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dimanche 2 juin 2019
Au-delà de l’avènement du rationalisme philosophique qui fut essentiellement au fondement de la philosophie des sciences et de l’épistémologie, plusieurs événements relevant de l’innovation humaine ont marqué la pensée philosophique des lumières en Europe et contribué au développement et à la consolidation de l’esprit de Science (ou relancé la révolution scientifique):
mardi 28 mai 2019
PHILOSOPHIE OCCIDENTALE (TITRE II) : Origine, évolution et courants de pensée anciens et contemporains
I- Qu’est ce que la philosophie ?
La question de la définition et de l’évolution de la philosophie, a donné lieu à des nombreux débats. Les historiens de la philosophie s’accordent à conclure que l’esprit de l’encyclopédisme est révolu et que cette branche de la pensée (la plus noble certes) tend à se rétrécir au nom du processus de la spécialisation et de l’éclatement de la connaissance humaine, même si la polémique qui oppose les réalistes aux antiréalistes par exemple, dans le champ de l’épistémologie, remonte au moins au xviie siècle. De nos jours, cette polémique a pris toute une série de nouvelles dimensions. Aujourd’hui, dans l’éventail des théories élaborées par les contemporains, c’est le «constructivisme épistémologique» qui occupe le premier plan. Nous ne pouvons ne pas rendre un hommage solennel à l’Ecole de Francfort, qui demeure la plus avancée et la plus critique dans toute l’histoire de la philosophie occidentale.
1°) Problématique complexe de la définition selon Claude Henry du Bord (in « le grand livre de la philosophie »)
«Étymologiquement, «philosophia» n'est pas une construction moderne à partir du grec, mais bien un mot de la langue grecque elle-même, depuis l'Antiquité. «l'amour de la sagesse») sert à désigner une activité et une discipline existant depuis l'Antiquité et se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l'existence humaine, ou encore comme un savoir systématique. Différents buts peuvent lui être attribués, de la recherche de la vérité, et de la méditation sur le bien et le beau, à celle du sens de la vie, et du bonheur, mais elle consiste plus largement dans l'exercice systématique de la pensée et de la réflexion. Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d'idées, la philosophie peut aussi se concevoir comme une activité d'analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts. Le terme se compose des mots «ami» (philos) et «sagesse, savoir» (sophía), la «philosophie» signifiant ainsi : «amour de la sagesse» ou «amour du savoir». La philosophie est à plusieurs reprises définie par Platon comme étant en opposition avec les désirs «humains» : philo-hèdonos (amour du plaisir), philo-sómatos (amour du corps), ou philo-nikos (amour de la victoire). Pour lui, elle s'exerce plutôt dans la partie «plus qu'humaine» des êtres humains, c'est-à-dire dans une pratique purement intellectuelle, et elle est synonyme de φιλομαθια (philomathia) : «amour de la connaissance »
2°)Les branches de la philosophie (Idem)
· la métaphysique et ses diverses branches («Y a-t-il des réalités immatérielles ?», «Dieu existe-il ?», «L'âme est-elle immortelle ? Incorporelle ?»)· l'ontologie, rattachée ou non à la métaphysique selon les interprètes («Qu'est-ce que l'être ?», «Pourquoi y a-t-il de l'être plutôt que rien ?»)
· la philosophie de la religion, partiellement rattachée à la métaphysique dans la mesure où elle tente de définir le divin et pose la question de l'existence de Dieu, qu'elle double d'une interrogation sur la nature du sacré généralement.
· la morale ou l'éthique : discipline pratique et normative servant à définir la meilleure conduite pour chaque situation : («Quelle est la fin des actions humaines ?», «Le bien et le mal sont-ils des valeurs universelles servant à définir cette fin ?»).
· la philosophie politique («D'où peut provenir la légitimité du pouvoir ?», «Quel est le meilleur régime politique ?» «La morale peut-elle et doit-elle guider l'action politique ?»)
· la philosophie du droit («Quelles sont les relations entre Droit et Justice ?», «Comment naissent les normes judiciaires ?», «Selon quels critères faut-il les juger ?»)
· la gnoséologie ou théorie de la connaissance («D'où provient la connaissance ?», «Qu'est-ce que la vérité ?»)
· l'esthétique («Qu'est-ce que le beau ?», «Qu'est-ce que l'art ?»)
· la philosophie de l'esprit («Quelles sont les relations entre corps et esprit ?», «Comment fonctionne la cognition ?»)
-la philosophie de la logique
· la philosophie de l'action («La Liberté est-elle illusoire ?»)
· la philosophie de l'histoire («L'histoire est-elle régie par des lois, une obligation, ou est-elle le fruit absurde de la contingence ?»)
· la philosophie du langage («Quelle est l'origine du langage ?», «En quoi le langage se distingue-t-il d'autres dispositifs de communications ?», «Quelles relations entretiennent langage et pensée ?»)
· l'épistémologie qui est littéralement un discours sur la connaissance (ou encore sur la science dans une acception restreinte assez courante) et rejoint dans ce sens la gnoséologie ou théorie de la connaissance, tout en se référant aussi à la méthodologie ainsi qu'aux philosophies du langage et de l'action.
La plupart des grandes pensées philosophiques débordent de leur domaine originel, et tentent d'apporter des réponses à plusieurs problèmes philosophiques.
« A lire les livres et les philosophes suivants :
– Sur Dieu et la Métaphysique :
§ La Monadologie de Leibniz
§ Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche
§ L’Etre et le Néant de Sartre
§ Kant : Critique de la raison pratique
§ Hume : Traité de la nature humaine
§ Spinoza : L’éthique
§ Hans Jonas : Le Principe responsabilité
§ Epicure : Lettre à Ménécée
§ Platon : La République
§ Kant : Projet de paix perpétuelle
§ Hobbes : Le Léviathan
§ Rousseau : Du contrat social
§ Rawls : Théorie de la Justice »
« Histoire de la philosophie occidentale
En relation avec les événements politiques et sociaux, de l'Antiquité jusqu'à nos jours » (Trad. de l'anglais par Hélène Kern
---------------------------------------
*Collection Bibliothèque des Idées, Gallimard)
NB. « Histoire de la philosophie occidentale
(introuvable en français depuis 1953 et rééditée aux Belles Lettres)
-----------------------------------------
*LIVRE 2 : Claude Henry du Bord : «le grand livre de la philosophie»
-----------------------------------------------
*LIVRE 3 : Maurice Merleau-Ponty, professeur au Collège de France : Les Philosophes célèbres. Paraissant aux éditions d’art de Lucien Mazenod
-----
*LIVRE 4 : La philosophie de A à Z – Edition Hatier
-----------------------------------
*Collection : « Apprendre à philosopher »
----------------------------------------------,
· la philosophie de l'action («La Liberté est-elle illusoire ?»)
· la philosophie de l'histoire («L'histoire est-elle régie par des lois, une obligation, ou est-elle le fruit absurde de la contingence ?»)
· la philosophie du langage («Quelle est l'origine du langage ?», «En quoi le langage se distingue-t-il d'autres dispositifs de communications ?», «Quelles relations entretiennent langage et pensée ?»)
· l'épistémologie qui est littéralement un discours sur la connaissance (ou encore sur la science dans une acception restreinte assez courante) et rejoint dans ce sens la gnoséologie ou théorie de la connaissance, tout en se référant aussi à la méthodologie ainsi qu'aux philosophies du langage et de l'action.
La plupart des grandes pensées philosophiques débordent de leur domaine originel, et tentent d'apporter des réponses à plusieurs problèmes philosophiques.
3°)- Apprendre de la philosophie !
