050, de maîtriser et de dominer les réseaux informatiques mondiaux (de Cyber-attaque), qui lui permettrait d’exploiter et de pirater à distance ( grâce à la formation d’une armée de cadres informaticiens de haut niveau), les résultats de recherches relevant des technologies les plus avancées, y compris celles liées à la Sécurité et la Défense ! ( tout reste à croire que Israël évolue dans le même sens ! )
Il faut signaler au passage, que les pays arabo-islamiques (en dehors des perspectives de développement technologique de l’Iran et du Qatar), contrairement à Israël, sont à un million d’années lumières de la maîtrise de ces technologies hautement sécurisées, en raison de l’incompétence de leurs dirigeants politiques et de la volonté affichée des pays occidentaux (particulièrement depuis le 11 septembre 2001) d’empêcher l’accès éventuel du soit disant « terrorisme international » (en l’occurrence islamique) à ces technologies en rapport avec les logiciels liés à la sécurisation des systèmes ( sécurité et défense nationales, centres de recherches) et des documents ( cartes à puces, cartes d’identité et bancaires ) etc. !!
Ce que nous regrettons amèrement, c’est l’indifférence générale et affichée des pouvoirs publics du monde arabe ( en l’occurrence de notre cher pays) vis-à-vis de l’intelligentsia et des hauts cadres ayant reçu une formation intrinsèque en matière des sciences et techniques et des sciences économiques de développement, alors que l’ensemble des pays industrialisés ( y compris les pays émergent), s’engagent dans une course acharnée et de concurrence internationales pour attirer les cerveaux et consolider l’investissement dans le savoir et les compétences à l’ère de la mondialisation.
Pour ces raisons, nous sommes tout à fait en droit d’informer le lecteur sur l’ampleur tragique des écarts qui séparent la communauté arabo-islamiques de la gestion et des perspectives du développement technologique qui s’annonce à l’ère de la mondialisation (qui n’apporte pas seulement la crise mais tout d’abord le progrès et le bien être ), en vue de rafraîchir la mémoire de ces irresponsables qui nous gouvernent et qui ne savent faire rien d’autre que de s’enrichir tout en continuant d’ignorer et de minimiser les conséquences (« gravissimes », lointaines et futures ) de ce décalage sur l’avenir des peuples, en raison de leur ignorance et de leur incompétence !.
2°)- Le nouveau rôle des pays dits émergents:
La prise de conscience des pays émergent (détenteurs de volumes colossaux d’argents ) de bénéficier des transferts réels de technologies comme condition d’accès à leurs marchés : Les Etats du sud (exportateurs du pétrole, de gaz et autres matières premières) détenteurs des «fonds souverains » (Fonds étatiques issus d’excédents monétaires ou excédents de la balance courante et gérant des actifs financiers à long terme) et initiateurs des «fonds d’investissements» (avec ses deux variantes de capital investissement ou Private Equity ET de Fonds spéculatifs ou Hedge Funds), s’imposent de plus en plus en tant que décideurs économiques à l’échelle mondiale ;- Le recours aux stratégies immorales et hautement perfectionnées des entreprises pratiquant les LBO (Leverage Buy Out ) ou rachat d’entreprises performantes dans des conditions rigoureuses par recours au surendettement (recours au crédit) et utilisation excessive de l’effet de levier , c’est à-dire, par investissement en capital en association avec les dirigeants de l’entreprise acquise en vue de sa haute rentabilisation.) ;
- L’option pour les «gestions alternatives» ou «fonds de couverture» ( Hedge funds) usant d’un maximum d’instruments financiers et promettant à une clientèle privée ou institutionnelle généralement aisée, un rendement absolu, élevé et sans risques ;
3°)- Le perfectionnement de la gestion de l’ « économie de l’immatériel » fondée sur l’innovation, l’information et la communication, etc. ;
- Le développement de nouvelles techniques de gestion intégrant les nouvelles contraintes prévisionnelles liées à la « sécurité économique », en prévention des risques financiers, économiques et politiques.
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4°) La problèmatique du réchauffement climatique :
-La mondialisation ne porte pas seulement en elle les germes des crises financières, mais elle s’accompagne inéluctablement d’une aggravation du coût du réchauffement climatique (effets de serre) : la part moyenne de ce coût dans le P.I.B. ( Produit Intérieur Brut ) mondial est de l’ordre de 16% ; elle est de 11% pour l’ensemble des pays en voie de développement ; elle ne représente que 2% pour les Etats Unis et la Chine qui émettent pourtant 40% de gaz à effet de serre mondial. Ainsi, si les pays industrialisés polluent plus l’atmosphère ( avec toutes les conséquences économiques, particulièrement en matière de la préservation de la santé des peuples de la planète), se sont les pays pauvres non industrialisés qui paient le prix de ce gâchis, et qui s’ajoutent aux inégalités dont ils souffrent déjà à l’occasion du développement des échanges internationaux. Sauf une «transition énergétique et écologique»(axée sur le développement des énergies durables et propres) pourrait sauver la planète des effets destructeurs des effets de serre---------------------------------------------------------------------------------------------------
(NOTE 1 ) :
Pour plus de précisions sur la SECURITE ECONOMIQUE et les technologies hautement sécurisées, voir l’excellente étude élaborée par Alexandra GUY et Xavier BASCHER, intitulée : : « capitalisme financier et sécurité économique » - édition de l’INHESJ- Paris février 2011)
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