1°Conseil préalable
(extrait du site : ):« A lire les livres et les philosophes suivants :
– Sur Dieu et la Métaphysique :
§ La Monadologie de Leibniz
§ Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche
§ L’Etre et le Néant de Sartre
-Sur la morale :
§ Aristote : Ethique à Nicomaque§ Kant : Critique de la raison pratique
§ Hume : Traité de la nature humaine
§ Spinoza : L’éthique
§ Hans Jonas : Le Principe responsabilité
§ Epicure : Lettre à Ménécée
– Sur la Politique:
§ Marx : Le Capital, Manuscrits de 1844 Manuscrits de 1844 (économie politique & philosophie), le manifeste du parti communiste§ Platon : La République
§ Kant : Projet de paix perpétuelle
§ Hobbes : Le Léviathan
§ Rousseau : Du contrat social
§ Rawls : Théorie de la Justice »
* A consulter la bibliographie sommaire
*Livre 1 : BERTRAND RUSSELL (éminent philosophe britannique du XXe siècle, qui apporta des contributions décisives dans les domaines de la logique et de l'épistémologie).« Histoire de la philosophie occidentale
En relation avec les événements politiques et sociaux, de l'Antiquité jusqu'à nos jours » (Trad. de l'anglais par Hélène Kern
---------------------------------------
*Collection Bibliothèque des Idées, Gallimard)
NB. « Histoire de la philosophie occidentale
(introuvable en français depuis 1953 et rééditée aux Belles Lettres)
-----------------------------------------
*LIVRE 2 : Claude Henry du Bord : «le grand livre de la philosophie»
-----------------------------------------------
*LIVRE 3 : Maurice Merleau-Ponty, professeur au Collège de France : Les Philosophes célèbres. Paraissant aux éditions d’art de Lucien Mazenod
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*LIVRE 4 : La philosophie de A à Z – Edition Hatier
-----------------------------------
*Collection : « Apprendre à philosopher »
----------------------------------------------,
II- Histoire de la philosophie ou les grandes figures de la philosophie occidentale
A- Le génie grec
1-: Socrate :
Grande figure de la philosophie grecque, personnage mystérieux, il est né probablement à Attique en -470 et il est mort à Athènes en -399 après sa condamnation à mort. Ses bourreaux le poussait à boire la cigüe (suivant le témoignage de Platon dans l’Apologie de Socrate). Il n’a laissé aucun écrit, ses pensées nous ont été retransmises par son élève Platon.
Socrate, fondateur de la secte des péripatéticiens, né à Stagire en Macédoine
2- : Platon (427-347 av. J.-C.) :
Platon reconnu comme fondateur de la philosophie de la raison, il est connu pour avoir laissé une œuvre philosophique considérable, sous formes de dialogues.
Suivant le site , Platon «nous conduit de l’opinion (connaissance inférieure, faculté intermédiaire saisissant les choses qui flottent entre le néant et l’être absolu), jusqu’à la science (connaissance rationnelle permettant d’atteindre l’essence de la vérité ) : Itinéraire qui hante encore notre temps et auquel se réfèrent encore bien des penseurs et des savants contemporains ».
3-: Aristote (384-322 av. J.-C.) :
L’œuvre d’Aristote qui forme une véritable encyclopédie englobe la totalité des sciences de son époque. Il avait laissé ses manuscrits à son successeur Théophraste.
Le regroupement des ses ouvres de logique sous forme d’Organon fait de lui le fondateur de la logique formelle. Ses œuvres portent sur divers domaines de connaissances : poétique, physique, rhétorique, science naturelle, étude et histoire des animaux, philosophie, métaphysique, psychologie ou traité sur l’âme, morale, politique.
4- :Philosophie hellénistique :
On appelle la période hellénistique celle qui court de 323 avant JC (date de la mort d'Alexandre le Grand), à 30 avant JC (date de la mort de Cléopâtre). La philosophie hellénistique est l’ensemble de courants de pensées philosophiques développés et élaborés au cours de cette période. On doit considérer par conséquent que l’époque hellénistique inclut également une bonne partie de la philosophie romaine (textes de Cicéron, de Varron, Lucrèce ) avant que le platonisme s’achève avec Sénèque vers 58 et 65 avant d’atteindre son sommet avec Plotin en 205 après JC .
B-: Philosophie arabo-islamique (voir note site «Quintessence Connaissance Tolérance», rubrique : Sciences et philosophie-PH-Islamique)
C- la philosophie occidentale : du moyen Age à l’époque moderne
A-Au moyen âge :
Le Moyen Age intellectuel correspond à l’époque où l’enseignement philosophique est donné par le clergé séculier. Il s’achève au XIVe siècle (où l’Église ne joue plus le rôle essentiel), c’est celle de l’introduction de la pensée rationnelle, issue de la Grèce, dans une civilisation chrétienne axée essentiellement sur la solution du problème des rapports de la raison et de la foi. Il s’agit d’une période qui va du VIe siècle environ jusqu’à la Réforme, au cours de laquelle des efforts considérables furent déployés pour réaliser l’unité politique et religieuse de l’Occident. Le moyen Age commence donc après les grandes synthèses néo-platoniciennes orientales (Plotin, Proclus et Damascius, Denys l’Aréopagite), et après la grande synthèse occidentale de saint Augustin.
B- De la Renaissance à la pensée des Lumières
*- Dans son ouvrage consacré à cette période historique déterminante de l’occident, Catherine Volpilhac-Auge, résume et définit avec précision les grands traits de l’évolution de la pensée philosophique :«.époque où littérature et philosophie sont deux faces complémentaires d’une même démarche intellectuelle. Les étapes de cette évolution peuvent être déclinées comme suit : le statut du scepticisme à la fin du xvie siècle (Sextus Empiricus, Agrippa von Nettesheim, Montaigne), l’influence de Montaigne et de Charron au xviie siècle (La Mothe Le Vayer, Gassendi), la réaction de l’Eglise et la constitution du rationalisme classique comme nouvelle “Philosophie chrétienne” (Descartes, Malebranche : position critique de Pascal), l’échec du rationalisme théologique et la naissance du rationalisme philosophique - anti-chrétien - au tournant du xviie siècle (Spinoza, Bayle, les manuscrits philosophiques clandestins, les “Lumières radicales”) et, enfin, la constitution du “High Enlightenment” et de la prestigieuse “philosophie des Lumières” (Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, Condillac). Cette évolution de l’histoire des idées, qui met en évidence la pertinence d’une perspective longue - de la Renaissance aux Lumières -, s’accompagne d’une évolution de la libre pensée ».( in, De la Renaissance aux Lumières : évolution des idées et édition des textes- 2006).
*- Le site , définit avec rigueur le projet Philosophique des Lumières :
« Le projet des Lumières est de substituer la raison partout où c’est possible: face à la foi aveugle, à la superstition, au régime autocratique et arbitraire, à la force brute et à la ruse en politique, au poids de la tradition dans les institutions sociales, aux instincts primitifs ou aux sentiments incontrôlés dans les relations et la morale en général. Autrement dit, le projet est de civiliser l’homme et son environnement, en s’appuyant sur la raison humaine. Le siècle des Lumières vise à construire pour l’humanité un avenir qui se caractérise par la rationalité scientifique, la croyance en le progrès technique, la démocratie, la tolérance religieuse (y compris la liberté de ne pas croire en Dieu), la paix universelle, et l’amélioration continue de la vie des peuples tant en termes de confort matériel que culturel et éducatif. Exit les guerres fanatiques, la règle des monarques absolus et des aristocrates privilégiés, ainsi que l’ignorance des populations qui avaient été maintenus dans leur état pendant trop longtemps. Exit l’esclavage, la torture et les peines cruelles… L’objectif du siècle des Lumières était l’autodétermination, c’est-à-dire la faculté à décider pour soi-même en toute indépendance. Sur un plan personnel, chaque individu doit avoir le droit de déterminer par lui-même sa façon de vivre. Sur le plan social et politique, les Lumières prônent un gouvernement démocratique autonome : les citoyens d’une société éclairée n’ont nul besoin d’un monarque ou un autre figure du père pour penser et pour délibérer. Sur le plan de la survie physique, les Lumières prônent un contrôle des forces et des ressources de la nature au profit des êtres humains. Sécheresses, inondations, tempêtes, épidémies, ont rendu l’humanité impuissante vis-à-vis de la nature. En témoigne le fameux poème de Voltaire sur le tremblement de terre de Lisbonne, dans lequel Voltaire s’indigne du fatalisme leibnizien : l’homme doit domestiquer la nature pour maîtriser son destin. La science et la technique sont des éléments clés de l’humanisme des Lumières… ».
* WikipésiA : Les Lumières sont un mouvement culturel, philosophique, littéraire et intellectuel qui émerge dans la seconde moitié du xviie siècle avec des philosophes comme Spinoza, Locke, Bayle et Newton, avant de se développer dans toute l'Europe, notamment en France, au xviiie siècle. Par extension, on a donné à cette période le nom de siècle des Lumières. Le mouvement de renouveau intellectuel et culturel des Lumières reste, au sens strict, européen avant tout, et il découle presque exclusivement d’un contexte spécifique de maturation des idées héritées de la Renaissance.
*Les implications politiques de la philosophie des Lumières :
-En complément du Contrat social de Jean Jacques Rousseau, John Locke avait défini la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif dès le début du 17ème siècle. L’idée de séparation des pouvoirs sera reprise par Montesquieu et l’étendit à un troisième pouvoir, le pouvoir judiciaire dans De l'esprit des lois (1748).
-L’idée lumineuse d’un gouvernement « rationnel » s’incarna dans la Déclaration d’Indépendance américaine et, dans une moindre mesure, dans le programme des Jacobins au cours de la Révolution française. On peut citer également la Constitution américaine de 1787. Il faut retenir aussi une volonté de «rationaliser» les pouvoirs monarchiques et leurs lois dans divers pays européens dès le milieu du 18ème siècle. L’idée s’incarna dans la Déclaration d’Indépendance américaine et au cours de la Révolution française lors de la brève période de pouvoir des Jacobins. La Constitution des États-Unis d'Amérique (1787) reprend les principes de Montesquieu de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, qui forment la base de toute démocratie.
*Il faut rappeler l’influence hautement significative de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 sur le droit international et des droits de l’homme en général. La liberté de pensée est considérée par les philosophes des lumières comme autonomie et comme maturité intellectuelles de l’homme libre au sein d’une société démocratique.
*La conséquence la plus significative et la plus durable de la philosophies des Lumières sur le monde et l’occident, se cristallise dans l’avènement des pensées dites de la «modernité» dans le sens le plus large du terme (politique, sociologique, économique, technologique..) qui donna un sens nouveau (à partir de début de la moitié du 20ème siècle) à la «démocratie» qui se combine à la laïcité, aux droits de l’homme, à la valorisation des sciences fondamentales pour le bien de l’humanité. La «modernité» suivie de la post-modernité et de l’hyper-modernité (voir D-, infra)
* Les grandes figures des Lumières
§ Jean Jacques Rousseau :
né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone. les ouvrages qui inscrivent durablement Rousseau dans le monde de la pensée : le Discours sur les sciences et les arts (1750), le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes(1755) et Du contrat social (1762). Il renouvelle la pensée des Lumières. Il imagine une cité idéale, développe l'idée de démocratie et d'un contrat passé entre un souverain et son peuple
§ Voltaire (1694-1778) :
Eminente personnalité du siècle des Lumières( le XVIIIe siècle). Voltaire fut un génie capable d’être à la fois poète, philosophe, essayiste, historien et dramaturge. Des œuvres grandioses telles : le Dictionnaire philosophique (1764) ou sa contribution à l’Encyclopédie (1751-1772) :
§ John Locke,
né le 29 août 1632 et mort le 28 octobre 1704. Son Essai sur l'entendement humain (composé de quatre livres) est un ouvrage majeur dans lequel il construit une théorie des idées et une philosophie de l'esprit. Un des premiers grands livre de l'empirisme. Le livre II, Des idées, développe la thèse selon laquelle les idées, matériel de la connaissance, proviennent de l'expérience uniquement. Lelivre IV, De la connaissance, est consacré à la nature et aux limites de la connaissance
· Denis Diderot :
philosophe, mathématicien, physicien et astronome anglais, né en 1643, mort en 1727. Découvertes importantes : Lois du mouvement de Newton, Loi universelle de la gravitation
§ David Hume :
né en 1711, mort en 1776. Hume et Rousseau furent strictement contemporains : nés à un an d’intervalle, Hume mort en 1776 et Rousseau en 1778. Il rédige les trois livres formant le Traité de la nature humaine (1739-1740). Sa pensée est une combinaison d’empirisme, de naturalisme et de scepticisme ? de l’anti-métaphysique et de la critique du principe de Raison. Il entend instituer une connaissance de l'homme où l'expérience prend le pas sur la raison. Seule la causalité permet de concevoir l'idée de quelque chose à venir : «Tout peut être cause de l'ordre et, quand la raison veut en rendre compte, elle s'égare dans l'arbitraire».
· Emmanuel Kant :
né le 22 avril 1724 à Königsberg, capitale de la Prusse-Orientale, et mort dans cette même ville le 12 février 1804, est un philosophe allemand, fondateur du criticisme et de la doctrine dite « idéalisme transcendantal ». « Pense par toi-même » est donc un appel aux peuples et aux individus de se libérer de tout asservissement, de la tyrannie et de toute tutelle. La pensée des lumières selon Kant est un appel aux hommes à devenir autonome et adulte, à devenir « seuls maitre de leur raison », dans une situation de « libre circulation des opinions et des idées » et au sein de l’ « espace public démocratique ». L’autocensure est selon Kant un «despotisme spirituel». Le projet de Kant est de libérer l’homme de « sa nature » : nature métaphysique (limites de la raison), nature morale (passions primaires, égoïsme et intérêt privé), nature esthétique( libération des sens) et nature politique .
· Montesquieu :
Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est un penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières, né le 18 janvier 1689 à La Brède et mort le 10 février 1755 à Paris.
*René Descartes :
III- Philosophie occidentale contemporaine
§ Søren Aabye Kierkegaard :
théologien et philosophe danois, né le 5 mai 1813 et mort le 11 novembre 1855 à Copenhague. Champion de la valorisation de la subjectivité à l’encontre des systèmes de pensée qui enferment selon lui l’individu dans un espace clos. En ce sens, il est considéré par certains philosophes contemporains comme le précurseur de l’existentialisme non athée. L’excès de savoir est le moyen pour créer chez l’individu l’oubli de son existence. L’individu doit constamment chercher l’« authenticité » de sa vie dans un « mouvement d’intériorisation ». Celui-ci passe par des stades différents dont le plus important est le stade religieux (dans le sens chrétien du terme). La foi ne se prouve pas, mais elle s’éprouve.
§ Friedrich Nietzsche :
Philosophe allemand (1844 – 1900). La philosophie de Nietzsche est subversive et extrêmement complexe. Elle trouve probablement sa source dans Héraclite et le stoïcisme (avec la reprise du concept de l’éternel retour); Schopenhauer influença sa pensée avant qu’il ne s’en détache. -En tant que philosophe de la «volonté de puissance» (conçue comme plénitude et affirmation de la vie), sa vision nihiliste et relativiste s’est développée contre la transcendance divine et la métaphysique, et considère la théologie comme une illusion grossière. – Critique du nihilisme plus particulièrement des valeurs chrétiennes. Le nihilisme défini comme absence de sens fondamentalement marqué par la «mort de dieu». -La morale est selon lui une «fausse interprétation des phénomènes», voire une «une contrainte prolongée». -Le christianisme est un « grand agent de corruption » au même titre que l’alcool. Citations : «Ce qu'on fait par amour l'est toujours par-delà le bien et le mal.» (Par delà le Bien et le Mal). «Il y a toujours un peu de folie dans l'amour mais il y a toujours un peu de raison dans la folie.» (Ainsi parlait Zarathoustra). - L’homme en se dépassant vers les forces de vie et de création, se transcende vers un type humain supérieur, libre d’esprit et de cœur, vers un surhumain...tout en donnant l’espoir de retrouver le chemin de la vie créatrice et de la volonté de puissance en se plaçant par delà le bien et le mal… – L’art comme production destinée à l’embellissement de toute l’existence est conçu contre «l’art des œuvres d’art» spécifié, délimité et restreint.
§ Gottfried Wilhelm Leibniz :
philosophe allemand (1646-1716). Juriste, historien et diplomate. En tant que scientifique, il invente le calcul différentiel et intégral (mathématiques) et formule la loi de la conservation de l’énergie (en physique). L'Histoire a retenu Leibniz et Newton comme inventeurs du calcul infinitésimal malgré la querelle qui les opposait et les divergences que Leibniz nourrissait contre Newton sur ce sujet en accusant son homologue allemand de plagiat.
§ Georg Wilhelm Friedrich Hegel :
Philosophie allemand, né le 27 août 1770, mort le 14 novembre 1831. – Dans son ouvrage « la religion et la politique », Hegel considère que ‘Dieu n’est pas une substance, mais esprit ; il n’est pas fini, mais infini’. Il s’attaque au problème théologico-politique ramené aux interrogations suivantes : Comment appréhender le rapport entre l’Etat et la religion ? Comment s’articule les deux pouvoirs politique et spirituel ? – L’ouvrage «la phénoménologie de l’esprit» est la première étude philosophique de Hegel écrite au temps de Napoléon Bonaparte à l’âge de 37 ans. Avec son deuxième ouvrage «Encyclopédie des sciences philosophiques», il intègre «l'ensemble des domaines philosophiques, dont la métaphysique et l'ontologie, la philosophie de l'art et de la religion, la philosophie de la nature, la philosophie de l'histoire, la philosophie morale et politique ou la philosophie du droit» (WikipédiA).
Principaux ouvrages de Hegel :
1)Phénoménologie de l'esprit, GF Flammarion, Paris, 2012
2)La Science de la logique, Vrin, Paris, 2015
3)Encyclopédie des sciences philosophiques, Vrin, Paris, 2000
§ Karl Marx (1818-1883) :
la pensée de Marx se présente de prime abord comme une critique de la philosophie (plus particulièrement de la dialectique et de l’idéalisme hégéliens) et une critique de l’économie politique classique (David Ricardo et Adam Smith), tout en fondant une philosophie politique axée sur la mise en évidence de l’articulation de la théorie et de la pratique. Le marxisme est avant tout un double combat : combat contre la philosophie dominante de l’époque et un combat contre une économie politique qui légitime la société d’exploitation du mode de production capitaliste. Deux remarques sont à formuler sur l’évolution de la pensée de Marx : la première a été avancée par Althusser qui dénonce les interprétations idéologiques de la théorie de Marx en relevant une «rupture épistémologique» entre les manuscrits de 1844 procédant à un « matérialisme historique et la conception du matérialisme dialectique de L'idéologie allemande». La deuxième remarque : le passage de la critique de la philosophie à la critique de l’économie politique (exprimée essentiellement dans la publication de l’œuvre Le Capital dont le but est la quête des contradictions de la société capitaliste), reflète la prise de conscience historique (et non spéculative) de la liaison entre la problématique du travail et la problématique de l'aliénation (constat de l'existence de la pauvreté et de la richesse) qui montre finalement où se situent les vrais problèmes.
–Méthodologie philosophique de Marx :
Elle se présente comme le renversement de l’idéalisme de Hegel et une critique renouée autour de la conception de la méthode d’investigation du réel. La dialectique de Hegel est dépourvue selon Marx de la méthode d’investigation et sa philosophie ne peut être critique, car elle se contente de rendre compte de la rationalité du réel sans se doter de moyens de modifier le réel. La critique de Marx à l’égard de Hegel passe par la distinction à laquelle il procède entre «concret réel» et «concret pensé» Il écrit-il : «Hegel est tombé dans l’illusion de concevoir le réel comme le résultat de la pensée qui se résorbe en soi, s’approfondit en soi, se meut par soi-même, tandis que la méthode de s’élever de l’abstrait au concret n’est pour la pensée que la manière de s’approprier le concret, de le reproduire en tant que concret pensé. Mais ce n’est nullement là le processus de la genèse du concret lui-même… Le mode de production de la vie matérielle domine en général le développement de la vie sociale, politique et intellectuelle. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience».
-Théorie et science économique de Marx :
Selon Marx, les «catégories de l’économie bourgeoise, consistent en de telles formes (valeur, monnaie etc.), ce sont des formes de pensée qui expriment avec une validité sociale les conditions et les relations d’un mode de production défini, déterminé historiquement.. ». « Dans toutes les formes de sociétés, c’est une production déterminée et les rapports engendré par elle qui assignent à toutes les autres productions et aux rapports engendrés par celles-ci leur rang et leur importance. ».
Les représentants de l’économie politique, tout en partant d’une représentation mystifiée de la réalité qu’ils observent, réduisent l’évolution des sociétés à un principe qu’ils croient universel, renvoyant à une représentation religieuse dans les sociétés précapitalistes et au droit et à la rationalité dans la société capitaliste.
La pensée marxiste réalise un premier dépassement de l’économie bourgeoise se trouvant au cœur de la critique marxiste de l’économie politique à savoir : le fondement des liens et des rapports sociaux.
Sur ce point les limites de l’économie classique furent dépassées à trois niveaux :
-L’incapacité de concevoir le travail, conduit Marx, à étudier le travail social abstrait ;
-L’incapacité d’expliquer d’articulation entre détermination des valeurs d’échange et la formation des profits , d’où la plus-value chez Marx ;
-Le capital considéré comme catégorie a-historique, conduit Marx à poser le capital comme rapport social de production.
La critique de l’économie politique se réalise au niveau de l’abstraction (du rapport social).
Dans l’économie politique l’abstraction est spéculative, ce sont les idées qui mènent le monde.
Pour Marx, l’abstraction , est une « abstraction réelle ». Le fondement de l’abstraction est matérielle . Il réside dans la manière de produire (manière donc historique) , manière dépendant de la capacité productive que la société peut mettre en œuvre.
Une double séparation fonde des rapports de production :
-Séparation entre producteurs privés, ayant chacun un rapport avec les forces productives et le produit du travail.
-Séparation entre force de travail et moyens de productions appropriés par une partie de la société etc.
D’où une catégorie logique et nouvelle, et une abstraction :
La contraction, qui veut dire essentiellement que la séparation produit le lien social ou le rapport social…
§ L’Ecole de Francfort :
L’Ecole de Francfort est le nom donné à partir de 1950 à un groupe d’intellectuels allemands (Theodor W. Adorno, Max Horkheimer, Herbert Marcuse et Walter Benjamin) qui s’est réuni au sein de l’Institut de Recherche Social fondé par Félix Weil en 1923 pour développer un courant de pensée qui retiendra des Lumières et du marxisme l’idée centrale selon laquelle la philosophie devrait être utilisée comme critique du capitalisme et non un outil de sa reproduction et de sa légitimation. Le concept de théorie critique (inspirée de la dialectique marxiste avant d’être épaulée par le freudisme) est au centre du courant de pensée de l’Ecole de Francfort définie comme répondre à la «crise politique et épistémologique du marxisme». Une « deuxième génération de l’Ecole de Francfort» sera créée par Jürgen Hebermas.
Ouvrages principaux de penseurs de l’Ecole de F rancfort :
* Horkheimer et Adorno : La Dialectique de la raison, qui porte une critique de la société de consommation
* T. Adorno et K. Popper : De Vienne à Francfort. La querelle des sciences sociales Éd. Complexe, 1979,
* ouvrages de Max Horkheimer : 1)En collaboration avec Thodor W. Adorno et Eliane Koufholz, son ouvrage intitulé : La dialectique de la Raison Fragments philosophiques » ; 2) « Notes critiques pour le temps présent » - ; 3) « Le laboratoire de la dialectique de la raison» ; 4) « Nietzsche l'antipode - le drame de zarathoustra» ; 5) «Théorie traditionnelle et théorie critique»- Gallimard 1974. 6) Théorie critique Paris, Payot, 1978 ;
* Ouvrages de Herbert Marcuse :
1)Le marxisme soviétique Paris, Gallimard, 1963.2)Éros et civilisation Paris, Minuit, 1963.
3) L’homme unidimensionnel. Essai sur l’idéologie de la société industrielle avancée Paris, Minuit, 1968, rééd. «Points», 1970.
4)Raison et révolution. Hegel et la naissance de la théorie sociale Paris, Minuit, 1968.
5) L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité Paris, Minuit, 1972.
* Œuvres de Jürgen Habermas
1)Théorie et pratique Paris, Payot, 2 vol., 1975.
2)La science et la technique comme « idéologie » Paris, Gallimard, 1973,
3)Profils philosophiques et politiques Paris, Gallimard, 1974
4)Connaissance et intérêt Paris, Gallimard, 1976
5) Le discours philosophique de la modernité Gallimard, 1988)
6)Logique des sciences sociales puf, 1987.
*Livres et études globales sur l’Ecole de Francfort :
1) Martin Jay : “L’imagination dialectique . Histoire de l’École de Francfort et de l’Institut de recherches sociales » (1923-1950) - Paris, Payot, 1977.
2) Rolf Wiggershaus : L’École de Francfort : histoire, développement, signification puf, 1993.
*Principaux représentants de l’Ecole de Francfort
1°) Max Horkheimer :
né le 14 février 1895 – mort le 7 juillet 1973) est un philosophe et un sociologue allemand. Il est connu pour être le directeur de l’Institut de Recherche social (1930-1960) qui donna naissance à la célèbre Ecole de Francfort.2°) Theodor W. Adorno (1903-1969):
Philosophe, sociologue et musicologue allemandOuvrage écrit Adorno (en collaboration avec Horkheimer) : La Dialectique de la raison, qui porte une critique de la société de consommation,
3°) Herbert Marcuse (1898-1979) :
philosophe et sociologue marxiste4°) Erich Fromm (1900-1980):
considéré comme l'un des fondateurs du freudo-marxism5°) Walter Benjamin (1892-1940) :
philosophe, essayiste, historien de l’art, journaliste et traducteur allemand. Considéré comme romantique et utopiste des lumières. Ses écrits portent sur la philosophie du langage, la théologie et le marxisme, sans admettre la pensée matérialiste marxiste. Benjamin est penseur juif et victime de l’antisémitisme nazi, il est arrêté et conduit au camp de Vernuche avant de se libérer en 1940 grâce à l’aide des ses amis intellectuels. L’ensemble de ses écrits reconstituées sont rassemblés dans Cahier de L'Herne en 2013 ;
6°) Habermas
( né le 18 juin 1929) : -Il incarne le nouveau courant de pensée de l’Ecole de Francfort. En représentant la continuité de la théorie critique, il la place au niveau hautement critique de l’épistémologie moderne (critique de l’ « orthodoxie latente » de Theodor W. Adorno et de Max Horkheimer), sans écarter les apports méthodologiques de l’idéalisme allemand, du marxisme (matérialisme historique) et de la philosophie de Kant et Fichte , tout en développant une pensée combinant matérialisme historique, théorie du développement de Piaget et Kohlberg et la psychanalyse de Sigmund Freud. .
7°) Axel Honneth (élève de Habermas),
né le 18 juillet 1949 à Essen, est un philosophe et sociologue allemand.
IV- Autres penseurs de la postmodernité et de l’hypermodernité
§ Karl Popper :
Grand penseur de la Philosophe des sciences et de l’épistémologie (Né à Vienne en Autriche le 28 juillet 1902 et mort le 17 septembre 1994 à Londres), dont la pensée est méthodologiquement teintée de relativisme, de scepticisme et de pluralisme critique. Karl Popper émet des réserves sur la démarche scientifique de conjectures et de réfutations, il considère que la démarche expérimentale ne permet jamais de vérifier une théorie. Par contre elle permet de l’éliminer si elle est fausse. La méthodologie développée par Karl Popper en tant que représentant du «rationalisme critique», qui remet fondamentalement en cause la méthodologie historiciste et stationnaire platonicienne, complète les thèses marxienne et khaldounienne, en ce sens qu’elle définit les éléments universels du changement social, au lieu d’opter pour la préservation du statu quo et de la stagnation. Selon Popper, «l'historicisme a conduit aux totalitarismes. Plus particulièrement, il s'attache à critiquer audacieusement — grâce à une profonde connaissance des textes — trois philosophes reconnus : Platon, Hegel et Marx. Il leur reproche l'erreur fondamentale de présupposer sur une loi de l'évolution du monde : la décadence des choses réelles chez Platon, le développement de l'Esprit chez Hegel et la lutte des classes chez Marx» (Site académique-Académie de Grenoble). Pour Karl Popper, il y’a nécessité pour toute étude qui prône la rigueur scientifique, du recours à la «technologie sociale» ou l ’introduction de la critique et de la démocratie comme fondements de la Raison, qui doit se combiner à la «sociotechnique», c'est-à-dire une conjugaison des lois naturelles de la société et la création d’institutions susceptibles de protéger la critique et la démocratie, bref d’une structure étatique susceptible de garantir la maitrise des Sciences et de protéger la liberté de pensée et les droits de l’Homme.§ Gilles Lipovetsky :
Représentant par excellence de l’hyper-modernité, essayiste et philosophe français né le 24 septembre 1944. Livres publiés : 1) Les temps Hypermodernes, 2004 ; 2)L’ère du vide, essai sur l’individualisme contemporain- publié en 1983. Il écrit dans ‘les temps hypermodernes: « à partir des années 1980 et surtout 1990, un présentéisme de seconde génération s’est mis en place » « les temps se durcissent à nouveau (…). A l’heure où triomphent les technologies génétiques, la mondialisation libérale et les droits de l’homme, le label postmoderne a pris des rides». Dans son ouvrage «L'écran global : Cinéma et culture-média», il écrit : «L'époque de l'hyperconsommation est paradoxale. Paradoxale parce qu'elle combine sensorialité et hygiénisme, hédonisme et anxiété, dématérialisation et sensualisme, écran et tactilit黧 Marc Augie :
ethnologue et anthropologue français, né le 2 septembre 1935. son ouvrage, «Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité (1992). Il ouvre de nouvelles perspectives de ce qu’il appelle une « anthropologie de la surmodernité».
§ Michel Foucault :
philosophe français né le 15 octobre 1926 et mort le 25 juin 1984. Considéré comme représentant du postmodernisme. Etude sur le rapport entre savoir et pouvoir suivant une méthodologie poststructuraliste.§ Vatimo :
philosophe et homme politique italien. né le 4 janvier 1936 à Turin. «chrétien hétérodoxe et nostalgique». Sa pensée centrée sur l’herméneutique et l’esthétique, est influencée principalement par Friedrich Nietzsche, Martin Heidegger, Karl Marx.§ Autres figures contemporaines de la pensée philosophique de l’occident :
Sigmund Freud :
philosophe et neurologue et père de la psychanalyse, né le 6 mai 1856 à Freiberg et mort le 23 septembre 1939 à Londres.
*Freud fonde la psychanalyse vers la fin du 19ème siècle grâce à la théorisation de l’inconscient et à la conceptualisation de l’appareil psychique de l’homme enrichies par de nouveaux concepts opératoires (inconscient, pulsion, refoulement, transfert, complexe d’Œdipe, névrose etc.), avant d’évoluer vers une combinaison complexe de techniques psychothérapiques associées aux études sur l’hystérie, à l’hypnose et à la «cure psychanalytique» (suite à l'influence de Jean-Martin Charcot et des théories sur l'hypnose de l'École de la Salpêtrière ), et de donner naissance ensuite aux différentes écoles dites postfreudiennes dont Carl Gustav Yung et William Reich furent les principaux fondateurs et représentants.
*L’influence et l’impact de l’œuvre de Sigmund Freud sur la psychologie et la psychothérapie modernes sont considérables. Elle s’annonce dès le début 1920 comme nouvelle discipline des sciences humaines
*Dans son ouvrage « introduction à la psychanalyse, Sigmund Freud annonce et définit l’ampleur de la révolution psychanalytique en soulevant la question de la limite de la Raison et de la volonté humaines conditionnées par les pulsions inconscientes. Il définit ainsi ce qu’il appelait les «trois humiliations» de l’homme en raison de la limite gravissime de son appréciation de la réalité :
1- «L’humiliation cosmologique» : l’homme apprend avec Galilée qu’il voyage sur le dos de la planète terre sans s’en rende compte ! (première limite de la volonté et de la raison humaines) ;
2- « L’humiliation biologique» : L’homme apprend avec Darwin qu’il est en fait un simple animal produit de l’évolution à l’instar des autres espèces qui vivent sur terre (deuxième limite de la volonté et de la raison humaines) ;
3- «L’humiliation psychologique» : l’homme se rend compte avec Freud et sa psychanalyse qu’il n’a aucun pouvoir de maitrise sur les pulsions inconscientes qui déterminent essentiellement son comportement et son mode de vie ( troisième limite de la volonté et de la raison humaines) ;
§ Claude Lévi-Strauss :
anthropologue et ethnologue français ( né le 28 novembre 1908, mort le 30 octobre 2009). Ses recherches ont exercé une influence exceptionnelle et majeure sur les sciences humaines et sociales à l’échelle mondiale, plus particulièrement dans la seconde moitié du 20ème siècle.
§ Max Weber :
économiste et sociologue allemand, né le 21 avril 1864 et mort le 14 juin 1920
§ Durkheim
§ Heidegger
§ Husserl
§ Pascal
§ Schopenhauer
§ Spinoz
§ Bergson :
§ Bourdieu
§ Camus
§ Paul Ricoeur
§ Jean Paul Sartre
§ Georges Balandier :
D- «Modernité», «post-modernité» , «hyper-modernité»
Si la «modernité» (الحداثة) est issue de la philosophie des Lumières (Locke, Kant, Spinoza, Rousseau, Montesquieu, Descartes, Hegel), la «postmodernité»(ما بعد الحداثة) a connu deux étapes : la première , marquée par les apports critiques de Nietzsche et de Heidegger ayant remis en cause la «volonté de puissance» du rationalisme occidental (engendrant des imperfections tels que : le colonialisme, le racisme, l’européocentrisme, le fascisme, l’antisémitisme), et la deuxième marquée par les critiques formulées par Foucault, Darida, Léotard, Vatimo ainsi que par les philosophes de l’Ecole de Francfort tels que Horkheimer, Adorno, Marcuse et Habermas. Alors que l’hyper-modernité ( الحداثة الزائدة) entamée par Lipovetsky et Marc Augie qui relèvent l’importance que prend l’individualisme dans une société plus libertaire et plus critique à l’égard de la mondialisation accélérée, annonce l’amorce des risques liés : à la «fin de l’Histoire» (نهاية التاريخ ), au temps chaotique (ازمن فوضوي وأعمى), à la catastrophe nucléaire (كارثة نووية), à l’emprise sur les Libertés des Technologies d’Information et de Communication (TIC) et à la révolution des nouveaux besoins.
Philosophie occidentale (TITRE I) : terminologie, doctrines et Ecoles philosophiques
I- Terminologie,
doctrines et écoles philosophiques
occidentales
(VOCABULAIRE et auteurs correspondants)
occidentales
(VOCABULAIRE et auteurs correspondants)
VOCABULAIRE
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EXPLICATIONS
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auteurs
penseurs |
Épistémologie
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*Épistémologie : Du grec ancien epistêmê (savoir/science..) ET du logos (science /étude) *L’épistémologie cherche à répondre aux questions suivantes : qu’est-ce savoir ? D’où proviennent les connaissances ? * L’épistémologie cherche à déterminer l’origine, la logique, la valeur, les portées scientifiques et philosophiques : des principes, des concepts fondamentaux, des méthodes, des pratiques, des théories et des résultats des différentes sciences (définition : la TAUPE) *Domaine philosophique qui analyse, étudie et critique toutes les disciplines de la science, ainsi que leur méthode et leurs découvertes (définition du Dictionnaire) ; *Définition WikipédiA : l'épistémologie cherche à répondre à des questions telles que: · Quels sont les objectifs de la science en général, ou de telle science en particulier ? · Par qui, par quelles organisations et par quelles méthodes ces objectifs sont-ils poursuivis et tenus ? · Quels principes fondamentaux sont à l’œuvre ? · Quels sont les rapports internes entre les sciences ? · Par qui et par quelles méthodes sont enseignées les sciences ? · Quelles sont les interrelations entre les théories des différentes sciences ? |
Voir : Introduction à la philosophie des sciences de Hans-Jörg Rheinberger – Editions, La Découverte –Paris -2014 |
dimanche 28 octobre 2018
A propos des méthodologies philosophiques à caractère universel : pour une approche épistémologique de la philosophie: (Ni Dieu, ni Loi ni Foi)
L’objectif assigné à ce texte porteur d’une haute synthèse philosophique, est de contribuer à montrer que la formation des «élites intellectuelles» en orient et en occident ( historiciste et synchronique), égarées par inadvertance et frappées de cécité vis-à-vis des ambitions de changement et de préservation de la Justice entre les hommes sur notre « planète miracle », ne saurait contenir la complexité d’une réalité contemporaine en mutation (combinant démocratie économique, «modernité» et «postmodernité») porteuse des défis innovateurs initiés par le modèle «civilisationnel» occidental ( pragmatique et diachronique ) de développement mondialisé fondé sur la triple culture économique, scientifique et technologique.
Les facteurs historiques de l’évolution du «patrimoine» tant défendu partout sur notre planète terre (le fait religieux remodelée, la fait culturel, le fait national ) essentiellement abstraits et amphibologiques s’entremêlent, alors que les réflexes ancestraux se heurtent aux préoccupations modernes très en vogue de la jeunesse dépolitisée : sacralisé ou modernisé, le culte du patrimoine, passionnel, subi ou maîtrisé, doit être repensé à chaque génération. Mais ce n’est là que l’asymptote d’un phénomène historique qui tire parti des célébrations naïves et ludiques.
L’historicisme politique sur fonds de «nationalisme» immunisant et assommant, a accouché du conservatisme et du dogmatisme, voire du totalitarisme non porteur de changement et d’innovation (Karl Popper).
Le conservatisme, durci, quelque peu traumatisant d’une vision incomplète, s’accorde avec les structures syncopées et l’ostentation de l’inachevé que nous découvrons dans les productions idéologiques contemporaines œcuméniquement démagogiques et extrinsèquement frappées d’aporie, alors que la position radicale à valeur prémonitoire, inaugurale et intrinsèquement iconoclaste et éristique que nous préconisons, se propose de débusquer les illusions des défenseurs du statu quo et s’abstient modestement de faire valoir des prolégomènes structurellement exhaustifs et compartimentés.
Loin d’être une conception de mutation commode, cherche à débarrasser ce conservatisme politique et religieux dominant de toute dimension eschatologique ou cyclique et de tout moteur explicatif ou causalité ultime. Elle remet en cause l’évidence acquise du présent, ligne de démarcation de la modernité, s’obstine à édifier le futur suivant l’axe dialectique du progrès et de la rationalité ( Jürgen Habermas) sans subir les lentes pesanteurs du passé et sans se soumettre à la «dictature du rationalisme» (Theodor Adorno) imprégnée de la pensée unique prônant un nouvel ordre social .
Ce qu’il importe alors de préserver, ce n’est pas tant l’authenticité que la capacité de la Culture à assimiler le progrès scientifique et technologique. Occulter la Culture au bénéfice de la seule lisibilité de l’histoire ne peut qu’embrouiller le fil de l’histoire en jetant la suspicion sur tout effort de restitution hypothétique (à l’encontre de toute investigation relevant de l’éclectisme et de l’érudition ), comme elle nourrit la confusion dans les perspectives sans élargir les horizons. La culture, en tant que «communication réglée» ou qu’«édification d’une logique symbolique», qui, pour « atteindre le réel », il lui faut d’abord «répudier le vécu, quitte à le réintégrer ensuite dans une synthèse objective dépouillée de toute sentimentalité» ( Lévi-Strauss), et de tout attribut dégénérant et aliénant ( Herbert Marcuse ) assigné à «l’intégration sociale» fondamentalement redéfinie en tant que sublimation des énergies instinctives créatrice de «civilisations» assommantes et productives (Sigmund Freud ).
Il n’est pas dénué d’intérêt de rappeler aux éminents intellectuels de l’occident initiateurs islamophobes de la prétendue «supériorité» de la «civilisation judéo-chrétienne» et prêcheurs schizophrènes du panégyrique pro-israélien, que la méthodologie de l’histoire complète celle de l’anthropologie, mais sans se démarquer méthodologiquement du fonctionnalisme sociologique, du dogmatisme archéologique et de l’évolutionnisme ethnologique. L’ethnocentrisme fut malheureusement en occident la «faute toujours recommencée» (Pierre Bourdieu), engendrant en permanence le risque de compromettre la « prénotion » et la «pré-connaissance» de l’objet de toute recherche et de toute connaissance ( Platon) et d’altérer le «rôle des facultés sensibles dans la connaissance» (Kant). « la preuve de l’analyse, écrit Lévi-Strauss, est dans la synthèse. Si la synthèse se révèle impossible, c’est que l’analyse est restée incomplète ».
La restauration (reconstruction), sans l’expulsion de la métaphysique des sciences sociales, de l’obscurantisme des sciences politiques, demeure abstraite , intersubjective et déductive. Choisie pour sa simplicité et sa commodité, elle ne peut être à priori comparative et psychologiquement inductive (David Hume ). Son apriorisme la met en dehors du réalisme épistémologique, du formalisme mathématique et du processus de la connaissance scientifique.
Elle révèle et symbolise la lenteur de l’histoire. Sans doute le charme du passé, de la culture a disparu pour toujours, autant qu’il fût indispensable pour rendre compte des arrangements qui créent l’inoubliable et exprimer le poids de l’historique dans notre présent.
Un symbole doit être complet, explicite, éloquent pour satisfaire la conscience collective et entrer en symbiose avec la modernité non légitimiste des inégalités et non permissive d’une Liberté à coloration ethnocentriste : l’observateur occidental apprend l’«illusion» de ces aberrations et de ces épithètes « au prix de son confort moral et physique ». Les relatives «conquêtes du darwinisme» tant corroborées n’empêchent pas la complexification des choses au passage des « faits biologiques aux faits de culture » : «l’observation modifie la réalité observée. Elle modifie aussi celui qui observe»» (Lévi-Strauss).
L’histoire ne serait donc qu’une expression dynamique d’une structure sociale, un mouvement diachronique autonome qui se donne sa propre signification ( Karl Marx) : un hégélianisme transcendantal renversé, un aristotélisme cathartique purifié ou un platonisme stationnaire redynamisé ( Karl Popper ).
Il n’est plus question d’endosser subrepticement ou par discours rhétorique la responsabilité aux autres pour se morfondre par procrastination en fustigeant le constat amère et le retard accumulé.
Nonobstant la vitalité de la jeunesse ( phagocytée malheureusement par le volet «consommatoire» de l’espace numérique sans initiatives de recherche et sans maitrise technologique), la pensée politique occidentale atteinte de profusion amnésique et porteuse de gravissimes déboires idéologiques (à l’instar des discours rhétoriques et cataleptiques dominants en terre d’islam) est en déphasage culturel par rapport à la logique technologique et au paradigme économique mondialisés.
Elle souffre de déréliction pathognomonique ( par rapport à la floraison médiatique mondialement uniformisée ) et d’une tendance schizophrénique qui ne sont pas prêtes de s’atténuer. Sa crise actuelle rend difficile le présent et le futur incertain au diapason des modes de gouvernance les plus rétrogrades de l’histoire de la planète.
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mardi 11 septembre 2018
Pensée des Lumières, laïcité, modernité et postmodernité
I-)*Rappel des principes orthodoxes de la Laïcité et du développement séculaire au fondement du modèle civilisationnel occidental
Tout en étant conscient des problèmes d'ordre méthodologique qui consistent à transposer la vision de l’Histoire au fondement de la démocratie de l’occident à celle des sociétés arabo-islamiques, nous devons faire un rappel des étapes historiques de la Renaissance de l’Europe qui ont conduit progressivement à la maîtrise des méthodologies universelles des sciences et techniques, à la conception des modèles économiques de développement (ou sécularisation) et à l’adoption des systèmes politiques issus fondamentalement du Contrat Social (légitimité issue exclusivement de la volonté du peuple) qui conduisit dans une première étape au développement séculaire, et dans une deuxième étape plus récente (loi de 1905 principalement) de la laïcité ( en tant que mode de gestion politique de l'Etat fondé sur la neutralité vis à vis des croyances religieuses et confessionnelles).
Ces étapes sont liées à notre avis à deux problématiques théoriques et méthodologiques qui fondent le modèle civilisationnel occidental contemporain à savoir :
Ces étapes sont liées à notre avis à deux problématiques théoriques et méthodologiques qui fondent le modèle civilisationnel occidental contemporain à savoir :
*Les fondements du développement séculaire
*les principes de la pensée philosophique et politique de la Laïcité.
1°)*le développement séculaire en tant qu'aboutissement économique(1) de la "volonté de puissance" rationnelle issue de la pensée des Lumières
Sans définir ici les différentes orientations de pensée philosophique qui fonde le développement séculaire, nous nous contentons de citer le texte suivant de Celso FURTADO qui résume l’essentiel de ce type de développement qui fait la fierté de l’occident depuis l’avènement du capitalisme industriel et sa domination sur le monde :
«Les racines de la notion de développement(1), peuvent être détectées dans trois courants qui on jailli de la pensée européenne à partir du XVIIIème siècle. Le premier de ces courants procède de la Philosophie des Lumières avec le concept de l’histoire comme une marche progressive vers la suprématie de la raison. Le second est lié à l’idée d’accumulation de richesse, pour laquelle l’avenir est implicitement porteur d’une promesse de plus grand bien-être. Le troisième, enfin, se rattache à l’idée que l’expansion géographique de la civilisation européenne représente, pour les autres peuples de la Terre, considérés comme des « retardés » à des degrés divers, l’accès à des formes supérieures de vie. L’apparition, au XVIIIème siècle d’une philosophie de l’histoire - vision sécularisée - du devenir social assume avec l’Aufklàrung la forme de la recherche d’un « sujet » dont l’essence se réalise à travers son propre processus historique. Les facultés attribuées par Kant à la conscience du sujet transcendantal constituent le point de départ d’une vision globale de l’histoire, celle de la transformation du chaos en ordre rationnel. Avec Hegel, l’humanité assume le rôle du sujet, comme entité qui se reproduit selon une logique qui pointe dans la direction du « progrès ». Cette vision optimiste du processus historique, qui permet d’entrevoir le « futur possible » sous la forme d’une société plus productive(3) et moins aliénante »
(in « l’Internationale des Sciences Sociales » – UNESCO- 1977 )
Il est à préciser, que ce volontarisme rationaliste des Lumières, sera rompu et remis en cause par les thèses dites « post-modernistes » (suite à F. Nietzsche et Heidegger), en raison des dérives politiques et idéologiques qu’il a engendrées, telles que : les génocides colonialiste et fasciste ! ( Voir ci-dessous: les Ecoles de l’aliénation ).
2°)*les principes de la pensée philosophique et politique de la Laïcité (La démocratie fondée sur les principes de la laïcité en tant qu'aboutissement politique de la pensée des Lumières).
Le deuxième volet du modèle de développement occidental s’est concrétisé progressivement avec l’avènement et l’adoption de la Laïcité, dont nous présentons les étapes historiques importantes et les principes orthodoxes suivants :
-Première étape : La «libération de la Raison» ( تحرير العقل ) des autres dimensions de réflexion d’ordre confessionnel ou liées aux systèmes de croyance etc. ayant conduit à écarter par conséquent l’église de la gestion politique et sociale de la nation;
-Deuxième étape : Le contrat social ( العقد الا جتماعي ) ayant imposé à l’Etat l’obligation de garantir l’égalité de tous devant la Loi et de garantir le respect des droits de l’Homme et dont la légitimité émane exclusivement de la volonté du peuple, engendrant ainsi une nouvelle conception de la Liberté de l’homme tributaire du respect des obligations civiques que ce contrat engendre et implique ;
-Troisième étape : La valorisation de l’Individu ( dans le cadre de libéralisme) pour l’élargissement de son espace des libertés politiques, économiques et culturelles, engendrant effectivement le respect absolu de la liberté de pensée et d’expression ;
-Quatrième étape : La libération de l’Etat ( تحرير الدولة ) par l’adoption de la laïcité dans son sens large et originel, comme consolidation finale des trois premières conditions de la Renaissance, assurant d’une manière permanente le développement séculaire, la sauvegarde de la liberté de pensée et de culte, l’élargissement des espaces de liberté et de création .
Ce n’est pas la laïcité en tant que concept politique fondé sur l’indépendance réelle de l’Etat vis-à-vis des emprises d’ordre idéologique et particulièrement confessionnelle, engendrant en contrepartie sa neutralité vis-à-vis des croyances religieuses, pour assurer et préserver enfin les droits des citoyens (ceux liés à l’égalité devant la Loi et à la liberté de pensée et de culte etc.), qui pose problème d’incompatibilité avec l’islam en tant que projet politique global.
Le blocage de toute conviction de compatibilité entre islam et démocratie assure sa permanence grâce au malentendu crée artificiellement dans le cadre de la confrontation des deux intégrismes (« islamiste » et «laïciste» ), loin des fondements du pouvoir de l’islam et des principes politiques de la laïcité elle même.
Une telle confusion s’exprime dans la banalisation de la religion (exclusivement islamique ), ayant conduit à des dérapages et à des déviations graves sous sa forme médiatiquement bien gérée de l’islamophobie (particulièrement en France et aux Etats Unis ).
Les arguments théorique et méthodologique et non idéologiques originaux qui militent en faveur de la laïcité telle qu’elle est issue de l’esprit de la Déclaration des Droits de l’Homme ( 1789 et 1948) en dehors des dérapages médiatique et islamophobe actuels, sont :
1-La laïcité veut dire : l’exclusion de tout privilège accordé par l’Etat à un système de croyance ou à une conviction confessionnelle . L’Etat procure ainsi une neutralité effective et réelle en tant qu’ entité juridique (gérée et définie par la Loi ) qui exclut toute suprématie d’une confession par rapport aux droits des citoyens;
2-La laïcité ne s’oppose pas à la religion ( contrairement à l’intégrisme laïciste), elle se définit et se présente fondamentalement comme un système de pensée philosophique et politique qui sauvegarde en principe la liberté de culte ( en préservant le caractère sacré, spirituel et spécifique de la religion comme étant un domaine non soumis aux lois de l’évolution et de l’extension ), au même titre que la liberté de pensée, des règles nécessaires de gestion de la différence vis-à-vis de l’autre et de l’acceptation de l’autre.
3-La laïcité définit l’Etat comme entité neutre et «sans pensée», c'est-à-dire, qui n’est ni religieux ni non-religieux, tout en étant soumis à l’obligation déontologiquement définie dans le cadre de la sauvegarde des droits de l’homme, à savoir la liberté de pensée et de culte.
Cette liberté parrainée par l’Etat, ne fonctionne donc que dans l’espace de la société civile.
De ce fait, dans les cas laïcistes extrêmes ( exemple de la Constitution française), l’Etat étant « non penseur», il ne finance et ne subventionne aucune activité (ou institution) religieuse.
Au-delà de ces principes, la démocratie moderne combine la neutralité de l’Etat et l’égalité de tous devant la Loi, avec les principes des droits de l’homme, en dehors de la xénophobie et de l’islamophobie.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789, précise dans ses deux articles 10 et 11, la conception de la liberté de pensée et la libre circulation des idées qu’elle a définie par rapport à la Loi :
Article X : Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.
Article XI : La libre communication des pensées et des opinions et un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l ’ abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dans son article 18 stipule :
«Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; Ce droit implique la liberté de changer de religion, ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, par l’enseignement, des pratiques, les culte s et l’accomplissement des rites ».
Ces grands principes conjuguant la conception originelle de la laïcité et l’esprit dans lequel les rédacteurs de l’article18 de la DUDH ont conçu la Liberté, contredisent parfaitement les conditions politiques dans lesquelles s’organise aujourd’hui le débat sur l’islam-laïcité-modernité particulièrement en France), qui refusent délibérément de revenir à ces grands principes pour trouver des solutions adéquates au statut de l’islam en Europe :
Il s’agit à notre avis d’un nouveau cadre idéologique de ce qu’on peut appeler l’«intégrisme laïciste»(التطرف العلماوي) et non de la laïcité ( العلمانية).
II-)*Les déviations du modèle occidental suivant les Ecoles philosophiques "modernistes" et "postmodernistes"(de K. Marx à l'Ecole de Francfort)
En dehors de cette orthodoxie (qui constitue théoriquement une fierté intellectuelle pour l’Europe) de la pensée philosophique et politique ayant engendré le développement d’une démocratie fondée sur la volonté des peuples, partant de l’esprit de la D. U. D. H. et des principes de la laïcité, nous relevons malheureusement ( depuis la généralisation de la consommation des masses en Occident industriel après la seconde guerre), des déviations par rapport aux règles d’appréciation et de valorisation de l’Homme en société, établies par les sciences humaines nées même en occident (dont les conclusions thérapeutiques de la psychanalyse et de la psychologie moderne), que les célèbres Ecoles américaines freudo-marxistes marcusiennes et post-marcusiennes ( issues principalement de l'Ecole de Francfort) hautement critiques à l’égard de la société de consommation moderne ont largement théorisées et approfondies, à savoir :
-La première forme d’aliénation avait été définie d’abord par Platon, qui défendait le pouvoir de la Raison et de ses idéaux ( condition de la vraie Liberté ) au sein de ce qu’il appelait la « République», tout en critiquant la « démocratie » qui suppose l’asservissement de l’homme par ses désirs ; Cette thèse rejoint et consolide parfaitement les arguments méthodologiques développés par les Ecoles modernes de l’aliénation de l’homme dans la société industrielles de consommation ;
-Les critiques radicales du système capitaliste de production et de consommation, furent d’abord l’œuvre de Karl Marx, Sigmund Freud, William Reich, suivies de celles développées dans le cadre des approches structuro-fonctionnalistes (Gramsci et Althusser ) et des théories dites systémiques fondée sur la méthodologie de la cybernétique(Talkott Parsons, David Easton);
-Les critiques marxistes de l'expansionnisme capitaliste ou impérialisme (Hilferding, Lénine, Luxembourg + les post-marxistes européens, asiatiques-maoisme- + marxistes tiers-mondistes de l'Amérique Latine..);
-La théorisation accrue et approfondie de l’aliénation de l’homme dans la société de consommation fondée sur des critiques radicales de la culture américaine, revient d’abord à Herbert Marcuse dès les années 1950 : « Eros et civilisation»-1955-, qui constitue l’œuvre la plus critique de la société de consommation (en l’occurrence de la société américaine) à la lumière d’une méthodologie combinant la théorie freudienne des névroses ( qui démontre que la sublimation ou les différentes formes de refoulement sexuel historiquement consolidé, constituent la base des civilisations humaines) et la pensée critique marxiste de l’aliénation de l’homme par le travail ( théorie de la valeur et de la marchandise ) et par la consommation au sein de la société capitaliste ;
-Suite à Herbert Marcuse, les représentants des Ecoles de pensée américaines de l’aliénation ont développé de nouvelles méthodologies d’étude de l’aliénation de l’homme dans la sociétés industrielles avancées dites « surdéveloppées » de consommation, tels que :
+Eric Fromm ( Société saine, société aliénée »1956) : développe une critique de la société de consommation « complètement mécanisée » visant l’optimisation de la production..« soumise à des ordinateurs ».. ;
+Théodore Roszak («vers une contre-culture »1969) : critique de la société technocratique ;
+Lewis Mumford (« le mythe de la machine »1974) : dénonce l’idéologie « scientiste » et « industrialiste » ;
+Charles A. Reich ( « Le regain américain »1971) : formule de critiques radicales de la société de consommation qui réduit l’homme à une simple unité de production et de consommation aliéné, asservi et soumis à un monde mécanique ;
-A ces recherches hautement critiques à l’égard de la société capitaliste de consommation, s’ajoutent les études récentes portant sur les issus probables de ce qu’on appelle l’ « après-modernité » :
+thèses nouvelles de la fin du 20ème siècle du post-modernisme, celles incarnées en premier lieu par les recherches de Jean François Lyotard et qui rejoignent les thèses de M . Heidegger et F. Nietzsche.
Les études des auteurs célèbres tels que M. Foucault et J. Derrida ainsi que celle de Vattimo (qui annonce la fin de la suprématie européenne), s’inscrivent dans cette perspective méthodologique, à l’instar de thèses de Théodore Adorno prônant le post-rationalisme…
+La thèse posant la nécessité de réhabiliter la rationalité des Lumières ( contre le courant postmoderniste ), celle développée en particulier par Jürgen Habermas , qui demeure une voie adaptée à la situation des sociétés en voie de développement qui sont en décalage par rapport à un niveau minimal de maîtrise des sciences et techniques, comme condition préalable du démarrage et de la dynamique du progrès.
§ Carl Popper :
Grand penseur de la Philosophe des sciences et de l’épistémologie (Né à Vienne en Autriche le 28 juillet 1902 et mort le 17 septembre 1994 à Londres), dont la pensée est méthodologiquement teintée de relativisme, de scepticisme et de pluralisme critique. Karl Popper émet des réserves sur la démarche scientifique de conjectures et de réfutations, il considère que la démarche expérimentale ne permet jamais de vérifier une théorie. Par contre elle permet de l’éliminer si elle est fausse. La méthodologie développée par Karl Popper en tant que représentant du «rationalisme critique», qui remet fondamentalement en cause la méthodologie historiciste et stationnaire platonicienne, complète les thèses marxienne et khaldounienne, en ce sens qu’elle définit les éléments universels du changement social, au lieu d’opter pour la préservation du statu quo et de la stagnation. Selon Popper, «l'historicisme a conduit aux totalitarismes. Plus particulièrement, il s'attache à critiquer audacieusement — grâce à une profonde connaissance des textes — trois philosophes reconnus : Platon, Hegel et Marx. Il leur reproche l'erreur fondamentale de présupposer sur une loi de l'évolution du monde : la décadence des choses réelles chez Platon, le développement de l'Esprit chez Hegel et la lutte des classes chez Marx» (Site académique-Académie de Grenoble). Pour Karl Popper, il y’a nécessité pour toute étude qui prône la rigueur scientifique, du recours à la «technologie sociale» ou l ’introduction de la critique et de la démocratie comme fondements de la Raison, qui doit se combiner à la «sociotechnique», c'est-à-dire une conjugaison des lois naturelles de la société et la création d’institutions susceptibles de protéger la critique et la démocratie, bref d’une structure étatique susceptible de garantir la maitrise des Sciences et de protéger la liberté de pensée et les droits de l’Homme.
photo de Carl Popper (ou stade suprême du relativisme , du rationalisme et du scepticisme issus des Lumières) !!!!!!!!
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+Les Etudes développant le concept de l’hyper-modernité qui se présentent comme alternatives aux thèses postmodernistes et qui sont représentées principalement par Gille Lipovetsky qui parle de l’ «ère du vide» et qui définit le new-libéralisme comme un « new-narcissisme » .
Elles valorisent l’individu qui est capable selon les représentants de ce concept de résister à la mondialisation accélérée et au super-pouvoir médiatique.. De même que l’intellectuel n’est pas appelé à se sacraliser, mais à faire une critique de la réalité.. Le danger ne vient pas selon ces thèses de l’individu mais du marché et de l’Etat !
Si les thèses postmodernistes se présentent comme une critique ou remise en cause de la Modernité, les partisans de l’hyper-modernité prônent la consolidation et l’accélération de la Modernité..
III-)*Avènement de la "modernité", de la "post-modernité" et de l'"hyper-modernité" ou la "fin de l'Histoire":
Si la «modernité»(الحداثة) est issue de la philosophie des Lumières (Locke, Kant, Spinoza, Rousseau, Montesquieu, Descartes, Hegel), la «postmodernité»(ما بعد الحداثة) a connu deux étapes : la première , marquée par les apports critiques de Nietzsche et de Heidegger (remise en cause la «volonté de puissance» du rationalisme occidental engendrant des imperfections tels que : le colonialisme, le racisme, l’européocentrisme, le fascisme, l’antisémitisme), et la deuxième marquée par les critiques formulées par Foucault, Darida, Léotard, Vatimo ainsi que par les philosophes de l’Ecole de Francfort tels que Adorno et Habermas. Alors que l’hyper-modernité ( الحداثة الزائدة) entamée par Lipovetsky et Marc Augie qui relèvent l’importance que prend l’individualisme dans une société plus libertaire et plus critique à l’égard de la mondialisation accélérée, annonce l’amorce des risques liés : à la «fin de l’Histoire» (نهاية التاريخ ) , au temps chaotique (ازمن فوضوي وأعمى), à la catastrophe nucléaire (كارثة نووية), à l’emprise sur les Libertés des technologies d’Information et de Communication et à la révolution des nouveaux besoins…
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(1)Plus plus de détails sur la problématique de développement, voir notre ouvrage : « Crise financière internationale et problématique de développement économique » - Mars 2013
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